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Liban - Des Casques bleus surveillent le respect de la trêve avec Israël

Mercredi 8 Janvier 2025

Des soldats de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL)
Des soldats de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL)

Les Casques bleus de l’ONU patrouillent entre des oliveraies du sud du Liban pour surveiller l’application d’une trêve entre Israël et le mouvement islamiste Hezbollah, que certains redoutent de voir ne pas tenir.

 

« La situation reste très fragile », reconnaît Gurpyar Sharma, soldat de la paix indien de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) à une journaliste de l’AFP qui accompagnait les Casques bleus.

 

« Nous effectuons ces patrouilles pour éviter toute nouvelle escalade de la violence », ajoute-t-il, au milieu des décombres de plusieurs bâtiments détruits près de la ville de Marjayoun.

 

Des vêtements et des photographies sont éparpillés parmi des blocs de ciment brisés et autres débris de bâtiments démolis par des bombardements israéliens.

 

Une trêve est entrée en vigueur le 27 novembre entre Israël et le Hezbollah, après plus d’un an d’hostilités déclenchées par le mouvement pro-iranien, dont deux mois de guerre totale, pendant lesquels Israël a également engagé des troupes terrestres dans le sud du Liban.

 

Selon l’accord de cessez-le-feu, l’armée libanaise doit se déployer aux côtés des Casques bleus dans le sud, tandis que l’armée israélienne doit se retirer sur une période de 60 jours qui prendra fin le 26 janvier.

 

« Épuisés psychologiquement »

 

Le Hezbollah doit, lui, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière, et démanteler toute infrastructure militaire restante dans le sud du pays.

 

L’AFP a observé mardi le déploiement de quelques soldats libanais lors de la patrouille qui a traversé plusieurs zones proches de Marjayoun, y compris des villages situés à environ cinq kilomètres de la frontière.

 

Des véhicules blancs des forces de maintien de la paix ont circulé entre des voitures civiles et des piétons, le trajet offrant parfois une vue sur la ville voisine de Khiam.

 

Le 11 décembre, l’armée israélienne s’était retirée de Khiam, qui avait été le théâtre de violents combats et bombardements, et l’armée libanaise y a déployé ses troupes, marquant la première opération de ce genre dans le cadre de la trêve.

 

La FINUL « a aidé l’armée libanaise à confirmer […] qu’il n’y avait pas de troupes israéliennes à Khiam », explique Angel Saldana, un Casque bleu espagnol, soulignant qu’il s’agissait d’une opération risquée en raison du danger d’engins explosifs non explosés.

 

Quelques jours plus tard, un deuxième retrait des troupes israéliennes a eu lieu dans la ville côtière de Naqoura.

 

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a récemment indiqué que plus de 120 000 personnes restent déplacées au Liban après avoir dû fuir combats et bombardements, tandis que les autorités israéliennes estiment à quelque 51 000 le nombre de personnes déplacées du nord d’Israël.

 

L’armée israélienne a averti à plusieurs reprises les habitants de villes et villages du sud du Liban de ne pas y retourner.

Selon M. Saldana, certains habitants « essaient de retourner chez eux si cela leur est permis », mais certaines zones demeurent encore dangereuses.

 

Nombreux sont ceux au Liban qui attendent avec anxiété la fin du délai de 60 jours, redoutant de nouvelles violences.

 

Tamame al-Kadri, habitante de Marjayoun, 54 ans, qui avait fui l’an dernier après une frappe près de chez elle, explique qu’elle est revenue le jour même de l’entrée en vigueur de la trêve, mais qu’elle « ne ressentait pas que la situation était calme ».

 

« Il n’y a nulle part où se réfugier ici […] nous sommes vraiment épuisés psychologiquement », ajoute-t-elle, se souvenant de la « terreur » de mois de combats.

 

« Toujours peur »

 

Les autorités libanaises ont déclaré que plus de 4000 personnes avaient été tuées en plus d’un an de conflit, principalement depuis septembre 2024.

 

Du côté israélien de la frontière, 77 personnes, dont des soldats, ont été tuées, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels, auxquelles s’ajoutent 56 militaires dans le sud du Liban pendant l’offensive terrestre.

 

Les deux camps se sont accusés mutuellement de violer la trêve et ont émis des déclarations menaçantes.

Depuis une modeste maison en pierre chauffée par un poêle traditionnel, Mme Kadri juge rassurante la présence des Casques bleus et exprime un certain optimisme face au déploiement de l’armée dans la région.

 

Mais « nous avons toujours peur », ajoute-t-elle. « Nous attendons que ces 60 jours passent » pour voir ce qui se passera ensuite. [AFP]

 

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