L’Allemagne a rejeté lundi les appels à un cessez-le-feu à Gaza et a réaffirmé son soutien à la campagne militaire israélienne qui a coûté la vie à plus de 11 000 personnes, dont plus de 8 000 femmes et enfants.
La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a exprimé des doutes quant à l'efficacité d'un cessez-le-feu, arguant qu’il n’était pas clair comment cela pourrait être négocié: "Comment cela pourrait aider à libérer les otages et garantir la sécurité d’Israël?"
"Je comprends parfaitement l'impulsion de cette situation terrible, où des enfants, des femmes, des mères et des familles innocents non seulement souffrent terriblement, mais meurent. Mais les impulsions ne suffisent pas pour aider les gens à réellement garantir la sécurité et la paix", a-t-elle déclaré aux journalistes avant la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles.
"Ceux qui exigent 'des choses' doivent également répondre à des questions telles que: Comment l’exigence d’un cessez-le-feu dans cette situation aiguë et terrible peut-elle garantir la sécurité d’Israël ? Que deviennent les 200 otages? Comment et qui négocie cela dans une situation où les négociations semblent difficilement possibles?", a souligné Baerbock.
La ministre allemande des Affaires étrangères a également fait savoir que son gouvernement et ses partenaires européens soutenaient des "pauses humanitaires temporaires et géographiquement limitées à Gaza" pour permettre l’acheminement de l’aide aux civils.
Depuis l'escalade du conflit entre Israël et le Hamas le mois dernier, le gouvernement allemand a affirmé à plusieurs reprises qu'Israël avait le droit de se défendre et que Berlin resterait solidaire des Israéliens.
L’Allemagne affirme qu’elle porte une responsabilité historique dans la sécurité d’Israël en raison du passé nazi du pays et des crimes commis contre les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
Mais les critiques accusent le gouvernement d'adopter la politique des "deux poids, deux mesures", notant que l’Allemagne défendait la cause des droits humains et se tenait aux côtés de l’Ukraine contre la Russie, mais qu’elle ferme désormais les yeux sur les "crimes de guerre" commis par l’armée israélienne à Gaza.
Depuis le début des bombardements sur Gaza, Israël a coupé l’approvisionnement en eau, en nourriture, en médicaments, en électricité et en carburant pour les habitants de Gaza, au nombre d'environ 2,3 millions de Palestiniens, souffrant déjà de conditions de vie extrêmement détériorées, résultat du siège israélien en cours depuis que le Hamas a remporté les élections législatives de 2006. [AA]
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