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Le corps sans vie d'un jeune homme noir découvert dans les Alpes françaises

Samedi 19 Mai 2018

Lyon - Une enquête a été ouverte en France pour identifier et connaître les circonstances du décès d'un jeune homme noir dont le corps sans vie a été découvert vendredi par des promeneurs dans les Alpes près de la frontière italienne d'où arrivent régulièrement des migrants clandestins africains, ont indiqué les autorités locales.

Le parquet de la ville de Gap (est) a ouvert une enquête de "recherche des causes de la mort" aux fins d'identifier ce jeune homme retrouvé dans un bois situé dans la localité de Montgenèvre (département des Hautes-Alpes), en amont du hameau des Alberts, et de connaître les circonstances de son décès, précise le procureur de la République de Gap Raphaël Balland dans un communiqué.
 
 
Le jeune homme pourrait être un migrant.

Depuis plus d'un an, les Hautes-Alpes connaissent un afflux exponentiel de migrants, essentiellement originaires d'Afrique de l'Ouest - en particulier des jeunes hommes de Guinée (Conakry), de Côte d'Ivoire, du Mali, du Sénégal et du Cameroun - qui arrivent d'Italie en tentant la traversée périlleuse des cols alpins.

Entre juillet 2017 et avril 2018, plus de 3.600 migrants sont passés par le "Refuge solidaire" - dont plus de 1.400 depuis janvier 2018 - lieu d'accueil d'urgence associatif venant en aide à ces migrants et géré par des bénévoles dans la ville de Briançon (à une dizaine de km de Montgenèvre), selon les chiffres communiqués par le Refuge.

Les investigations sur les circonstances du décès du jeune homme sont diligentées par les forces de l'ordre locales. Une autopsie sera pratiquée lundi dans la ville de Grenoble (est), a souligné le parquet.

Une deuxième personne, semble-t-il un migrant totalement épuisé, a été secourue par les fonctionnaires de la Police aux frontières (PAF), dans la nuit de jeudi à vendredi sur le bord de la route, également au niveau du hameau des Alberts. La victime a été hospitalisée à Briançon, a indiqué une source proche du dossier.

Selon la préfecture des Hautes-Alpes, plus d'une trentaine de migrants "en situation de détresse en montagne et dans la neige" ont été secourus en décembre et janvier par les secours de la CRS ou du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM), basés à Briançon.

Par ailleurs, l'enquête se poursuivait samedi pour connaître les circonstances exactes du décès d'une femme noire, retrouvée dans une rivière, la Durance, le 9 mai. Il s'agirait vraisemblablement d'une migrante originaire du Nigeria, avait annoncé vendredi le parquet de Gap.

Manquant d'éléments formels pour identifier le corps, la justice a procédé à une comparaison génétique avec une personne de nationalité nigériane, vivant en Italie et qui affirme être sa soeur. "Cette expertise a conclu à une très forte probabilité qu'il s'agissait effectivement de sa soeur", avait expliqué le procureur.

L'association française "Tous migrants" accuse les forces de l'ordre d'avoir pourchassé la victime avant sa mort.

Les forces de l'ordre chargées de contrôler l'immigration irrégulière à la frontière franco-italienne "n'agissent certainement pas en mettant les gens en danger" et "exercent leurs missions dans le strict respect de la loi et des règles de déontologie", a indiqué à l'AFP la préfète des Hautes-Alpes Cécile Bigot-Dekeyzer.

En octobre 2017, le parquet de Gap avait classé sans suite une enquête ouverte après la chute en août de deux migrants africains de 40 mètres dans un ravin, au col de l'Échelle au-dessus de Briançon. Ces derniers avaient pris la fuite en apercevant une patrouille de gendarmerie, "stationnée dans le cadre de sa mission de surveillance de la frontière", selon les conclusions du parquet.
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