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Macky Sall face au double barrage diplomatique France-Usa contre une 3e candidature en 2024 (Africa Intelligence)

Vendredi 3 Mars 2023

Le voyage express du président sénégalais à Paris le 31 janvier 2023 avait intrigué beaucoup d’observateurs. Clairement, Macky Sall n’y était pas allé juste pour prendre le café avec Emmanuel Macron dans un des coins inaccessibles du domaine de l’Elysée. Selon Africa Intelligence, l’obsession d’une 3e candidature inquiète Paris, soucieux de ne pas devoir affronter les violences potentielles d’un nouveau front où ses intérêts seraient en première ligne.


 
« Emmanuel Macron tente de convaincre Macky Sall de renoncer à un troisième mandat »
 
A moins d'un an de l'élection présidentielle, la perspective d'une candidature de Macky Sall pour un troisième mandat inquiète de plus en plus la France et les Etats-Unis. Le sujet a été abordé directement par Emmanuel Macron avec son homologue sénégalais. Dans le même temps, la question embarrasse dans les capitales des Etats membres de la Cedeao. (Edition du 02/03/2023)
 
« Peu d'informations ont filtré à l'issue du déjeuner de travail qui s'est tenu le 31 janvier entre les présidents Macky Sall et Emmanuel Macron, à Paris. Officiellement, il y a été question des relations bilatérales entre Paris et Dakar, du Sahel, ainsi que de l'adhésion de l'Union africaine au G20. Dans les faits, c'est pourtant l'épineux sujet d'un troisième mandat de Macky Sall, dont la perspective apparaît de plus en plus probable aux yeux des chancelleries occidentales, qui a dominé les échanges entre les deux présidents. Paris craint qu'un tel scénario n'envoie un énième signal de recul démocratique dans une région déjà fortement ébranlée par des coups d'Etat à répétition depuis 2020.
 
Usant de son traditionnel tutoiement, Emmanuel Macron a tenté de convaincre Macky Sall de renoncer à sa candidature. En des termes très directs, il a mis l'accent sur les multiples possibilités de reconversion s'offrant à lui sur la scène internationale, puisque l'actuel président n'est âgé - que - de 61 ans.
 
L'exemple Issoufou
 
De longue date, le pensionnaire de l'Elysée voit dans le président sénégalais la figure à même d'incarner l'alternance démocratique en Afrique de l'Ouest. Un rôle aujourd'hui occupé quasi exclusivement par l'ex-chef de l'Etat nigérien, Mahamadou Issoufou, ardent défenseur d'une limitation à deux mandats pour les pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao). Emmanuel Macron a pu étayer son argumentaire avec un exemple que connaît bien Macky Sall : celui de l'ex-président sénégalais Abdou Diouf. Après son départ de la présidence en 2000, il avait été élu secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie(OIF), en 2002.
 
Si Emmanuel Macron appelle directement en privé Macky Sall à quitter le pouvoir, l'Elysée comme le Quai d'Orsay ne devraient pas pour autant "condamner", ni même se prononcer sur la question d'un éventuel troisième mandat. Une posture prudente, largement mise pratique en 2020 lors de la candidature d'Alassane Ouattara à la présidentielle ivoirienne. Officiellement, Paris ne souhaite pas intervenir publiquement dans des affaires de politiques intérieures et se range derrière les recommandations des organisations régionales. Une approche qui permet également d'éviter tout dogmatisme sur la question des troisièmes mandats à l'échelle du continent, à l'heure où la France est régulièrement accusée de mener une diplomatie "à géométrie variable".
 
Les doutes de Washington
 
Le Quai d'Orsay a évoqué le sujet à plusieurs reprises avec le Département d'Etat américain, ces dernières semaines. Si pour Paris, de nombreux signaux laissent à penser que Macky Sall pourrait selon toute vraisemblance briguer un troisième mandat en 2024, Washington continue d'espérer qu'il puisse y renoncer. La diplomatie US reste très marquée par les émeutes de mars 2021 après l'arrestation de l'opposant Ousmane Sonko. Or ce dernier a multiplié les appels à faire barrage à toute future candidature de Macky Sall.
 
Une partie de la société civile sénégalaise est par ailleurs en contact avec le National Democratic Institute (NDI), une ONG proche de l'establishment démocrate, qui finance et encadre une myriade d'acteurs de la vie publique africaine, parmi lesquels l'ONG Tournons la page. Cette dernière a fait de la limitation des mandats présidentiels sur le continent l'une de ses priorités. La situation au Sénégal est également scrutée de près par l'Africa Center for Strategic Studies (ACSS), un think-tank rattaché au Pentagone. Dans une publication datant d'août 2022, ce dernier avait jugé la perspective d'un troisième mandat du président Sall "inconstitutionnelle" et "risquée pour le pays".
 
La Cedeao mise à mal
 
Interrogé par Emmanuel Macron sur ses intentions, Macky Sall est resté évasif. Lors de son tête-à-tête, il s'est ainsi rangé derrière la position de ses pairs de la Cedeao, lesquels souhaiteraient selon lui le voir rempiler. Dans les faits, une poignée de chefs d'Etat ouest-africains appellent effectivement de leurs vœux une candidature de Macky Sall, au nom de la "stabilité régionale". Le chef de l'Etat ivoirien, Alassane Ouattara, ou encore le président togolais, Faure Gnassingbé, verraient ainsi d'un bon œil une réélection de Macky Sall. 
 
La question est autrement délicate pour le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, actuellement à la tête de la Cedeao. Ce dernier s'est plusieurs fois exprimé contre la pratique du troisième mandat en Afrique, comme lors de l'élection présidentielle guinéenne de 2020 face à la candidature d'Alpha Condé. Mais Embalo jouit d'une forte proximité avec Macky Sall, qui l'a largement soutenu et avec lequel il continue de collaborer activement sur plusieurs dossiers, en particulier celui de la rébellion casamançaise (AI du 17/02/23). Connu pour ses positions légalistes, le président du Niger, Mohamed Bazoum, pourrait se retrouver lui aussi dans une situation inconfortable. Surtout, une candidature de Macky Sall mettrait plus que jamais à mal les projets portés par la Cedeao depuis plusieurs années visant à encadrer le nombre de mandats successifs et viendrait un peu plus complexifier la déjà délicate équation régionale. »
Africa Intelligence
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1.Posté par Me François JURAIN le 04/03/2023 09:19
Au delà de la FRANCE, et même de la CEDEAO, club de copains-coquins des pays de l'Afrique de l'Ouest, il y a quelque chose d'autrement plus important, et à laquelle tout Président de la République- y compris Sénégalais- doit obligatoirement se soumettre: LA CONSTITUTION. Et qu'est ce qu'elle dit, la constitution, dans son article 27: NUL NE PEUT FAIRE PLUS DE DEUX MANDATS CONSECUTIF.

Et que nous a dit le rédacteur même de cet article, un dénommé Ismael Madior FALL, ancien professeur de droit constitutionnel aux facultés de Bordeaux, d'ailleurs assez bien apprécié par ses étudiants, et dont on peut penser qu'il sait quand même de quoi il parle: Macky SALL ne pourra en aucun cas faire un troisième mandat, en 2024! Terminus, tout le monde descend! Et que nous a dit le principal intéressé: 2024 sera pour moi la fin, je ne pourrai pas briguer un troisième mandat! C'est clair, non, a répété trois fois le ministre sus nommé!!!

Donc, venir briguer un troisième mandat de la part de Macky SALL, serait se mettre ipso facto en dehors de la loi, et s'inscrire dans le même temps comme hors la loi. Il n'a même pas le droit de poser sa candidature, laissant le soin au Conseil constitutionnel de trancher une question qui n'a même pas lieu d'être posée. Il doit partir, un point c'est tout! Quel que soit l'amour -ou le désamour- que l'on porte à cet homme, quelle que soit l’œuvre qu'il a pu accomplir pendant ses douze années de règne, c'est la fin, parce que c'est la constitution qui le dit. Et un Président qui ne respecte pas la constitution de son pays, est un Président-voyou, qui ne peut qu'entrainer son peuple dans une situation catastrophique dont il portera l'entière responsabilité, lui seul.

Mais au delà même de la constitution, il y a le respect de la parole donnée: par deux fois, ce Président a déclaré publiquement et solennellement qu'il s'en tiendrait à ses deux mandats, et que 2024 serait pour lui la fin du voyage! Bon, si l'on se reporte aux engagements pris dans les mêmes formes et conditions, le 03 Avril 2012, on ne peut que constater que ce qui est sacré pour le peuple, à savoir respect de la parole donnée, n'a pas beaucoup d'importance pour ce Président. Mais c'est aussi oublier qu'il n'est pas propriétaire du pays, il n'est à ce poste de Président que comme mandataire, élu par le peuple, et qu'il n'a qu'une seule obligation, gérer au mieux les affaires du pays afin de contribuer au sort et au bien-être de la population qui lui a confié, par le vote, ce mandat, mais dans le strict respect de la constitution.

Tous les esprits sensés de ce pays le savent, un troisième mandat mettra le feu au pays, et les larmes de sang qui couleront ne feront qu'attiser les braises d'un feu qui couve depuis longtemps. Mais de cette tragédie, un seul homme sera responsable: Macky SALL, qui portera la totale responsabilité des exactions qui de jour en jour, s'annoncent inévitables. A lui de savoir s'il veut partir de ce pays les mains rouge de sang, du sang du peuple qui l'a mis là où il est et à qui il doit tout, ou grise, car il a été mêlé, directement ou indirectement, à tant de scandales, financiers ou autres, ces douze dernières années, que la blancheur ne peut que lui être définitivement et à tout jamais interdite.

Le SENEGAL est à la croisée des chemins: soit il continue la route de la démocratie, sillon tracé par ses trois prédécesseurs, soit il engage délibérément le pays dans le chemin épineux de la révolte qui conduira tout droit à une guerre civile mâtinée de guerre ethnique, et dont il portera la seule et entière responsabilité, et le sur-armement, la pseudo-terreur qu'il essaie d'instaurer, en plaçant des véhicules lourds de la police et de la gendarmerie à tous les coins des rues, histoire de mettre la population en condition n'y changeront rien: aucun char, aucun véhicule d'intervention, ne peut arrêter un peuple en furie, qui ne veut qu'une seule chose: qua la constitution soit respectée, que la justice soit rendue, mais la vraie justice, pas la justice pénale que nous subissons depuis quelques années, celle qui est rendue pour le peuple, et au nom du peuple, et non pas celle aux ordres d'un seul homme, afin de préserver ses intérêts personnels.

Il n'y a pas d'homme providentiel, et les cimetières de toutes confessions, sont remplis d'hommes irremplaçables. Par contre, il y a des hommes soucieux de l'honneur, de la dignité, et du respect des lois et de la constitution. Les militaires, les magistrats, font partie de ceux là. Et Macky SALL et tous ceux qui le poussent à commettre l'irréparable, dans le seul souci de préserver leurs petits intérêts et avantages volés, feraient bien de s'en souvenir, car demain, il sera trop tard, et demain, c'est déjà aujourd'hui.
Me François JURAIN

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