En s'affranchissant de la discrétion attendue des espions avec une charge publique contre Angela Merkel, le patron du renseignement intérieur allemand Hans-Georg Maassen (photo) se retrouve empêtré dans la controverse et accusé de favoriser l'extrême droite.
Mercredi soir, il devra s'expliquer devant deux commissions de la chambre des députés sur ses propos en lien avec les récentes manifestations racistes. Le 7 septembre, alors que l'Allemagne s'indignait des violences perpétrées par l'extrême droite en marge de rassemblements à Chemnitz après le meurtre présumé d'un Allemand par deux migrants fin août, Hans-Georg Maassen dément dans la presse l'existence de "chasses collectives" contre les étrangers, contredisant ainsi publiquement la chancelière Merkel.
Cette attaque très inhabituelle intervient alors que la dirigeante allemande est en conflit ouvert avec le supérieur de M. Maassen, le très conservateur et encombrant ministre de l'Intérieur Horst Seehofer.
Ce dernier avait failli provoquer la chute du gouvernement en juin en attaquant la politique de la chancelière sur les centaines de milliers de demandeurs d'asile arrivés depuis 2015.
M. Maassen, 55 ans, est d'autant plus critiqué qu'il a aussi remis en cause l'authenticité d'une vidéo illustrant les dérives racistes de manifestants. Celle-ci s'est avérée bien réelle.
Accusé dès lors de faire le jeu de l'extrême droite, il a dû remettre lundi à la chancellerie et au ministre de l'Intérieur un rapport étayant ses propos.
- Contacts avec l'AfD -
Le chef de l'Office fédéral de protection de la Constitution (BfV) y rétroprédale prudemment, plaidant le malentendu sur l'authenticité de la vidéo, mais maintenant sa critique à l'égard de Mme Merkel en jugeant qu'il n'aurait pas dû être question de "chasses collectives".
Dans son rapport, consulté par l'agence dpa, M. Maassen explique s'être exprimé par "inquiétude" face à une possible "campagne de désinformation". De quoi réjouir les élus antimigrants et antiMerkel du parti Alternative pour l'Allemagne (AfD) qui connaît un essor historique.
"Toutes les accusations dont il est l'objet sont politiquement motivées", a assuré mardi Alexander Gauland, le chef de la formation d'extrême droite.
Un soutien pour le moins encombrant pour M. Maassen, déjà soupçonné d'accointances avec la droite dure.
Dans un livre paru début août, une ancienne militante de l'AfD Franziska Schreiber l'accuse d'avoir à plusieurs reprises rencontré des dirigeants du parti, leur prodiguant des conseils pour éviter d'être placé sous la surveillance de son service de renseignement.
M. Gauland a confirmé mardi des discussions avec M. Maassen "sur des questions de sécurité".
Ces éléments viennent troubler plus encore l'image d'une institution habituée aux controverses à la tête de laquelle M. Maassen avait été nommé en 2012 pour remettre de l'ordre.
Son prédécesseur à la tête de l'Office de protection de la Constitution avait dû quitter son poste après que l'institution se fut retrouvée accusée d'avoir détruit des documents confidentiels concernant la cellule terroriste néo-nazie NSU responsable d'une dizaine de meurtres dans les années 2000.
- "Confiance entamée" -
M. Maassen n'en est pas non plus à son premier scandale. Il avait notamment été critiqué pour avoir publiquement laissé entendre que le lanceur d'alerte Edward Snowden était un "agent russe".
Chargé aussi de la lutte contre les réseaux jihadistes, il s'est également illustré par des propos alarmant sur l'ampleur de la menace terroriste.
Mais parallèlement, lui et ses services sont soupçonnés d'avoir camouflé leurs errements en amont de l'attentat du marché de Noël berlinois de 2016, lorsque le Tunisien Anis Amri, demandeur d'asile débouté, avait propulsé son camion dans la foule, tuant 12 personnes.
Selon plusieurs médias et des élus, M. Maassen a menti en assurant que ses services n'avaient pas d'informateurs dans l’entourage d'Amri.
Avec l'affaire Amri, Maassen "a entamé la confiance du Parlement; avec ses commentaires sur Chemnitz, il a brisé la confiance réservée à sa personne. On ne peut se permettre dans ce pays que l'Office pour la protection de la Constitution crée lui-même le doute sur son propre travail", a lâché mercredi Andrea Nahles, cheffe des sociaux-démocrates membres de la coalition de la chancelière.
Le ministre de l'Intérieur a pour sa part indiqué dimanche que son espion en chef avait encore toute sa confiance. (AFP)
Mercredi soir, il devra s'expliquer devant deux commissions de la chambre des députés sur ses propos en lien avec les récentes manifestations racistes.
Cette attaque très inhabituelle intervient alors que la dirigeante allemande est en conflit ouvert avec le supérieur de M. Maassen, le très conservateur et encombrant ministre de l'Intérieur Horst Seehofer.
Ce dernier avait failli provoquer la chute du gouvernement en juin en attaquant la politique de la chancelière sur les centaines de milliers de demandeurs d'asile arrivés depuis 2015.
M. Maassen, 55 ans, est d'autant plus critiqué qu'il a aussi remis en cause l'authenticité d'une vidéo illustrant les dérives racistes de manifestants. Celle-ci s'est avérée bien réelle.
Accusé dès lors de faire le jeu de l'extrême droite, il a dû remettre lundi à la chancellerie et au ministre de l'Intérieur un rapport étayant ses propos.
- Contacts avec l'AfD -
Le chef de l'Office fédéral de protection de la Constitution (BfV) y rétroprédale prudemment, plaidant le malentendu sur l'authenticité de la vidéo, mais maintenant sa critique à l'égard de Mme Merkel en jugeant qu'il n'aurait pas dû être question de "chasses collectives".
Dans son rapport, consulté par l'agence dpa, M. Maassen explique s'être exprimé par "inquiétude" face à une possible "campagne de désinformation". De quoi réjouir les élus antimigrants et antiMerkel du parti Alternative pour l'Allemagne (AfD) qui connaît un essor historique.
"Toutes les accusations dont il est l'objet sont politiquement motivées", a assuré mardi Alexander Gauland, le chef de la formation d'extrême droite.
Un soutien pour le moins encombrant pour M. Maassen, déjà soupçonné d'accointances avec la droite dure.
Dans un livre paru début août, une ancienne militante de l'AfD Franziska Schreiber l'accuse d'avoir à plusieurs reprises rencontré des dirigeants du parti, leur prodiguant des conseils pour éviter d'être placé sous la surveillance de son service de renseignement.
M. Gauland a confirmé mardi des discussions avec M. Maassen "sur des questions de sécurité".
Ces éléments viennent troubler plus encore l'image d'une institution habituée aux controverses à la tête de laquelle M. Maassen avait été nommé en 2012 pour remettre de l'ordre.
Son prédécesseur à la tête de l'Office de protection de la Constitution avait dû quitter son poste après que l'institution se fut retrouvée accusée d'avoir détruit des documents confidentiels concernant la cellule terroriste néo-nazie NSU responsable d'une dizaine de meurtres dans les années 2000.
- "Confiance entamée" -
M. Maassen n'en est pas non plus à son premier scandale. Il avait notamment été critiqué pour avoir publiquement laissé entendre que le lanceur d'alerte Edward Snowden était un "agent russe".
Chargé aussi de la lutte contre les réseaux jihadistes, il s'est également illustré par des propos alarmant sur l'ampleur de la menace terroriste.
Mais parallèlement, lui et ses services sont soupçonnés d'avoir camouflé leurs errements en amont de l'attentat du marché de Noël berlinois de 2016, lorsque le Tunisien Anis Amri, demandeur d'asile débouté, avait propulsé son camion dans la foule, tuant 12 personnes.
Selon plusieurs médias et des élus, M. Maassen a menti en assurant que ses services n'avaient pas d'informateurs dans l’entourage d'Amri.
Avec l'affaire Amri, Maassen "a entamé la confiance du Parlement; avec ses commentaires sur Chemnitz, il a brisé la confiance réservée à sa personne. On ne peut se permettre dans ce pays que l'Office pour la protection de la Constitution crée lui-même le doute sur son propre travail", a lâché mercredi Andrea Nahles, cheffe des sociaux-démocrates membres de la coalition de la chancelière.
Le ministre de l'Intérieur a pour sa part indiqué dimanche que son espion en chef avait encore toute sa confiance. (AFP)