PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron, qui peine à se départir de l’étiquette de “président des riches” qui lui est accolée depuis son accession au pouvoir, présentera jeudi sa stratégie nationale de lutte contre la pauvreté, un plan qui suscite de fortes attentes dans le secteur associatif et à l’aile gauche de sa majorité.
A 48 heures du discours que prononcera le chef de l’Etat au musée de l’Homme à Paris, l’Elysée entretenait toujours mardi le mystère sur les mesures et l’enveloppe budgétaire allouée à ce plan, appelé à entrer en vigueur au 1er janvier 2019.
Interrogée à ce sujet dimanche, la ministre de la Santé et des Solidarités Agnès Buzyn a assuré qu’il y aurait des moyens supplémentaires et de la “dépense pour accompagner mieux les personnes vers leur émancipation”, sans plus de précisions.
Des pistes ont toutefois été esquissées ces derniers mois et devraient figurer dans le discours d’Emmanuel Macron, point final d’un processus de concertation entamé le 17 octobre 2017 à l’Elysée entre l’exécutif et les acteurs du terrain.
Concernant la petite enfance, une convention instituant un système de financement “bonus” pour les crèches qui accueilleraient davantage d’enfants de familles défavorisées ou en situation de handicap a été signée en juillet.
Un “bonus territoire” de 1.000 euros par place et par an pour les nouvelles places en crèche créées dans les quartiers prioritaires, un “bonus mixité” allant jusqu’à 2.100 euros par an pour les structures qui font davantage de place à la mixité sociale et un “bonus handicap” de 1.300 euros pour l’accueil des enfants en situation de handicap sont notamment prévus.
TIERS PAYANT ET PETITS-DÉJEUNERS
Autre mesure déjà annoncée, l’instauration d’un tiers payant pour les femmes seules cherchant à faire garder leur enfant afin de leur permettre de retrouver un emploi.
Le plan devrait également acter la distribution de petits-déjeuners aux élèves d’écoles maternelles et primaires situées en zone prioritaire, comme le préconisait un rapport de la Délégation à la prévention et à la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes remis en mars.
S’agissant des adolescents, la période de formation obligatoire pourrait être allongée jusqu’à 18 ans contre 16 actuellement afin de lutter contre le décrochage scolaire.
Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, le “versement social unique” regroupant toutes les allocations sociales, qui seraient versées “le même jour du mois”, devrait lui être confirmé pour une mise en oeuvre en 2019-2020. Cette mesure doit notamment permettre de lutter contre le non-recours aux droits à l’heure où près de 30% des bénéficiaires ne demandent pas les aides auxquelles ils peuvent prétendre.
Quant à la fusion des prestations sociales, Agnès Buzyn a fait savoir dimanche que cette mesure ne figurerait pas dans le plan tout en indiquant qu’il s’agissait d’une “idée à explorer”.
Conformément au programme d’Emmanuel Macron, le montant de la prime d’activité sera revalorisé. Le RSA va être réformé afin d’être plus “efficace” et pour que les bénéficiaires “en sortent un jour” et “sortent de la précarité”, a expliqué le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux la semaine dernière.
“PAUVROPHOBE”
Une inconnue demeure, celle de l’éventuelle généralisation de la “Garantie Jeunes”, un dispositif d’accompagnement des jeunes de 16 à 25 ans vers l’insertion.
Sur le plan de la santé enfin, Emmanuel Macron pourrait, selon RTL, proposer la création d’une complémentaire à un euro par jour pour les personnes aux revenus modestes, une information que n’a pas souhaité commenter l’Elysée.
Annoncée pour juillet, la présentation du plan a été repoussée de deux mois, un report - dû selon certaines sources à la Coupe du Monde de football - vivement critiqué par l’opposition et certains élus de la majorité.
L’ex-candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon a enfoncé le clou dimanche en dénonçant un gouvernement “pauvrophobe” et le “racisme social” d’Emmanuel Macron.
Aux journées parlementaires de Tours (Indre-et-Loire), les députés de la majorité à la sensibilité sociale ont rappelé leurs exigences quant à un infléchissement de la politique du gouvernement en faveur des plus défavorisés.
“J’attends beaucoup du plan pauvreté et du plan hôpital. Je serai attentive aux petits salaires, aux petites retraites”, a dit à Reuters la députée Sonia Krimi. “Après un été difficile, une rentrée difficile, il faut se remettre dans le bon sens et envoyer des signaux sur la solidarité, l’écologie, le renouvellement des pratiques”, a renchéri Matthieu Orphelin.
Les associations s’inquiètent, elles, de l’enveloppe budgétaire. En juillet, le délégué général de la Fondation Abbé Pierre Christophe Robert saluait, dans La Croix, le discours du gouvernement sur “l’émancipation” mais soulignait que “la question financière [était] incontournable”.
A 48 heures du discours que prononcera le chef de l’Etat au musée de l’Homme à Paris, l’Elysée entretenait toujours mardi le mystère sur les mesures et l’enveloppe budgétaire allouée à ce plan, appelé à entrer en vigueur au 1er janvier 2019.
Interrogée à ce sujet dimanche, la ministre de la Santé et des Solidarités Agnès Buzyn a assuré qu’il y aurait des moyens supplémentaires et de la “dépense pour accompagner mieux les personnes vers leur émancipation”, sans plus de précisions.
Des pistes ont toutefois été esquissées ces derniers mois et devraient figurer dans le discours d’Emmanuel Macron, point final d’un processus de concertation entamé le 17 octobre 2017 à l’Elysée entre l’exécutif et les acteurs du terrain.
Concernant la petite enfance, une convention instituant un système de financement “bonus” pour les crèches qui accueilleraient davantage d’enfants de familles défavorisées ou en situation de handicap a été signée en juillet.
Un “bonus territoire” de 1.000 euros par place et par an pour les nouvelles places en crèche créées dans les quartiers prioritaires, un “bonus mixité” allant jusqu’à 2.100 euros par an pour les structures qui font davantage de place à la mixité sociale et un “bonus handicap” de 1.300 euros pour l’accueil des enfants en situation de handicap sont notamment prévus.
TIERS PAYANT ET PETITS-DÉJEUNERS
Autre mesure déjà annoncée, l’instauration d’un tiers payant pour les femmes seules cherchant à faire garder leur enfant afin de leur permettre de retrouver un emploi.
Le plan devrait également acter la distribution de petits-déjeuners aux élèves d’écoles maternelles et primaires situées en zone prioritaire, comme le préconisait un rapport de la Délégation à la prévention et à la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes remis en mars.
S’agissant des adolescents, la période de formation obligatoire pourrait être allongée jusqu’à 18 ans contre 16 actuellement afin de lutter contre le décrochage scolaire.
Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, le “versement social unique” regroupant toutes les allocations sociales, qui seraient versées “le même jour du mois”, devrait lui être confirmé pour une mise en oeuvre en 2019-2020. Cette mesure doit notamment permettre de lutter contre le non-recours aux droits à l’heure où près de 30% des bénéficiaires ne demandent pas les aides auxquelles ils peuvent prétendre.
Quant à la fusion des prestations sociales, Agnès Buzyn a fait savoir dimanche que cette mesure ne figurerait pas dans le plan tout en indiquant qu’il s’agissait d’une “idée à explorer”.
Conformément au programme d’Emmanuel Macron, le montant de la prime d’activité sera revalorisé. Le RSA va être réformé afin d’être plus “efficace” et pour que les bénéficiaires “en sortent un jour” et “sortent de la précarité”, a expliqué le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux la semaine dernière.
“PAUVROPHOBE”
Une inconnue demeure, celle de l’éventuelle généralisation de la “Garantie Jeunes”, un dispositif d’accompagnement des jeunes de 16 à 25 ans vers l’insertion.
Sur le plan de la santé enfin, Emmanuel Macron pourrait, selon RTL, proposer la création d’une complémentaire à un euro par jour pour les personnes aux revenus modestes, une information que n’a pas souhaité commenter l’Elysée.
Annoncée pour juillet, la présentation du plan a été repoussée de deux mois, un report - dû selon certaines sources à la Coupe du Monde de football - vivement critiqué par l’opposition et certains élus de la majorité.
L’ex-candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon a enfoncé le clou dimanche en dénonçant un gouvernement “pauvrophobe” et le “racisme social” d’Emmanuel Macron.
Aux journées parlementaires de Tours (Indre-et-Loire), les députés de la majorité à la sensibilité sociale ont rappelé leurs exigences quant à un infléchissement de la politique du gouvernement en faveur des plus défavorisés.
“J’attends beaucoup du plan pauvreté et du plan hôpital. Je serai attentive aux petits salaires, aux petites retraites”, a dit à Reuters la députée Sonia Krimi. “Après un été difficile, une rentrée difficile, il faut se remettre dans le bon sens et envoyer des signaux sur la solidarité, l’écologie, le renouvellement des pratiques”, a renchéri Matthieu Orphelin.
Les associations s’inquiètent, elles, de l’enveloppe budgétaire. En juillet, le délégué général de la Fondation Abbé Pierre Christophe Robert saluait, dans La Croix, le discours du gouvernement sur “l’émancipation” mais soulignait que “la question financière [était] incontournable”.