Je suis sûre et même certaine que peu de Sénégalais savent ce que représente la date du 27 avril au Sénégal ?
Le 27 avril est cette date qui a été retenue comme « Journée Nationale pour commémorer la traite des noirs, l’esclavage et leur abolition », loi adoptée par le parlement du Sénégal en 2010 sous le magistère du président Wade.
Que s’est-il passé depuis ? Pas grand-chose du côté officiel, du côté de l’État !
Ce crime contre l’Humanité ne trouve pas grand écho sous nos cieux, nos autorités étatiques ne font aucune commémoration sous forme d’aucune cérémonie officielle ou solennelle !
Notre vaillant frère Karfa Sira Diallo de « Mémoires et Partages » de Bordeaux, avait réussi à organiser des journées mémorielles avec la Mairie de Dakar, mais en 2017, la cérémonie où j’étais invitée à intervenir a été annulée quelques jours avant, faute de moyen, de soutien et d’attention ! J’ai eu honte, car il n’y a eu rien d’autre cette année-là !
En 2018, la militante panafricaniste que je suis, a organisé autour de cette date du 27 avril, à la demande du MIR (Mouvement International des Réparations) et de son président Garcin Malsa, un voyage mémoriel et le Konvwa Pou Reparasyon de 10 jours au Sénégal dont 2 jours à Gorée, avec une centaine de personnes venues de partout (à leurs propres frais) : Martinique, Guadeloupe, Guyane, Réunion, USA, Haïti, Londres, Paris, etc.
Cette année, le MIR organisera un voyage similaire au Bénin.
Pourquoi voulons-nous préserver notre paix actuelle en occultant ceux qui nous l’ont offerte par leur combat, et nous ont assuré notre statut d’hommes et de femmes libres d’aujourd’hui ?
Parce que le syndrome de Stockholm nous a atteints, parce que nous avons tellement assimilé le discours des esclavagistes et colonisateurs, que nous ne parlons que de leur grandeur d’âme dans l’abolition, que nous préférons adopter une sorte d’amnésie pour ne pas les mettre trop mal à l’aise…
Et c’est dans cet esprit de connivence terrible, que nous avons assisté, médusés le 9 mai 2018 à l’apothéose : une cérémonie grandiose d’inauguration de la « Place de l’Europe à Gorée » retransmise en mondovision par tous les médias, avec Signares, assiko et tralala !
Ne pouvons-nous espérer que ce genre de cérémonie grandiose soit organisé chaque année pour le 27 avril par notre État ? Une cérémonie à la mémoire de nos ancêtres déportés et esclavagisés pendant 400 ans, y associer leurs descendants directs… Et même, pourquoi pas, qu’elle soit payée par l’Europe, si elle tient absolument à venir parader sur nos lieux de mémoire (le représentant de l’Union européenne à Dakar) ?
L’Allemagne ira-t-elle bientôt inaugurer une « Place de l’Allemagne » en pleine Auschwitz, et l’Amérique aura-telle sa place privilégié à Hiroshima ou Nagasaki ?
Pourquoi ce manque de respect envers le Peuple Noir et le déni de ses souffrances ?
Et on a droit à la date du 10 mai en France, où ils se succèdent à la télévision toute la journée pour se congratuler sur l’abolition et leur humanisme sans égal, en gommant complètement le courage des combattants noirs sur les plantations durant des siècles, ou encore pire, en disant sur tous les tons « Y A PAS EU QUE NOUS !» et de donner les justifications les plus farfelues remontant à Mathusalem, aux Grecs, aux Égyptiens, ou que sais encore… C’est vrai qu’il y a eu la traite longue et atroce arabo-musulmane, et quelle continue même dans certains pays sous notre nez et notre barbe, mais là, ce n’est pas le sujet dans cet article ! J’en parle déjà par ailleurs et je vous en parlerai une autre fois !
Aucun esclavage, lointain ou récent, ne saurait justifier l’abomination de ces 4 siècles ! Alors un peu de respect, n’utilisez pas le 10 mai pour justifier le crime au lieu de commémorer les victimes !
Donc, après la falsification de notre Histoire à grande échelle pour mieux nous dominer, voilà notre mémoire piétinée…
Quand on parle d’esclavage au Sénégal, nous nous contentons d’élaborer un coin dans un musée faisant surtout l’apologie de l’abolition par les Occidentaux et de reprendre les thèses de leurs historiens, ou bien nous nous contentons de notre fleuron, la Maison des Esclaves à Gorée, cela nous tient lieu de gloriole historique, de solde de tous comptes, nous nous croyons exemptés de toute commémoration régulière par notre État, et pire, nous sommes fiers de mettre sur le même pied d’égalité nos frères et sœurs afrodescendants dévastés dans leur chair, venus se recueillir en grand nombre à Gorée, et ces touristes en goguette, inconscients, venus les bousculer pour faire de belles photos.
Nous avons fait nôtres les thèses de leurs livres d’Histoire depuis si longtemps : nos ancêtres, lorsqu’ils n’étaient pas Gaulois, leur ont vendu leurs frères et sœurs pour des babioles… Discours entendu dans l’enceinte même de la Maison des Esclaves à Gorée, susurré par un guide avide de pourboires aux touristes européens qui hochaient la tête avec un sourire entendu… Bien sûr !
Ils ont oublié qu’une petite frange de traites et de corrompus existent dans chaque peuple de par le monde, et que les traites collabos français en 1944 n’ont JAMAIS été qualifiés de « Les Français » dans leur Histoire à eux !
Il y a eu des razzias abominables, des milliers et des milliers de villages incendiés, des familles entières décimées afin de capturer un seul d’entre eux, il y a eu des rois résistants tués, capturés, déportés ou qui se sont suicidés, aussitôt remplacés par un traitre à la solde des esclavagistes lourdement armés… Ils ont mis l’Afrique à feu et à sang pour pérenniser ce crime d’une ampleur industrielle tout au long de 4 interminables siècles.
Après leur fameuse abolition, due à leur peur des révoltes et des massacres de plus en plus nombreux sur les plantations, ils ont inventé le « dédommagement » des esclavagistes, la dette d’Haïti pour leur libération, le travail forcé, la colonisation, le pillage intensif de nos ressources humaines et matérielles, qui continue encore aujourd’hui avec la complicité de la même frange qui a traversé les siècles, apprentis traitres hier sous leurs fusils et canons, dirigeants complices installés par eux et par la dissuasion de leurs bases militaires aujourd’hui !
MAIS OÙ EST DONC PASSÉE NOTRE CONSCIENCE HISTORIQUE ?
Et nous répétons après eux comme un mantra : « faut oublier, faut avancer ! ».
Pourquoi on nous dénie même le droit de pleurer sur nos Ancêtres ?
L’esclavage, lui n’oublie personne, et il est tapi dans le secret de notre ADN (selon des études scientifiques), dans notre biologie, au plus profond de notre être comme une blessure béante, à nous guetter à chaque pas de notre vie, dans notre mésestime chronique de nous-mêmes, notre « Allien-ation » paradigmatique (étrangers à nous-mêmes) !
Comme le dit Malcom X : « Quand quelqu’un enfonce un couteau de 30 centimètres dans votre dos et le retire de 10 cm, est-ce un progrès ? »
NON, car les 20 cm restants, du couteau du colonialisme ont été laissés en place durant 100 ans !
Le retirer encore de 10 cm, est-ce un progrès ? NON, car le couteau du néocolonialisme et du pillage systématique de nos ressources, est toujours là, bien enfoncé !
J’appelle tous les Africains du Continent et des Afrodescendants du monde entier à dorénavant réfuter et combattre avec leurs dernières énergies ces thèses iniques de collaboration de la victime pour ces crimes odieux !!!
Ils ont réussi à transmuter un CRIME CONTRE L’HUMANITÉ en crime "avec consentement de la victime" dans leurs livres…
Une victime « consentante » comme pour le viol de petites filles de 9 ans innocentes ?
Une victime « consentante » comme pour la gazelle dévorée par un tigre féroce ?
Ils ont réussi à édulcorer ce CRIME CONTRE L’HUMANITÉ dans leurs livres, et nous les victimes, inconscients que nous sommes, les donnons à étudier à nos propres enfants…
C’est comme si on donnait le « Mein Kampf » a étudié aux enfants Juifs… Les Juifs qui se battent à travers le monde et qui obtiennent des réparations pour les 4 ans de l’abomination de la Shoah, avec raison ! Et à ceux qui disent qu’une fois un crime réparé, nous n’aurons plus le droit d’en parler, de le commémorer, je leur réponds « allez dire cela à nos frères Juifs et vous entendrez leur réplique cinglante ! »
La Jeunesse Africaine dans son ensemble n’est plus dupe, elle s’éduque elle-même, comme leur a demandé Cheik Anta Diop : « ARMEZ-VOUS DE SIENCES JUSQUAUX DENTS ! »
De nombreux travaux d’historiens Africains existent, contredisent leurs thèses preuves à l’appui, et leurs travaux doivent être mis en avant !
Depuis la nuit des temps, TOUT CRIME doit être JUGÉ, PUNI, ET FAIRE L’OBJET DE RÉPARATION envers la victime, afin de solder le crime…
Garcin Malsa parle des 3 R : « Reconnaissance (du crime), Réparation (du crime), Réconciliation ».
Le Ghana, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, Le Bénin, tous s’y mettent, même timidement pour certains, et participent aux projets comme « Les Routes de l’esclavage » ou « Les Journées Internationales Mémorielles », ils reçoivent de fortes délégations d’Afrodescendants venues de la Diaspora pour des cérémonies de Pardon et de Reconnexion, à travers cela, ils rendent hommage à nos propres Ancêtres Africains capturés en Afrique, déportés et réduits en esclavage hors d’Afrique !!!
Pourquoi le Sénégal traine les pieds au risque de rater le train en marche de ces autoréparations légitimes, pourtant faciles à mettre en œuvre ?
Nous, militants panafricanistes du monde entier, EXIGEONS des ÉTATS AFRICAINS du Continent, y compris du Sénégal :
Qu’ils se joignent à nos frères et sœurs de la Diaspora Africaine Historique pour réclamer OFFICIELLEMENT des réparations aux nations occidentales qui ont commis ces crimes, CAR UN CRIME RESTÉ IMPUNI, EST APPELÉ A SE PERPÉTUER ET A SE REPRODRUIRE !
Qu’ils œuvrent eux-mêmes pour des autoréparations légitimes envers notre Peuple hors d’Afrique, comme le Ghana qui a décrété 2019 l’Année du Retour, en facilitant le RETOUR et la RECONNEXION des Afrodescendants sur leurs terres ancestrales, en octroyant facilement et rapidement la nationalité pour ceux qui le souhaitent, en accordant la gratuité des visites des lieux de Mémoire, Monuments et Musées, et en intégrant leurs représentants dans la gestion et les décisions concernant ces lieux de Mémoire qui ne nous appartiennent pas, etc…
NOUS DEVONS RESPECTER LA MÉMOIRE DE NOS ANCÊTRES ET DEMANDER RÉPARATION POUR TOUS CES CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ, POUR NOUS ET POUR LA PRÉSERVATION DE NOTRE HUMANITÉ A TOUS !
C’est INCONTOURNABLE POUR LE DROIT A LA DIGNITÉ DE TOUT ÊTRE HUMAIN, ce n’est qu’à ce prix qu’une RÉCONCILIATION TOTALE peut avoir lieu !
Mame Hulo Guillabert.
Panafricaniste, éditrice, écrivain et conférencière
Ambassadrice Afrique du MIR (Mouvement International pour les Réparations)
Cofondatrice avec la Martiniquaise Myriam Malsa de l’association « Africa Reconnection ».
Membre du MFPA (Mouvement des Fédéralistes Pan-Africains) http://etatsafricainsunis.org/
Membre du Comité International « Non à la Place de l’Europe » à Gorée http://www.goreememory.com/
Le 27 avril est cette date qui a été retenue comme « Journée Nationale pour commémorer la traite des noirs, l’esclavage et leur abolition », loi adoptée par le parlement du Sénégal en 2010 sous le magistère du président Wade.
Que s’est-il passé depuis ? Pas grand-chose du côté officiel, du côté de l’État !
Ce crime contre l’Humanité ne trouve pas grand écho sous nos cieux, nos autorités étatiques ne font aucune commémoration sous forme d’aucune cérémonie officielle ou solennelle !
Notre vaillant frère Karfa Sira Diallo de « Mémoires et Partages » de Bordeaux, avait réussi à organiser des journées mémorielles avec la Mairie de Dakar, mais en 2017, la cérémonie où j’étais invitée à intervenir a été annulée quelques jours avant, faute de moyen, de soutien et d’attention ! J’ai eu honte, car il n’y a eu rien d’autre cette année-là !
En 2018, la militante panafricaniste que je suis, a organisé autour de cette date du 27 avril, à la demande du MIR (Mouvement International des Réparations) et de son président Garcin Malsa, un voyage mémoriel et le Konvwa Pou Reparasyon de 10 jours au Sénégal dont 2 jours à Gorée, avec une centaine de personnes venues de partout (à leurs propres frais) : Martinique, Guadeloupe, Guyane, Réunion, USA, Haïti, Londres, Paris, etc.
Cette année, le MIR organisera un voyage similaire au Bénin.
POURQUOI CE DENI DES SOUFFRANCES DE NOS ANCÊTRES, LA MISE A L’ÉCART DE
CETTE BARBARIE DANS NOS IMAGINAIRES, CETTE PRISE DE DISTANCE ?
CETTE BARBARIE DANS NOS IMAGINAIRES, CETTE PRISE DE DISTANCE ?
Pourquoi voulons-nous préserver notre paix actuelle en occultant ceux qui nous l’ont offerte par leur combat, et nous ont assuré notre statut d’hommes et de femmes libres d’aujourd’hui ?
Parce que le syndrome de Stockholm nous a atteints, parce que nous avons tellement assimilé le discours des esclavagistes et colonisateurs, que nous ne parlons que de leur grandeur d’âme dans l’abolition, que nous préférons adopter une sorte d’amnésie pour ne pas les mettre trop mal à l’aise…
Et c’est dans cet esprit de connivence terrible, que nous avons assisté, médusés le 9 mai 2018 à l’apothéose : une cérémonie grandiose d’inauguration de la « Place de l’Europe à Gorée » retransmise en mondovision par tous les médias, avec Signares, assiko et tralala !
Ne pouvons-nous espérer que ce genre de cérémonie grandiose soit organisé chaque année pour le 27 avril par notre État ? Une cérémonie à la mémoire de nos ancêtres déportés et esclavagisés pendant 400 ans, y associer leurs descendants directs… Et même, pourquoi pas, qu’elle soit payée par l’Europe, si elle tient absolument à venir parader sur nos lieux de mémoire (le représentant de l’Union européenne à Dakar) ?
L’Allemagne ira-t-elle bientôt inaugurer une « Place de l’Allemagne » en pleine Auschwitz, et l’Amérique aura-telle sa place privilégié à Hiroshima ou Nagasaki ?
Pourquoi ce manque de respect envers le Peuple Noir et le déni de ses souffrances ?
Et on a droit à la date du 10 mai en France, où ils se succèdent à la télévision toute la journée pour se congratuler sur l’abolition et leur humanisme sans égal, en gommant complètement le courage des combattants noirs sur les plantations durant des siècles, ou encore pire, en disant sur tous les tons « Y A PAS EU QUE NOUS !» et de donner les justifications les plus farfelues remontant à Mathusalem, aux Grecs, aux Égyptiens, ou que sais encore… C’est vrai qu’il y a eu la traite longue et atroce arabo-musulmane, et quelle continue même dans certains pays sous notre nez et notre barbe, mais là, ce n’est pas le sujet dans cet article ! J’en parle déjà par ailleurs et je vous en parlerai une autre fois !
Aucun esclavage, lointain ou récent, ne saurait justifier l’abomination de ces 4 siècles ! Alors un peu de respect, n’utilisez pas le 10 mai pour justifier le crime au lieu de commémorer les victimes !
Donc, après la falsification de notre Histoire à grande échelle pour mieux nous dominer, voilà notre mémoire piétinée…
Quand on parle d’esclavage au Sénégal, nous nous contentons d’élaborer un coin dans un musée faisant surtout l’apologie de l’abolition par les Occidentaux et de reprendre les thèses de leurs historiens, ou bien nous nous contentons de notre fleuron, la Maison des Esclaves à Gorée, cela nous tient lieu de gloriole historique, de solde de tous comptes, nous nous croyons exemptés de toute commémoration régulière par notre État, et pire, nous sommes fiers de mettre sur le même pied d’égalité nos frères et sœurs afrodescendants dévastés dans leur chair, venus se recueillir en grand nombre à Gorée, et ces touristes en goguette, inconscients, venus les bousculer pour faire de belles photos.
Nous avons fait nôtres les thèses de leurs livres d’Histoire depuis si longtemps : nos ancêtres, lorsqu’ils n’étaient pas Gaulois, leur ont vendu leurs frères et sœurs pour des babioles… Discours entendu dans l’enceinte même de la Maison des Esclaves à Gorée, susurré par un guide avide de pourboires aux touristes européens qui hochaient la tête avec un sourire entendu… Bien sûr !
Ils ont oublié qu’une petite frange de traites et de corrompus existent dans chaque peuple de par le monde, et que les traites collabos français en 1944 n’ont JAMAIS été qualifiés de « Les Français » dans leur Histoire à eux !
Il y a eu des razzias abominables, des milliers et des milliers de villages incendiés, des familles entières décimées afin de capturer un seul d’entre eux, il y a eu des rois résistants tués, capturés, déportés ou qui se sont suicidés, aussitôt remplacés par un traitre à la solde des esclavagistes lourdement armés… Ils ont mis l’Afrique à feu et à sang pour pérenniser ce crime d’une ampleur industrielle tout au long de 4 interminables siècles.
Après leur fameuse abolition, due à leur peur des révoltes et des massacres de plus en plus nombreux sur les plantations, ils ont inventé le « dédommagement » des esclavagistes, la dette d’Haïti pour leur libération, le travail forcé, la colonisation, le pillage intensif de nos ressources humaines et matérielles, qui continue encore aujourd’hui avec la complicité de la même frange qui a traversé les siècles, apprentis traitres hier sous leurs fusils et canons, dirigeants complices installés par eux et par la dissuasion de leurs bases militaires aujourd’hui !
MAIS OÙ EST DONC PASSÉE NOTRE CONSCIENCE HISTORIQUE ?
Et nous répétons après eux comme un mantra : « faut oublier, faut avancer ! ».
Pourquoi on nous dénie même le droit de pleurer sur nos Ancêtres ?
L’esclavage, lui n’oublie personne, et il est tapi dans le secret de notre ADN (selon des études scientifiques), dans notre biologie, au plus profond de notre être comme une blessure béante, à nous guetter à chaque pas de notre vie, dans notre mésestime chronique de nous-mêmes, notre « Allien-ation » paradigmatique (étrangers à nous-mêmes) !
Comme le dit Malcom X : « Quand quelqu’un enfonce un couteau de 30 centimètres dans votre dos et le retire de 10 cm, est-ce un progrès ? »
NON, car les 20 cm restants, du couteau du colonialisme ont été laissés en place durant 100 ans !
Le retirer encore de 10 cm, est-ce un progrès ? NON, car le couteau du néocolonialisme et du pillage systématique de nos ressources, est toujours là, bien enfoncé !
J’appelle tous les Africains du Continent et des Afrodescendants du monde entier à dorénavant réfuter et combattre avec leurs dernières énergies ces thèses iniques de collaboration de la victime pour ces crimes odieux !!!
Ils ont réussi à transmuter un CRIME CONTRE L’HUMANITÉ en crime "avec consentement de la victime" dans leurs livres…
Une victime « consentante » comme pour le viol de petites filles de 9 ans innocentes ?
Une victime « consentante » comme pour la gazelle dévorée par un tigre féroce ?
Ils ont réussi à édulcorer ce CRIME CONTRE L’HUMANITÉ dans leurs livres, et nous les victimes, inconscients que nous sommes, les donnons à étudier à nos propres enfants…
C’est comme si on donnait le « Mein Kampf » a étudié aux enfants Juifs… Les Juifs qui se battent à travers le monde et qui obtiennent des réparations pour les 4 ans de l’abomination de la Shoah, avec raison ! Et à ceux qui disent qu’une fois un crime réparé, nous n’aurons plus le droit d’en parler, de le commémorer, je leur réponds « allez dire cela à nos frères Juifs et vous entendrez leur réplique cinglante ! »
La Jeunesse Africaine dans son ensemble n’est plus dupe, elle s’éduque elle-même, comme leur a demandé Cheik Anta Diop : « ARMEZ-VOUS DE SIENCES JUSQUAUX DENTS ! »
De nombreux travaux d’historiens Africains existent, contredisent leurs thèses preuves à l’appui, et leurs travaux doivent être mis en avant !
Depuis la nuit des temps, TOUT CRIME doit être JUGÉ, PUNI, ET FAIRE L’OBJET DE RÉPARATION envers la victime, afin de solder le crime…
Garcin Malsa parle des 3 R : « Reconnaissance (du crime), Réparation (du crime), Réconciliation ».
Le Ghana, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, Le Bénin, tous s’y mettent, même timidement pour certains, et participent aux projets comme « Les Routes de l’esclavage » ou « Les Journées Internationales Mémorielles », ils reçoivent de fortes délégations d’Afrodescendants venues de la Diaspora pour des cérémonies de Pardon et de Reconnexion, à travers cela, ils rendent hommage à nos propres Ancêtres Africains capturés en Afrique, déportés et réduits en esclavage hors d’Afrique !!!
Pourquoi le Sénégal traine les pieds au risque de rater le train en marche de ces autoréparations légitimes, pourtant faciles à mettre en œuvre ?
Nous, militants panafricanistes du monde entier, EXIGEONS des ÉTATS AFRICAINS du Continent, y compris du Sénégal :
Qu’ils se joignent à nos frères et sœurs de la Diaspora Africaine Historique pour réclamer OFFICIELLEMENT des réparations aux nations occidentales qui ont commis ces crimes, CAR UN CRIME RESTÉ IMPUNI, EST APPELÉ A SE PERPÉTUER ET A SE REPRODRUIRE !
Qu’ils œuvrent eux-mêmes pour des autoréparations légitimes envers notre Peuple hors d’Afrique, comme le Ghana qui a décrété 2019 l’Année du Retour, en facilitant le RETOUR et la RECONNEXION des Afrodescendants sur leurs terres ancestrales, en octroyant facilement et rapidement la nationalité pour ceux qui le souhaitent, en accordant la gratuité des visites des lieux de Mémoire, Monuments et Musées, et en intégrant leurs représentants dans la gestion et les décisions concernant ces lieux de Mémoire qui ne nous appartiennent pas, etc…
NOUS DEVONS RESPECTER LA MÉMOIRE DE NOS ANCÊTRES ET DEMANDER RÉPARATION POUR TOUS CES CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ, POUR NOUS ET POUR LA PRÉSERVATION DE NOTRE HUMANITÉ A TOUS !
C’est INCONTOURNABLE POUR LE DROIT A LA DIGNITÉ DE TOUT ÊTRE HUMAIN, ce n’est qu’à ce prix qu’une RÉCONCILIATION TOTALE peut avoir lieu !
Mame Hulo Guillabert.
Panafricaniste, éditrice, écrivain et conférencière
Ambassadrice Afrique du MIR (Mouvement International pour les Réparations)
Cofondatrice avec la Martiniquaise Myriam Malsa de l’association « Africa Reconnection ».
Membre du MFPA (Mouvement des Fédéralistes Pan-Africains) http://etatsafricainsunis.org/
Membre du Comité International « Non à la Place de l’Europe » à Gorée http://www.goreememory.com/