Par Mamadou Sy Albert
L’émergence de la Chine a bouleversé le monde en moins d’un demi-siècle. Elle est présente sur tous les fronts du développement : économique, industriel, financier, culturel et intellectuel. Ce produit de l’histoire de la société chinoise n’est point tombé du ciel. Les Chinois ont accepté de braver les épreuves de la vie et de l’histoire. Ils ont porté sans aucun complexe culturel ou religieux leur propre modèle de développement et de société.
En dépit des bifurcations et des conflits inhérents aux luttes de pouvoir, la Chine a su rester debout. Les progrès qu’elle a réalisés ont été possibles par le passage d’une phase de développement crucial pour un pays pauvre et dépendant largement de son agriculture et de l’économie capitaliste étrangère à un moment de son histoire. L’Industrialisation de l’économie chinoise aura été ce passage inéluctable. Elle aura permis à la Chine d’emprunter les chemins sinueux d’une triple révolution: technologique, industrielle et culturelle. La Chine a cru à son projet de société et mis en œuvre une stratégie du développement portée par l’agriculture et l’industrie, d’une part, et par la culture du travail, d’autre part.
Évidemment, les choix politiques de la Chine qui ont produit ce résultat sont discutables. Ces choix sont peut-être même critiquables. Il existe toujours des manquements réels au regard des inégalités, de l’injustice sociale et de l’accaparement des richesses par l’élite gouvernante. Certainement, il y a eu des erreurs dans la conduite d’un pays si énorme par sa superficie et sa population. De graves erreurs ont été commises par le passé et se poursuivent présentement.
Certainement, il existe des effets désastreux de ces choix sur le vécu des populations les plus fragiles de la société chinoise. Il n’en demeure pas moins que la Chine offre à l’humanité entière son expérience du développement endogène, pour ne pas dire un modèle de développent dynamique. Cette expérience est aujourd’hui digne d’être étudiée dans les Universités et dans les systèmes de l’Enseignement et de la formation professionnelle et technique.
La Chine émerge de partout. Elle sera probablement dans les prochaines années, l’une des puissances économiques de la planète. Il est même possible qu’elle devienne la première puissance économique et financière. Les pays développés pourront difficilement freiner cet élan irréversible d’un pays réveillé d’un long sommeil et décidé à participer à sa manière, à son propre rythme, à la gouvernance du monde dans le respect des autres peuples et de leur culture. Les pays développés en sont certainement conscients. Ils tentent de tenir compte de cette lourde mutation des relations internationales et de ses effets multiformes en Asie, en Europe, en Amérique et en Afrique.
Les conséquences du poids futur de la Chine ne laissent et ne laisseront, ni les Européens, ni les Américains indifférents à ce changement de perspectives des affaires du monde. Les lignes des rapports de force longtemps demeurés favorables aux puissances victorieuses après la seconde guerre mondiale bougent. Les Chinois sont devenus des acteurs importants de la finance internationale, des banques centrales, de nombreux secteurs stratégiques de l’économie mondialisée. Ils sont aussi dans le commerce, les industries culturelles et les réseaux sociaux internationaux. Les éternels rivaux de la Chine que sont les Russes sont eux aussi sensibles à ce tournant de la planète.
Au moment où les États des pays développés se penchent sur ce qui se dessine à l’horizon du 21e siècle, élaborent des stratégies alternatives de sortie de crise de l’économie mondiale et préparent des ripostes intelligentes face à la Chine devenue une puissance économique et financière envahissante, les États africains sont absents sur le front des stratégies économiques et de la future gouvernance du monde. Ils affichent une attitude bien singulière.
Les pays africains offrent plutôt une demande continentale insoluble à court et moyen terme dans les secteurs laissés en rade pendant des décennies par les anciens pays colonisateurs, préservant naturellement leurs intérêts stratégiques. Ainsi donc, la relation entre l’Afrique et la Chine est circonscrite dans une logique d’ouverture du marché des matières premières africaines et des grands travaux. Ici et là, les Chinois accèdent aux ressources naturelles, aux matières premières du sous-sol et construisent à perte de vue des stades, des routes, des édifices publics, etc.
La Chine construira probablement des chantiers nationaux et transfrontaliers d’envergure. Elle prendra en contrepartie les produits du sous-sol africain pour mettre à l’abri son industrie et va réinvestir ailleurs, ce qu’elle aura accumulé durant les prochaines décennies dans le système capitaliste globalisé. La stratégie des pays africains face à la Chine est naturellement plombée par les imprévisibles capacités d’adaptation des Chinois et par le système de dépendance économique hérité de la post-colonisation. Ce système extraverti empêche toute industrialisation et toute émergence de l’économie africaine. La raison coule de ce sous– développement structurel.
En dépit de l’indépendance politique, les pays africains demeurent sous l’influence des anciennes puissances colonisatrices et des bailleurs de fonds surveillant les Chinois comme de l’huile sur le feu. La Chine est certainement consciente des enjeux et du poids de cet héritage encombrant. Elle joue avec ses pesanteurs et se recroqueville à tort ou à raison sous le parapluie de la diplomatie de la non-ingérence dans les affaires intérieures de ses partenaires du développement. C’est aux Africains probablement d’aller chercher à savoir et à maîtriser en dernière analyse les secrets et le génie des Chinois.
L’émergence de la Chine a bouleversé le monde en moins d’un demi-siècle. Elle est présente sur tous les fronts du développement : économique, industriel, financier, culturel et intellectuel. Ce produit de l’histoire de la société chinoise n’est point tombé du ciel. Les Chinois ont accepté de braver les épreuves de la vie et de l’histoire. Ils ont porté sans aucun complexe culturel ou religieux leur propre modèle de développement et de société.
En dépit des bifurcations et des conflits inhérents aux luttes de pouvoir, la Chine a su rester debout. Les progrès qu’elle a réalisés ont été possibles par le passage d’une phase de développement crucial pour un pays pauvre et dépendant largement de son agriculture et de l’économie capitaliste étrangère à un moment de son histoire. L’Industrialisation de l’économie chinoise aura été ce passage inéluctable. Elle aura permis à la Chine d’emprunter les chemins sinueux d’une triple révolution: technologique, industrielle et culturelle. La Chine a cru à son projet de société et mis en œuvre une stratégie du développement portée par l’agriculture et l’industrie, d’une part, et par la culture du travail, d’autre part.
Évidemment, les choix politiques de la Chine qui ont produit ce résultat sont discutables. Ces choix sont peut-être même critiquables. Il existe toujours des manquements réels au regard des inégalités, de l’injustice sociale et de l’accaparement des richesses par l’élite gouvernante. Certainement, il y a eu des erreurs dans la conduite d’un pays si énorme par sa superficie et sa population. De graves erreurs ont été commises par le passé et se poursuivent présentement.
Certainement, il existe des effets désastreux de ces choix sur le vécu des populations les plus fragiles de la société chinoise. Il n’en demeure pas moins que la Chine offre à l’humanité entière son expérience du développement endogène, pour ne pas dire un modèle de développent dynamique. Cette expérience est aujourd’hui digne d’être étudiée dans les Universités et dans les systèmes de l’Enseignement et de la formation professionnelle et technique.
La Chine émerge de partout. Elle sera probablement dans les prochaines années, l’une des puissances économiques de la planète. Il est même possible qu’elle devienne la première puissance économique et financière. Les pays développés pourront difficilement freiner cet élan irréversible d’un pays réveillé d’un long sommeil et décidé à participer à sa manière, à son propre rythme, à la gouvernance du monde dans le respect des autres peuples et de leur culture. Les pays développés en sont certainement conscients. Ils tentent de tenir compte de cette lourde mutation des relations internationales et de ses effets multiformes en Asie, en Europe, en Amérique et en Afrique.
Les conséquences du poids futur de la Chine ne laissent et ne laisseront, ni les Européens, ni les Américains indifférents à ce changement de perspectives des affaires du monde. Les lignes des rapports de force longtemps demeurés favorables aux puissances victorieuses après la seconde guerre mondiale bougent. Les Chinois sont devenus des acteurs importants de la finance internationale, des banques centrales, de nombreux secteurs stratégiques de l’économie mondialisée. Ils sont aussi dans le commerce, les industries culturelles et les réseaux sociaux internationaux. Les éternels rivaux de la Chine que sont les Russes sont eux aussi sensibles à ce tournant de la planète.
Au moment où les États des pays développés se penchent sur ce qui se dessine à l’horizon du 21e siècle, élaborent des stratégies alternatives de sortie de crise de l’économie mondiale et préparent des ripostes intelligentes face à la Chine devenue une puissance économique et financière envahissante, les États africains sont absents sur le front des stratégies économiques et de la future gouvernance du monde. Ils affichent une attitude bien singulière.
Les pays africains offrent plutôt une demande continentale insoluble à court et moyen terme dans les secteurs laissés en rade pendant des décennies par les anciens pays colonisateurs, préservant naturellement leurs intérêts stratégiques. Ainsi donc, la relation entre l’Afrique et la Chine est circonscrite dans une logique d’ouverture du marché des matières premières africaines et des grands travaux. Ici et là, les Chinois accèdent aux ressources naturelles, aux matières premières du sous-sol et construisent à perte de vue des stades, des routes, des édifices publics, etc.
La Chine construira probablement des chantiers nationaux et transfrontaliers d’envergure. Elle prendra en contrepartie les produits du sous-sol africain pour mettre à l’abri son industrie et va réinvestir ailleurs, ce qu’elle aura accumulé durant les prochaines décennies dans le système capitaliste globalisé. La stratégie des pays africains face à la Chine est naturellement plombée par les imprévisibles capacités d’adaptation des Chinois et par le système de dépendance économique hérité de la post-colonisation. Ce système extraverti empêche toute industrialisation et toute émergence de l’économie africaine. La raison coule de ce sous– développement structurel.
En dépit de l’indépendance politique, les pays africains demeurent sous l’influence des anciennes puissances colonisatrices et des bailleurs de fonds surveillant les Chinois comme de l’huile sur le feu. La Chine est certainement consciente des enjeux et du poids de cet héritage encombrant. Elle joue avec ses pesanteurs et se recroqueville à tort ou à raison sous le parapluie de la diplomatie de la non-ingérence dans les affaires intérieures de ses partenaires du développement. C’est aux Africains probablement d’aller chercher à savoir et à maîtriser en dernière analyse les secrets et le génie des Chinois.