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Liberia: Weah et Boakai affichent leur confiance en la victoire

Dimanche 24 Décembre 2017

Les Libériens votent mardi avec sept semaines de retard sur le calendrier initial pour déterminer qui, de la légende du football George Weah (photo) ou du vice-président Joseph Boakai, succèdera à Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue chef d'Etat en Afrique.

Au dernier jour de la campagne et alors que lundi, jour de Noël, sera férié au Liberia, les deux finalistes se disent certains de l'emporter.

"Vous savez que j'ai participé à des compétitions, dont certaines difficiles, et que j'en suis sorti victorieux", a déclaré George Weah samedi à l'AFP. "Je sais que (Joseph) Boakai ne peut pas me battre. J'ai le peuple avec moi, un grand parti et une coalition puissante. Je me suis préparé pour diriger ce pays et la victoire sera nôtre".

"La victoire est mienne", a assuré dimanche à l'AFP le vice-président sortant à son arrivée à une réunion de campagne organisée par les représentants de la communauté peulhe à la Painty Town Community, un quartier populaire de la capitale, Monrovia, qualifiant l'atmosphère de sa campagne de "très joyeuse".

Initialement prévu le 7 novembre, le second tour avait été suspendu in extremis par la cour suprême à la suite de recours du candidat arrivé troisième au premier tour le 10 octobre, Charles Brumskine (9,6%), appuyé par M. Boakai (28,8%). George Weah a quant à lui viré en tête avec 38,4% des voix.

Une ultime demande de report présentée par le parti de M. Boakai ayant été rejetée par la cour suprême, les bureaux de vote seront ouverts de 08H00 à 18H00 GMT aux quelque 2,1 millions d'électeurs inscrits. Les premiers résultats, proclamés par la Commission électorale nationale (NEC), sont attendus quelques jours plus tard.

La date du scrutin fait craindre au camp du favori une démobilisation de son électorat, qu'il a appelé à ne "pas trop boire" à Noël pour aller voter tôt mardi.

Dans un ultime recours mi-décembre, M. Boakai avait affirmé que la NEC ne s'était pas conformée aux conditions posées par la cour suprême pour autoriser le second tour, en particulier la rectification des incohérence des listes électorales.

Mais la Commission électorale a assuré qu'elle serait prête pour le jour fatidique, après les problèmes d'organisation constatés dans de nombreux bureaux de vote le 10 octobre.

"Nous prions pour qu'ils fassent que cette élection soit libre, juste et crédible", a dit dimanche à cet égard M. Boakai.

- Démonstration de force -

Ce scrutin marquera la première transition démocratique depuis trois générations dans ce pays anglophone ravagé par une guerre civile ayant fait quelque 250.000 morts entre 1989 et 2003 et entré en récession en 2016 sous l'effet de l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest et de la chute des cours des matières premières.

Mme Sirleaf, prix Nobel de la Paix 2011, qui ne pouvait plus se représenter après deux mandats, cédera le 22 janvier le pouvoir à son successeur élu pour six ans.

A 51 ans, George Weah, star du PSG et du Milan AC dans les années 1990, part favori face à Joseph Boakai, 73 ans, après être arrivé en tête au premier tour dans 11 provinces sur 15.

Il bénéficie du ralliement du sénateur et ancien chef de milice Prince Johnson (8,2%) et du parti de Charles Brumskine.

Pendant le long imbroglio juridique, l'ancien attaquant a appelé à la retenue. Mais il a marqué les esprits en rassemblant samedi des dizaines de milliers de partisans dans le plus grand stade de Monrovia.

George Weah a tiré les leçons de ses deux échecs face au "ticket" présidentiel Sirleaf-Boakai, comme candidat à la présidence en 2005 puis à la vice-présidence en 2011.

Il s'est fait élire en 2014 sénateur de la province de Montserrado, la plus peuplée du pays, et a choisi comme colistière Jewel Howard-Taylor, ex-femme de l'ancien chef de milice puis président (1997-2003) Charles Taylor et influente sénatrice de Bong, autre important réservoir de voix.

Dimanche, M. Boakai s'est néanmoins dit "très confiant" de l'emporter.

Cette élection tournera en tout état de cause une page dans l'histoire nationale. Car ni George Weah, ni Joseph Boakai, n'appartiennent à l'élite "américano-libérienne", issue d'esclaves affranchis qui a dominé la plus ancienne république d'Afrique depuis sa création, à l'exception de la présidence de Samuel Doe (1980-1990). (AFP)
 
 
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