Le ministre allemand de l'Intérieur a annoncé dimanche soir son intention de démissionner en raison d'un conflit sur les migrants avec Angela Merkel, faisant peser une grande incertitude sur l'avenir du gouvernement de première économie européenne.
Horst Seehofer, 68 ans, a fait part de sa décision lors d'une réunion à huis clos de son parti conservateur bavarois CSU à Munich, qui se poursuivait tard dimanche soir, ont indiqué à l'AFP des sources proches de cette formation.
Il entend aussi quitter la présidence de ce parti, membre de la fragile coalition gouvernementale allemande, mise difficilement sur pied en mars avec le parti de centre droit (CDU) de la chancelière allemande et les sociaux-démocrates.
"Il veut démissionner de son poste de ministre et de président de parti" car il estime ne "pas avoir le soutien" nécessaire, a indiqué l'une de ces sources.
Toutefois, certains de ses proches au sein de la CSU tentent encore de le convaincre de revenir sur son choix. "C'est une décision que je ne peux pas accepter", a notamment déclaré lors de la réunion un autre dirigeant du parti CSU, Alexander Dobrindt.
M. Seehofer doit lui-même s'adresser à la presse tard dans la soirée.
- Refoulement de migrants -
Le conflit porte sur le traitement des migrants arrivant en Allemagne mais déjà enregistrés dans d'autres pays de l'UE.
Le ministre veut les refouler à la frontière, ce que refuse Angela Merkel pour ne pas créer "d'effet domino" en Europe.
Devant les cadres de son mouvement il a évoqué trois scénarios pour sortir de l'impasse.
M. Seehofer a indiqué qu'il pouvait céder à la chancelière et rentrer dans le rang, ou alors passer outre les objections d'Angela Merkel et imposer de son propre chef les refoulements aux frontières - ce qui entraînerait toutefois son limogeage et l'éclatement du gouvernement de coalition - ou enfin démissionner.
Et il a ajouté, selon des participants, que son choix s'était porté sur cette dernière option.
Si cela se confirme, les conséquences pour l'avenir du gouvernement allemand seraient potentiellement graves, même si elles restent à ce stade incertaines.
La question serait alors de savoir si le parti du ministre quitte lui aussi ou non la coalition. Dans pareil cas, la chancelière se verrait privée de majorité à la chambre des députés et le pays plongé dans une crise politique majeure.
Le parti bavarois pourrait aussi se contenter de remplacer M. Seehofer, dont les relations avec Angela Merkel étaient devenues exécrables, par une personnalité plus à même de négocier un compromis migratoire avec la chancelière.
- Merkel reste ferme -
Angela Merkel reste pendant ce temps inflexible. Elle a obtenu dimanche soir à Berlin le soutien quasi-unanime des instances dirigeantes de son parti CDU.
Ces dernières ont dans une motion refusé toute décision "unilatérale" nationale pour refouler les migrants.
Ce dernier conflit au sein du camp conservateur allemand sur les migrants a éclaté vers la mi-juin lorsque la chancelière a bloqué le projet de son ministre aux frontières.
Mais il est quasi-permanent depuis la décision controversée prise en 2015 par Angela Merkel d'ouvrir les frontières de son pays à des centaines de milliers de demandes d'asile.
Le parti bavarois CSU n'a cessé depuis trois ans de dénoncer ce choix et de peser pour obtenir davantage de fermeté en matière d'asile.
Cette formation est en outre aiguillonnée par la perspective d'élections régionales en octobre en Bavière, cruciales pour elle, où la CSU risque de perdre sa majorité absolue face à la poussée de l’extrême droite anti-migrants.
Le ministre de l'Intérieur avait fixé un ultimatum à début juillet à Angela Merkel: il imposerait les refoulements aux frontières faute de mesures "équivalentes" début juillet au niveau européen.
Angela Merkel pensait pouvoir amadouer ce parti rebelle grâce aux mesures prises lors du dernier sommet européen pour réduire les flux migratoires.
Mais Horst Seehofer les a qualifiées dimanche d'"insuffisantes". Il a aussi rejeté une proposition de compromis au niveau national avancée samedi par la chancelière.
Plutôt que de refouler à la frontière les migrants déjà enregistrés ailleurs, elle a suggéré de les installer dans des sortes de centres de rétention, appelés "centres d'ancrage", jusqu’à ce que leurs dossiers aient été examinés. (AFP)
Horst Seehofer, 68 ans, a fait part de sa décision lors d'une réunion à huis clos de son parti conservateur bavarois CSU à Munich, qui se poursuivait tard dimanche soir, ont indiqué à l'AFP des sources proches de cette formation.
Il entend aussi quitter la présidence de ce parti, membre de la fragile coalition gouvernementale allemande, mise difficilement sur pied en mars avec le parti de centre droit (CDU) de la chancelière allemande et les sociaux-démocrates.
"Il veut démissionner de son poste de ministre et de président de parti" car il estime ne "pas avoir le soutien" nécessaire, a indiqué l'une de ces sources.
Toutefois, certains de ses proches au sein de la CSU tentent encore de le convaincre de revenir sur son choix. "C'est une décision que je ne peux pas accepter", a notamment déclaré lors de la réunion un autre dirigeant du parti CSU, Alexander Dobrindt.
M. Seehofer doit lui-même s'adresser à la presse tard dans la soirée.
- Refoulement de migrants -
Le conflit porte sur le traitement des migrants arrivant en Allemagne mais déjà enregistrés dans d'autres pays de l'UE.
Le ministre veut les refouler à la frontière, ce que refuse Angela Merkel pour ne pas créer "d'effet domino" en Europe.
Devant les cadres de son mouvement il a évoqué trois scénarios pour sortir de l'impasse.
M. Seehofer a indiqué qu'il pouvait céder à la chancelière et rentrer dans le rang, ou alors passer outre les objections d'Angela Merkel et imposer de son propre chef les refoulements aux frontières - ce qui entraînerait toutefois son limogeage et l'éclatement du gouvernement de coalition - ou enfin démissionner.
Et il a ajouté, selon des participants, que son choix s'était porté sur cette dernière option.
Si cela se confirme, les conséquences pour l'avenir du gouvernement allemand seraient potentiellement graves, même si elles restent à ce stade incertaines.
La question serait alors de savoir si le parti du ministre quitte lui aussi ou non la coalition. Dans pareil cas, la chancelière se verrait privée de majorité à la chambre des députés et le pays plongé dans une crise politique majeure.
Le parti bavarois pourrait aussi se contenter de remplacer M. Seehofer, dont les relations avec Angela Merkel étaient devenues exécrables, par une personnalité plus à même de négocier un compromis migratoire avec la chancelière.
- Merkel reste ferme -
Angela Merkel reste pendant ce temps inflexible. Elle a obtenu dimanche soir à Berlin le soutien quasi-unanime des instances dirigeantes de son parti CDU.
Ces dernières ont dans une motion refusé toute décision "unilatérale" nationale pour refouler les migrants.
Ce dernier conflit au sein du camp conservateur allemand sur les migrants a éclaté vers la mi-juin lorsque la chancelière a bloqué le projet de son ministre aux frontières.
Mais il est quasi-permanent depuis la décision controversée prise en 2015 par Angela Merkel d'ouvrir les frontières de son pays à des centaines de milliers de demandes d'asile.
Le parti bavarois CSU n'a cessé depuis trois ans de dénoncer ce choix et de peser pour obtenir davantage de fermeté en matière d'asile.
Cette formation est en outre aiguillonnée par la perspective d'élections régionales en octobre en Bavière, cruciales pour elle, où la CSU risque de perdre sa majorité absolue face à la poussée de l’extrême droite anti-migrants.
Le ministre de l'Intérieur avait fixé un ultimatum à début juillet à Angela Merkel: il imposerait les refoulements aux frontières faute de mesures "équivalentes" début juillet au niveau européen.
Angela Merkel pensait pouvoir amadouer ce parti rebelle grâce aux mesures prises lors du dernier sommet européen pour réduire les flux migratoires.
Mais Horst Seehofer les a qualifiées dimanche d'"insuffisantes". Il a aussi rejeté une proposition de compromis au niveau national avancée samedi par la chancelière.
Plutôt que de refouler à la frontière les migrants déjà enregistrés ailleurs, elle a suggéré de les installer dans des sortes de centres de rétention, appelés "centres d'ancrage", jusqu’à ce que leurs dossiers aient été examinés. (AFP)