Paris - Les géants du pétrole affichent un optimisme prudent pour 2017: la remontée de l'or noir leur apporte une petite bouffée d'oxygène après deux ans et demi de marasme, mais les incertitudes sur l'évolution du marché les contraignent à maintenir serrée leur ceinture.
"Ils voient le bout du tunnel mais ils ne sont pas encore dehors", résume Alexandre Andlauer, analyste chez AlphaValue.
L'an dernier, pour la troisième année consécutive, les comptes des majors ont accusé le coup, à des degrés divers, de la faiblesse persistante des cours du pétrole et du gaz, plombés depuis mi-2014 par une offre excédentaire.
Première à ouvrir le bal des résultats fin janvier, la compagnie américaine Chevron est passée dans le rouge en 2016, tandis que sa compatriote ExxonMobil a vu des dépréciations d'actifs réduire de plus de moitié son bénéfice net.
Si le groupe britannique BP est repassé de justesse dans le vert, son activité a continué à pâtir du contexte défavorable. Des indicateurs financiers se sont aussi effrités chez l'anglo-néerlandais Shell et le français Total.
En outre, le ballon d'oxygène apporté par les activités de raffinage, qui profitent elles d'un prix plus faible du baril et permettent de compenser la déprime de l'exploration-production, s'est lui un peu dégonflé du fait notamment de marges plus réduites.
Mais à la différence des deux dernières années, un soupçon d'optimisme a cette fois point dans les présentations financières, traduisant les premiers signaux d'embellie.
Les chiffres du dernier trimestre ont globalement rebondi, soutenus par la remontée du baril autour de 50-55 dollars à la suite d'un accord de limitation de la production par l'Opep et d'autres pays producteurs comme la Russie.
Ainsi, pour la première fois depuis la baisse des prix, ExxonMobil a décidé de relever ses investissements dans les activités de forage, plateformes, terminaux et gisements pétroliers en 2017.
BP a construit ses budgets pour 2017 sur une hypothèse d'un baril de Brent autour de 60 dollars tandis qu'en signe de confiance, Total a symboliquement relevé son dividende après un gel de celui-ci. "On a démontré qu'on était capable de s'adapter", a commenté son PDG Patrick Pouyanné.
Pas d'euphorie
Pour autant, l'heure n'est pas encore à l'euphorie. Malgré leur redressement, les cours valent toujours moitié moins de leur niveau de mi-2014, et le risque de volatilité demeure.
L'Opep maintiendra-t-elle son soutien au marché au-delà du mois de juin? La production des hydrocarbures de schiste américains va-t-elle rebondir et menacer le rééquilibrage du marché? Comment évolueront les stocks qui demeurent à des niveaux élevés? Quelle sera la croissance mondiale?
"On vit dans un monde où il y a tellement de paramètres qui peuvent changer du jour au lendemain. (...) On n'est pas protégé contre une flambée du prix du pétrole ou à l'inverse une descente dans des abysses", explique Michael Lafarge, expert pétrole et gaz au cabinet de conseil EY.
"Si le pétrole reculait à nouveau sous les 50 dollars une bonne partie de l'année, cela resterait compliqué pour ces acteurs", souligne Alexandre Andlauer.
Les géants du secteur maintiennent donc la stratégie qui leur a permis de peu ou prou tenir le choc: tailler dans leurs coûts et investissements, céder des actifs voire réduire leurs effectifs. Tout en tablant, pour certains, sur une hausse de la production afin d'accroître les revenus.
"Il y a aussi une prise de conscience des compagnies pétrolières qu'elles sont des entreprises comme les autres et donc que la maîtrise des coûts est un paramètre fondamental de la pérennité de leurs opérations", relève M. Lafarge.
Les coûts déprimés du secteur, chez les prestataires notamment, constituent également une opportunité: de nouveaux projets reviennent sur la rampe de lancement afin d'assurer les revenus futurs.
"On commence à y repenser, peut-être différemment, avec une meilleure gestion des investissements, parce que quand les prix étaient élevés, on ne comptait pas ses sous. La baisse du prix du pétrole a été très bénéfique sur cet aspect-là", explique Roger Carvalho, associé gérant du cabinet de conseil spécialisé SPTEC.
"Je pense que toutes les bonnes habitudes qui ont été prises ces deux dernières années vont continuer: maîtrise des coûts, industrialisation des processus, digitalisation, etc.", abonde M. Lafarge en évoquant "un nouveau modèle économique".
"Ils voient le bout du tunnel mais ils ne sont pas encore dehors", résume Alexandre Andlauer, analyste chez AlphaValue.
L'an dernier, pour la troisième année consécutive, les comptes des majors ont accusé le coup, à des degrés divers, de la faiblesse persistante des cours du pétrole et du gaz, plombés depuis mi-2014 par une offre excédentaire.
Première à ouvrir le bal des résultats fin janvier, la compagnie américaine Chevron est passée dans le rouge en 2016, tandis que sa compatriote ExxonMobil a vu des dépréciations d'actifs réduire de plus de moitié son bénéfice net.
Si le groupe britannique BP est repassé de justesse dans le vert, son activité a continué à pâtir du contexte défavorable. Des indicateurs financiers se sont aussi effrités chez l'anglo-néerlandais Shell et le français Total.
En outre, le ballon d'oxygène apporté par les activités de raffinage, qui profitent elles d'un prix plus faible du baril et permettent de compenser la déprime de l'exploration-production, s'est lui un peu dégonflé du fait notamment de marges plus réduites.
Mais à la différence des deux dernières années, un soupçon d'optimisme a cette fois point dans les présentations financières, traduisant les premiers signaux d'embellie.
Les chiffres du dernier trimestre ont globalement rebondi, soutenus par la remontée du baril autour de 50-55 dollars à la suite d'un accord de limitation de la production par l'Opep et d'autres pays producteurs comme la Russie.
Ainsi, pour la première fois depuis la baisse des prix, ExxonMobil a décidé de relever ses investissements dans les activités de forage, plateformes, terminaux et gisements pétroliers en 2017.
BP a construit ses budgets pour 2017 sur une hypothèse d'un baril de Brent autour de 60 dollars tandis qu'en signe de confiance, Total a symboliquement relevé son dividende après un gel de celui-ci. "On a démontré qu'on était capable de s'adapter", a commenté son PDG Patrick Pouyanné.
Pas d'euphorie
Pour autant, l'heure n'est pas encore à l'euphorie. Malgré leur redressement, les cours valent toujours moitié moins de leur niveau de mi-2014, et le risque de volatilité demeure.
L'Opep maintiendra-t-elle son soutien au marché au-delà du mois de juin? La production des hydrocarbures de schiste américains va-t-elle rebondir et menacer le rééquilibrage du marché? Comment évolueront les stocks qui demeurent à des niveaux élevés? Quelle sera la croissance mondiale?
"On vit dans un monde où il y a tellement de paramètres qui peuvent changer du jour au lendemain. (...) On n'est pas protégé contre une flambée du prix du pétrole ou à l'inverse une descente dans des abysses", explique Michael Lafarge, expert pétrole et gaz au cabinet de conseil EY.
"Si le pétrole reculait à nouveau sous les 50 dollars une bonne partie de l'année, cela resterait compliqué pour ces acteurs", souligne Alexandre Andlauer.
Les géants du secteur maintiennent donc la stratégie qui leur a permis de peu ou prou tenir le choc: tailler dans leurs coûts et investissements, céder des actifs voire réduire leurs effectifs. Tout en tablant, pour certains, sur une hausse de la production afin d'accroître les revenus.
"Il y a aussi une prise de conscience des compagnies pétrolières qu'elles sont des entreprises comme les autres et donc que la maîtrise des coûts est un paramètre fondamental de la pérennité de leurs opérations", relève M. Lafarge.
Les coûts déprimés du secteur, chez les prestataires notamment, constituent également une opportunité: de nouveaux projets reviennent sur la rampe de lancement afin d'assurer les revenus futurs.
"On commence à y repenser, peut-être différemment, avec une meilleure gestion des investissements, parce que quand les prix étaient élevés, on ne comptait pas ses sous. La baisse du prix du pétrole a été très bénéfique sur cet aspect-là", explique Roger Carvalho, associé gérant du cabinet de conseil spécialisé SPTEC.
"Je pense que toutes les bonnes habitudes qui ont été prises ces deux dernières années vont continuer: maîtrise des coûts, industrialisation des processus, digitalisation, etc.", abonde M. Lafarge en évoquant "un nouveau modèle économique".