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Le dialogue comme instrument de chantage : ce qu’on gagne vaut-il ce qu’on perd ?

Mercredi 3 Mai 2023

Le professeur Ndiaga Loum
Le professeur Ndiaga Loum
 
« Kougued sa yaye moayé » dit le chef de l’État, tel Louis XIV infatué de sa toute-puissance. Ne cherchons pas des définitions compliquées puisées dans la cosmogonie de la formation historique singulière du Djolof pour donner aux termes utilisés une forme sociologiquement acceptable. La définition est aussi simple que celle que lui donnent les oripeaux de son apparence. Cela signifie simplement dans les mots du président : « c’est à prendre ou à laisser ! »
 
Le langage utilisé, à la limite irrespectueux à l’endroit de ses interlocuteurs, aurait dû braquer ces derniers et les amener à refuser la main tendue. Mais le président sait que certains de « ses opposants » ne refuseront pas. C’est ce qui lui donne toute cette assurance, c’est ce qui justifie toute cette condescendance. Et, ainsi donc, Karim Wade et Khalifa Sall accepteront de dialoguer parce que, dans la perception clairement déclinée du chef de l’État, ils n’ont pas le choix. Mais que gagneront-ils dans le dialogue? Ce qu’ils gagneront vaudra-t-il ce qu’ils perdront?
 
C’est la question quasi dilemmatique à laquelle ils feront face; pour paraphraser l’auteur de L’aventure ambigüe, il n’y a pas de tête lucide face aux termes du choix! Ce que gagneront Karim et Khalifa, c’est de voir leurs candidatures légalisées. C’est une certitude. Ce que Karim gagnera en plus, c’est la fin de son exil forcé, et de facto non de jure, l’effacement des sommes (138 milliards de francs CFA) qu’il reste normalement devoir aux contribuables sénégalais après décision de justice; il ne gagnera pas plus, autrement dit, il n’aura pas de révision de procès comme il le souhaite.
 
« En balayant devant les portes de Karim et Khalifa, Macky en profitera pour nettoyer son arrière-cour »
 
Ce que gagnera le président sortant en échange, c’est l’acceptation a postériori par ces derniers de sa 3e candidature, laquelle est a priori illégale et illégitime. Ce que gagnera en plus le président et avec lui, surtout ses proches qui seraient présumés auteurs de délits économiques, c’est l’absolution définitive de faits potentiellement délictuels, et par conséquent, l’impossibilité d’éventuelles poursuites, grâce à une loi d’amnistie dont la portée sera étendue – pour raison – au-delà de la période couverte pour les faits dont on accuse Karim et Khalifa. En balayant devant les portes de Karim et Khalifa, le président en profitera donc pour nettoyer son arrière-cour. Et les honneurs (pardon les déshonneurs) seront saufs!
 
Ce que perdront Karim et Khalifa en revanche, et avec eux le président, c’est en quelque sorte, une délégitimation populaire définitive de leurs candidatures en apparence négociées aux prix de compromissions douloureuses qui les placeraient devant le jugement du NOUVEL ELECTEUR, à la place peu enviable de « dealers » déconnectés d’une société en pleine mutation technologique, démographique, sociologique et politique. Eh oui, on ne peut tout obtenir dans la vie, tous les choix ont leur revers, il faut savoir faire les bons à temps opportun. Comme disait l’autre, en politique, c’est comme en amour, « toutes les fautes s’expient et bien peu se réparent ».
Ndiaga Loum, professeur titulaire, UQO
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1.Posté par Me François JURAIN le 04/05/2023 09:53
Ce que tous ces petits messieurs, qui se rabaissent d'eux mêmes au rang de petits caporaux d'un gang mafieux sans parrain digne de ce nom, ont déjà perdu, c'est le sens de l'honneur, et ce qu'ils auront définitivement gagné dans le sens de l'histoire, c'est le déshonneur, à perpétuité. Karim WADE est un imbécile, car il avait la chance unique de tenir tête à Macky SALL, qui a impérativement besoin des voix du PDS pour "remporter les élections, auxquelles la constitution lui fait INTERDICTION ABSOLUE de se présenter. Sans le PDS, les magouilles habituelles du processus électoral qui est la marque de fabrique de ce pauvre président ne suffiront pas pour remporter cette élection. Il le sait très bien, et ses officines françaises qui organisent tout cela, lui ont déjà depuis longtemps annoncé la couleur: s'il arrive à 40%, même en "poussant les murs", ce sera un grand maximum.

Oui, Karim WADE est un imbécile, car de l'argent, avec le poste qu'il occupe au QATAR, il en gagne beaucoup, voire énormément, et il avait là, l'occasion en or, de se "refaire une virginité" auprès de la population sénégalaise, il pouvait même se payer le luxe de régler son amende sans que cela ne nuise trop à ses finances. Au lieu de cela, pour quelques millions d'euros, il a choisi le déshonneur, et à vie, aux yeux des Sénégalais, il restera un voyou de la République, un paria, qui peut rester là où il est.

Quand à Khalifa SALL, son calcul est également très mauvais. Personne n'est dupe, il se couche devant un Macky SALL qui pourrait avoir encore bien des surprises d'ici février 2024, dans l'espoir de prendre la place de SONKO qui, inévitablement, sera "empêché" pour ces prochaines élections. Et si l'on pouvait légitimement penser qu'il pouvait reprendre le flambeau, il a grillé toutes ces chances, car les Pastéfiens ne le suivront pas. En jouant la carte Macky et le deal des voyous, il se relègue à la place du looser, du traitre, et ça, les électeurs de Pastef ne le lui pardonneront pas. Il a signé, avec ce "baiser du traitre", la fin de sa vie politique, car à part lui même, il ne représente pas grand chose.

Mais ces trois là sont des v... de la république, dont le SENEGAL a un impératif besoin de se débarrasser. Il y a, dans l'opposition, des gens de valeur, des gens qui ont le sens de l'honneur, et qui méritent, autrement plus que cette clique de voyous et de gangsters, qui ont volé, pillé les richesses du pays uniquement pour assouvir leur soif d'argent, de diriger le pays, et poursuivre à leur manière, c'est à dire avec toute l'honnêteté requise, le développement de ce pays, exclusivement pour le bien-être de sa population, qui en a grandement besoin, tant les vingt années passées ont fait du mal aux Sénégalais(es).

Oui, il faut des gens nouveaux, des gens qui ont le sens des valeurs essentielles et élémentaires à la tête de ce pays, et nettoyer les écuries d'Augias, que toute cette clique de voyous patentés soit jugés pour ce qu'ils ont commis, par des juges impartiaux, qui rendent une vraie justice (ceux qui se sont gravement compromis devront aussi rendre des comptes, ca les changera, notamment au Parquet qui est devenu une véritable succursale du syndicat du crime M.S) et à cette condition, à cette condition seulement, le SENEGAL retrouvera ses vraies couleurs, aura un avenir pour le bienfait de son peuple, et enfin, les couleurs du drapeau national retrouveront un sens.

L'avenir du pays est entre les mains de tous les Sénégalais(es): à eux d'agir, à eux de tourner la page de ces vingt années passées, calamiteuses, qui ont mis dans la pauvreté des milliers de sénégalais, exclusivement parce qu’une bande de voyous criminels avaient décidé de s'enrichir sur le dos des pauvres. Le temps du renouveau est venu, le temps de l'action, qui précèdera le temps de la reddition des comptes: on peut trembler au château, car les jours qui s'annoncent, s'ils peuvent s'entrevoir sous un jour radieux pour les uns, sera la fin inéluctable pour les autres. Car justice, la vraie justice, pas celle d'un parti, mais celle de la patrie, sera rendue, tôt ou tard. Les criminels finissent toujours mal, et c'est tant mieux.
Me François JURAIN

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