Ali Khalifa, un petit garçon libanais de deux ans, a survécu quatorze heures durant enseveli sous des décombres. Son appartement avait été frappé le 29 octobre par des tirs israéliens à Sarafand, au sud du pays.
Les frappes israéliennes sur le sud du Liban le 29 octobre, menées dans le cadre de la guerre contre le Hezbollah, ont fait de nombreuses victimes civiles. À Sarafand, 15 personnes sont mortes dans un complexe d'appartements, dont une partie de la famille d'Ali Khalifa, un petit garçon libanais de deux ans. Les secours l'ont retrouvé vivant alors qu'il a passé quatorze heures sous les décombres de l'appartement où il vivait, a rapporté Le HuffPost. "Ali est le seul survivant de sa petite famille", a confié Houssein Khalifa, son grand-oncle. Ses parents, sa sœur et ses deux grands-mères ont péri.
Alors que "les secouristes avaient presque perdu tout espoir de trouver des survivants sous les décombres, (…) Ali est apparu parmi les débris dans le godet du bulldozer alors que nous pensions tous qu’il était mort (...) Il a émergé des décombres, respirant à peine, après 14 heures", raconte Houssein Khalifa depuis l'hôpital de Saïda, à 15 km de Sarafand.
Amputé d'une main et relié à un respirateur, Ali Khalifa a été plongé dans un coma artificiel. Il doit encore subir une intervention chirurgicale à Beyrouth avant de recevoir une prothèse. "Nous attendons la fin des opérations avant de le réveiller", précise Houssein Khalifa.
De graves blessures psychologiques
D'autres membres de la famille Khalifa ont survécu. Zainab, une des nièces de Houssein Khalifa, est restée coincée sous les décombres du complexe deux heures durant avant d'être secourue. Éborgnée pendant la frappe, la trentenaire a aussi perdu ses parents, son mari et ses trois enfants.
"Les cicatrices psychologiques de Zainab sont bien plus importantes que ses blessures physiques", explique Ali Alaa El-Din, médecin en charge de son suivi.
La sœur de Zainab, Fatima, a également été blessée. Les deux femmes ont été touchées "sur l’ensemble du corps, avec des fractures aux pieds et des lésions pulmonaires", indique le médecin. D'après lui, "les cas de Zainab et de Fatima ne font pas partie des plus difficiles auxquels nous avons été confrontés pendant la guerre, mais ils sont les plus graves sur le plan psychologique et humain".
Selon le ministère de la Santé, les frappes israéliennes au Liban ont fait plus de 2 600 morts depuis le 23 septembre. [6Medias]