PEKIN (Reuters) - Le Parti communiste chinois a donné au président Xi Jinping le titre de "cœur" du parti, comme en avaient été honorés avant lui Mao Zedong et Deng Xiaoping, ce qui renforce encore la position du numéro un chinois pour le prochain congrès du PCC dans un an.
A l'issue d'une réunion de quatre jours qui s'est tenue à huis-clos à Pékin, le sixième plénum du comité central du PCC a publié un communiqué fleuve présentant Xi Jinping comme "le coeur" du parti, tout en soulignant l'importance d'une direction collégiale. Ce système "doit toujours être suivi et ne doit être en aucun cas violé par aucune organisation ou individu pour une quelconque raison que ce soit", lit-on dans le communiqué.
Seulement, les membres du parti doivent "s'unir étroitement autour du comité central, le camarade Xi Jinping en étant le coeur", poursuit le document diffusé par les médias d'Etat.
Xi Jinping était déjà secrétaire général du PCC, c'est-à-dire son numéro un, ainsi que le chef des armées.
Le nouveau titre du président Xi constitue un renforcement important de sa position avant le prochain congrès du PCC à l'automne prochain, lors duquel sera renouvelé le comité permanent du bureau politique. Composé actuellement de sept membres, le comité permanent du politburo est le centre du pouvoir au sein du parti unique. Xi Jinping cherchera à y installer le nombre le plus élevé possible de ses partisans.
La paternité du terme de "cœur" revient à l'ancien homme fort chinois et père de l'ouverture du pays à l'économie de marché, Deng Xiaoping, mort en 1997. Celui-ci avait déclaré que Mao Zedong, lui-même et Jiang Zemin, numéro un du PCC entre 1989 et 2002, étaient le coeur de la direction. Il voulait dire par là qu'ils disposaient d'une autorité quasi-absolue et qu'ils n'avaient pas besoin de rendre de comptes.
CAMPAGNE OFFICIEUSE
Depuis son arrivée au pouvoir il y a quatre ans, Xi Jinping a renforcé ses prérogatives. Il a notamment dirigé un groupe chargé de mettre en place des réformes économiques. Il s'est également intronisé commandant en chef de l'armée, bien qu'en tant que chef de la Commission militaire centrale, il contrôle déjà les forces armées.
Maintenant que Xi Jinping est déclaré au "cœur" du pouvoir, les choses devraient bien se passer pour lui au congrès de 2017, estime Zhang Lifan, analyste politique basé à Pékin. Toutefois, compte tenu de sa responsabilité accrue, il sera encore plus attendu sur ses réponses aux problèmes politiques et sociaux.
"Si l'économie continue à ralentir et la fracture sociale à s'aggraver, la responsabilité du coeur est plus grande", note Zhang Lifan. "Votre autorité et votre pouvoir relatifs sont plus grands; tout le monde s'en remet à vous. Mais on va regarder si votre façon de diriger est bonne ou mauvaise."
Le prédécesseur de Xi Jinping, Hu Jintao, n'a par exemple pas été qualifié de "coeur".
Xi Jinping n'a pas reçu cette distinction subitement. Il a été nommé au terme d'une campagne officieuse menée ces derniers mois. Deux tiers des dirigeants des provinces se référaient déjà à lui en ces termes dans leurs discours avant le plénum, selon un décompte de Reuters.
PAS DE CHANTS D'ADORATION
Xi Jinping est certes en position de force, observe Steve Tsang, professeur spécialisé sur la Chine contemporaine à l'université de Nottingham au Royaume-Uni, mais il y a encore un an avant le XIXe congrès.
"Beaucoup de questions restent encore sans réponse. Est-ce que son successeur sera nommé ? Xi obtiendra-t-il un troisième mandat ?" commente-t-il.
Au vu des précédents, Xi Jinping devrait démissionner lors du XXe congrès en 2022, mais certains, dans les cercles du pouvoir, estiment qu'il pourrait tenter de se maintenir, quitte à renoncer à la présidence de la République, et rester secrétaire général du PCC, le poste le plus élevé des deux.
Dans son communiqué au style ampoulé, le parti annonce aussi un changement aux règles introduites en 1980 pour empêcher le culte de la personnalité après les errements de la Révolution culturelle (1966-1976), mais il n'a pas été explicité en quoi consistait la modification. Un compte rendu plus long du plénum qui sera vraisemblablement publié dans une quinzaine de jours pourrait donner plus de précisions.
Un culte de la personnalité a effectivement commencé à se créer autour du président Xi, mais il a fait en sorte d'arrêter les chansons d'adoration sur internet et les références qui le présentent comme "Oncle Xi" - le terme d'oncle est une marque de déférence en Chine - dans les médias d'Etat. "La publicité concernant les chefs doit être purement fondée sur les faits et la vantardise bannie", déclare le PCC.
Les nouvelle règles sur "la supervision interne au parti", euphémisme pour dire "lutte contre la corruption", ont été approuvées lors du plénum. L'achat et la vente des postes officiels ne seront plus de mise et le choix et la nomination des responsables ne devront pas être "pollués par des ingérences extérieures ni par des manquements", indique le PCC.
Xi Jinping a fait de la lutte contre la corruption un de ses chevaux de bataille. Des dizaines de responsables du Parti communiste ont été mis en prison. Le numéro un chinois a dit que le problème était si grave qu'il pourrait affecter la mainmise du parti sur le pouvoir.
A l'issue d'une réunion de quatre jours qui s'est tenue à huis-clos à Pékin, le sixième plénum du comité central du PCC a publié un communiqué fleuve présentant Xi Jinping comme "le coeur" du parti, tout en soulignant l'importance d'une direction collégiale. Ce système "doit toujours être suivi et ne doit être en aucun cas violé par aucune organisation ou individu pour une quelconque raison que ce soit", lit-on dans le communiqué.
Seulement, les membres du parti doivent "s'unir étroitement autour du comité central, le camarade Xi Jinping en étant le coeur", poursuit le document diffusé par les médias d'Etat.
Xi Jinping était déjà secrétaire général du PCC, c'est-à-dire son numéro un, ainsi que le chef des armées.
Le nouveau titre du président Xi constitue un renforcement important de sa position avant le prochain congrès du PCC à l'automne prochain, lors duquel sera renouvelé le comité permanent du bureau politique. Composé actuellement de sept membres, le comité permanent du politburo est le centre du pouvoir au sein du parti unique. Xi Jinping cherchera à y installer le nombre le plus élevé possible de ses partisans.
La paternité du terme de "cœur" revient à l'ancien homme fort chinois et père de l'ouverture du pays à l'économie de marché, Deng Xiaoping, mort en 1997. Celui-ci avait déclaré que Mao Zedong, lui-même et Jiang Zemin, numéro un du PCC entre 1989 et 2002, étaient le coeur de la direction. Il voulait dire par là qu'ils disposaient d'une autorité quasi-absolue et qu'ils n'avaient pas besoin de rendre de comptes.
CAMPAGNE OFFICIEUSE
Depuis son arrivée au pouvoir il y a quatre ans, Xi Jinping a renforcé ses prérogatives. Il a notamment dirigé un groupe chargé de mettre en place des réformes économiques. Il s'est également intronisé commandant en chef de l'armée, bien qu'en tant que chef de la Commission militaire centrale, il contrôle déjà les forces armées.
Maintenant que Xi Jinping est déclaré au "cœur" du pouvoir, les choses devraient bien se passer pour lui au congrès de 2017, estime Zhang Lifan, analyste politique basé à Pékin. Toutefois, compte tenu de sa responsabilité accrue, il sera encore plus attendu sur ses réponses aux problèmes politiques et sociaux.
"Si l'économie continue à ralentir et la fracture sociale à s'aggraver, la responsabilité du coeur est plus grande", note Zhang Lifan. "Votre autorité et votre pouvoir relatifs sont plus grands; tout le monde s'en remet à vous. Mais on va regarder si votre façon de diriger est bonne ou mauvaise."
Le prédécesseur de Xi Jinping, Hu Jintao, n'a par exemple pas été qualifié de "coeur".
Xi Jinping n'a pas reçu cette distinction subitement. Il a été nommé au terme d'une campagne officieuse menée ces derniers mois. Deux tiers des dirigeants des provinces se référaient déjà à lui en ces termes dans leurs discours avant le plénum, selon un décompte de Reuters.
PAS DE CHANTS D'ADORATION
Xi Jinping est certes en position de force, observe Steve Tsang, professeur spécialisé sur la Chine contemporaine à l'université de Nottingham au Royaume-Uni, mais il y a encore un an avant le XIXe congrès.
"Beaucoup de questions restent encore sans réponse. Est-ce que son successeur sera nommé ? Xi obtiendra-t-il un troisième mandat ?" commente-t-il.
Au vu des précédents, Xi Jinping devrait démissionner lors du XXe congrès en 2022, mais certains, dans les cercles du pouvoir, estiment qu'il pourrait tenter de se maintenir, quitte à renoncer à la présidence de la République, et rester secrétaire général du PCC, le poste le plus élevé des deux.
Dans son communiqué au style ampoulé, le parti annonce aussi un changement aux règles introduites en 1980 pour empêcher le culte de la personnalité après les errements de la Révolution culturelle (1966-1976), mais il n'a pas été explicité en quoi consistait la modification. Un compte rendu plus long du plénum qui sera vraisemblablement publié dans une quinzaine de jours pourrait donner plus de précisions.
Un culte de la personnalité a effectivement commencé à se créer autour du président Xi, mais il a fait en sorte d'arrêter les chansons d'adoration sur internet et les références qui le présentent comme "Oncle Xi" - le terme d'oncle est une marque de déférence en Chine - dans les médias d'Etat. "La publicité concernant les chefs doit être purement fondée sur les faits et la vantardise bannie", déclare le PCC.
Les nouvelle règles sur "la supervision interne au parti", euphémisme pour dire "lutte contre la corruption", ont été approuvées lors du plénum. L'achat et la vente des postes officiels ne seront plus de mise et le choix et la nomination des responsables ne devront pas être "pollués par des ingérences extérieures ni par des manquements", indique le PCC.
Xi Jinping a fait de la lutte contre la corruption un de ses chevaux de bataille. Des dizaines de responsables du Parti communiste ont été mis en prison. Le numéro un chinois a dit que le problème était si grave qu'il pourrait affecter la mainmise du parti sur le pouvoir.