La Première ministre britannique Theresa May a évité mardi une dangereuse défaite lors de l'examen de son projet de loi sur le Brexit, après le rejet d'un amendement qui aurait donné au Parlement un droit de veto sur le résultat des négociations avec Bruxelles.
Les députés ont rejeté par 324 voix contre 298 cet amendement qui aurait octroyé au Parlement le pouvoir de renvoyer le gouvernement à la table de négociations si l'accord obtenu avec Bruxelles ne lui convenait pas.
Ce vote a été obtenu à l'issue d'ultimes discussions entre le gouvernement conservateur et les députés tories pro-UE, qui ont donné lieu à des scènes spectaculaires au Parlement, les ministres négociant d'arrache-pied avec les parlementaires au beau milieu de la chambre des Communes.
Etant donnée sa courte majorité, et face à des récalcitrants à la ligne qu'elle a tracée, Theresa May craignait une défaite qui aurait eu de lourdes conséquences sur sa marge de manoeuvre - voire sa survie à la tête de l'exécutif.
Le projet de loi, intitulé "Loi (de retrait) de l'Union européenne", doit mettre fin à la suprématie du droit européen sur le droit britannique, et organiser la transposition de certaines règlementations européennes.
Les députés, qui avaient adopté une première version en janvier, se prononcent jusqu'à mercredi sur une série d'amendements introduits lors de l'examen du texte à la Chambre des Lords, la chambre haute du Parlement britannique, allant à l'encontre du projet gouvernemental.
Soucieuse d'éviter un camouflet, Theresa May s'est personnellement impliquée dans les tractations de dernière minute en recevant des députés conservateurs pro-UE dans son bureau au Parlement. Lundi soir, elle avait également convoqué l'ensemble des députés de son parti pour les rappeler à l'ordre.
"Nous devons montrer clairement que nous sommes unis, en tant que parti, dans notre détermination à mettre en place la décision prise par le peuple britannique" qui avait voté à 52% pour sortir de l'Union européenne en juin 2016, avait-elle dit.
Une mise en demeure qui avait conduit le secrétaire d'Etat à la Justice, Phillip Lee, pro-UE, à annoncer sa démission mardi matin afin de voter librement, a-t-il expliqué.
- Tensions, négociations -
Reste désormais à savoir quelles concessions le gouvernement a-t-il accordées aux députés pro-UE pour empêcher leur rébellion. Selon Robert Buckland, conseiller juridique de l'exécutif, les préoccupations soulevées par ces derniers, portant sur le rôle du Parlement en cas d'absence d'accord avec Bruxelles, seront intégrées à un amendement qui sera soumis à un vote des Lords, lundi prochain.
Mais à ce stade, ces concessions sont si "obscures que les conservateurs pro-Brexit et pro-UE pensent tous qu'ils ont gagné...", a souligné sur Twitter une journaliste de la revue The Spectator, Katy Balls.
Dans un communiqué publié en fin de journée, le ministère du Brexit a indiqué qu'un accord avait été trouvé pour la recherche d'un "compromis", tout en précisant qu'il ne devrait pas "lier la main" du gouvernement dans les négociations avec Bruxelles.
L'opposition travailliste a elle fustigé la méthode gouvernementale. "Devant la perspective d'une défaite humiliante, Theresa May a été forcée (...) d'offrir de soi-disant concessions", a réagi le député Keir Starmer, le "Monsieur Brexit" du Labour.
"Nous verrons les détails de ces concessions et demanderons des comptes aux ministres", a-t-il prévenu.
Dans la journée, le débat au Parlement a donné lieu à des échanges acrimonieux entre parlementaires tories, dans une énième illustration des divisions qui agitent le parti conservateur.
Les positions des pro-UE? Une opération visant à "renverser la décision" des Britanniques de quitter le bloc européen, a lancé le pro-Brexit Bill Cash. Ce à quoi l'europhile Anna Soubry a répliqué en accusant les eurosceptiques de vouloir rechercher à tout prix un "Brexit dur".
Dénonçant un climat nauséabond, elle a affirmé qu'"au moins un député sur ces bancs ne votera pas (...) selon sa conscience en raison de menaces".
Sur un autre sujet qui pose problème, la possibilité de maintenir le Royaume-Uni dans l'union douanière, l'exécutif semble avoir trouvé un arrangement avec sa majorité, avec un amendement de compromis qui sera mis au vote mercredi.
Les députés ont rejeté par 324 voix contre 298 cet amendement qui aurait octroyé au Parlement le pouvoir de renvoyer le gouvernement à la table de négociations si l'accord obtenu avec Bruxelles ne lui convenait pas.
Etant donnée sa courte majorité, et face à des récalcitrants à la ligne qu'elle a tracée, Theresa May craignait une défaite qui aurait eu de lourdes conséquences sur sa marge de manoeuvre - voire sa survie à la tête de l'exécutif.
Le projet de loi, intitulé "Loi (de retrait) de l'Union européenne", doit mettre fin à la suprématie du droit européen sur le droit britannique, et organiser la transposition de certaines règlementations européennes.
Les députés, qui avaient adopté une première version en janvier, se prononcent jusqu'à mercredi sur une série d'amendements introduits lors de l'examen du texte à la Chambre des Lords, la chambre haute du Parlement britannique, allant à l'encontre du projet gouvernemental.
Soucieuse d'éviter un camouflet, Theresa May s'est personnellement impliquée dans les tractations de dernière minute en recevant des députés conservateurs pro-UE dans son bureau au Parlement. Lundi soir, elle avait également convoqué l'ensemble des députés de son parti pour les rappeler à l'ordre.
"Nous devons montrer clairement que nous sommes unis, en tant que parti, dans notre détermination à mettre en place la décision prise par le peuple britannique" qui avait voté à 52% pour sortir de l'Union européenne en juin 2016, avait-elle dit.
Une mise en demeure qui avait conduit le secrétaire d'Etat à la Justice, Phillip Lee, pro-UE, à annoncer sa démission mardi matin afin de voter librement, a-t-il expliqué.
- Tensions, négociations -
Reste désormais à savoir quelles concessions le gouvernement a-t-il accordées aux députés pro-UE pour empêcher leur rébellion. Selon Robert Buckland, conseiller juridique de l'exécutif, les préoccupations soulevées par ces derniers, portant sur le rôle du Parlement en cas d'absence d'accord avec Bruxelles, seront intégrées à un amendement qui sera soumis à un vote des Lords, lundi prochain.
Mais à ce stade, ces concessions sont si "obscures que les conservateurs pro-Brexit et pro-UE pensent tous qu'ils ont gagné...", a souligné sur Twitter une journaliste de la revue The Spectator, Katy Balls.
Dans un communiqué publié en fin de journée, le ministère du Brexit a indiqué qu'un accord avait été trouvé pour la recherche d'un "compromis", tout en précisant qu'il ne devrait pas "lier la main" du gouvernement dans les négociations avec Bruxelles.
L'opposition travailliste a elle fustigé la méthode gouvernementale. "Devant la perspective d'une défaite humiliante, Theresa May a été forcée (...) d'offrir de soi-disant concessions", a réagi le député Keir Starmer, le "Monsieur Brexit" du Labour.
"Nous verrons les détails de ces concessions et demanderons des comptes aux ministres", a-t-il prévenu.
Dans la journée, le débat au Parlement a donné lieu à des échanges acrimonieux entre parlementaires tories, dans une énième illustration des divisions qui agitent le parti conservateur.
Les positions des pro-UE? Une opération visant à "renverser la décision" des Britanniques de quitter le bloc européen, a lancé le pro-Brexit Bill Cash. Ce à quoi l'europhile Anna Soubry a répliqué en accusant les eurosceptiques de vouloir rechercher à tout prix un "Brexit dur".
Dénonçant un climat nauséabond, elle a affirmé qu'"au moins un député sur ces bancs ne votera pas (...) selon sa conscience en raison de menaces".
Sur un autre sujet qui pose problème, la possibilité de maintenir le Royaume-Uni dans l'union douanière, l'exécutif semble avoir trouvé un arrangement avec sa majorité, avec un amendement de compromis qui sera mis au vote mercredi.