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Michelle Obama: «Donald Trump est dépassé»

Mardi 18 Août 2020

Lundi, l’ancienne Première dame des Etats-Unis a lancé un réquisitoire passionné contre le président américain sortant, lors de la première convention virtuelle démocrate.


Michelle Obama a dénoncé lundi le «manque total d'empathie» de Donald Trump au premier soir d'une convention démocrate virtuelle inédite. L'actuel président a contre-attaqué, affirmant n'avoir aucune leçon à recevoir de l'ancienne First Lady et de son mari.
 
Dans un discours passionné, Michelle Obama a affirmé que l'actuel locataire de la Maison Blanche n'était «pas le bon président» pour les Etats-Unis. «Car à chaque fois que nous nous tournons vers la Maison Blanche pour une direction, ou du réconfort, ou un semblant de stabilité, ce que nous recevons à la place c'est du chaos, de la division et un manque complet et total d'empathie», a-t-elle lancé.
 
Des critiques inédites de la part d'une ancienne Première dame contre un président en fonction. Elle clôturait la première soirée de cette convention sans précédent, rendue entièrement virtuelle à cause de la pandémie de nouveau coronavirus, mais installée jusqu'au 20 août dans le Wisconsin, un Etat-clé que Donald Trump avait remporté avec surprise en 2016 avec une très courte avance.
 
«Il est dépassé»
 
Evoquant la profonde crise sanitaire, qui a fait plus de 170'000 morts aux Etats-Unis, la récession économique et la vague historique de colère contre le racisme, Mme Obama a avancé que le président républicain avait «eu plus que le temps nécessaire pour démontrer qu'il ne pouvait pas faire ce travail. Il est à l'évidence dépassé».
 
Portant un collier qui formait le mot «Votez», Michelle Obama a appelé, dans un discours rempli d'émotion, les Américains à déposer leur bulletin le 3 novembre, quitte à attendre «toute la nuit» s'il le fallait.
 
Un pays «profondément divisé»
 
Rappelant qu'elle «déteste la politique», l'ancienne avocate de Chicago a dit s'attendre à ce que son message ne soit pas entendu par tous: «Nous vivons dans un pays profondément divisé et je suis une femme noire, qui parle à la convention démocrate».
 
Dans son allocution de près de 20 minutes, Michelle Obama a appelé à élire Joe Biden. «Je sais que Joe n'est pas parfait. Et il serait le premier à vous le dire», a-t-elle reconnu.
 
Mais «il sait ce qu'il faut faire pour sauver une économie, vaincre une pandémie et montrer la voie à notre pays», a-t-elle ajouté. Et de lancer, dans une pique au locataire de la Maison Blanche: «Il dira la vérité et fera confiance à la science».
 
Haro sur «ObamaBiden»
 
Dans une salve de tweets matinaux, Donald Trump a balayé ces critiques. «Il faudrait que quelqu'un explique à Michelle Obama que Donald Trump ne serait pas là, dans la magnifique Maison Blanche, si son mari, Barack Obama, n'avait pas été président», a-t-il écrit.
 
Accusé d'avoir creusé le fossé entre deux Amériques, il a affirmé que «les gens oublient combien notre pays était divisé sous ObamaBiden».
 
Il a également assuré avoir «sauvé des millions de vies» et être en train de reconstruire «une économie encore plus forte qu'avant». «Les emplois abondent, le NASDAQ a déjà atteint des records, le reste suivra!", a-t-il promis à deux mois et demi du scrutin au cours duquel il briguera un deuxième mandat de quatre ans.
 
La démocratie «en jeu»
 
Lundi soir, démocrates modérés et progressistes se sont présentés unis. «Tous les quatre ans, nous nous rassemblons pour réaffirmer notre démocratie. Cette année, nous sommes venus la sauver": c'est par ces mots que l'actrice Eva Longoria a ouvert la soirée.
 
Grand rival de Joe Biden dans la primaire, le sénateur indépendant Bernie Sanders a aussi appelé à l'élire avec sa colistière, Kamala Harris. «Mes amis, je vous le dis, et à tous ceux qui ont soutenu d'autres candidats lors de la primaire, et à ceux qui ont peut-être voté pour Donald Trump lors de la précédente élection: l'avenir de notre démocratie est en jeu.»
 
Plusieurs intervenants ont évoqué la controverse autour de la poste américaine. Les démocrates accusent Donald Trump de vouloir la détruire, afin d'entraver le vote par correspondance.
 
Dans un montage serré, mêlant anonymes, célébrités et responsables politiques, la convention virtuelle a eu, à son premier soir des moments émouvants. Comme lorsque le frère de George Floyd a mené un moment de silence en hommage à cet homme noir, asphyxié par un policier blanc à Minneapolis fin mai. Ou qu'une jeune fille, Kristin Urquiza, a raconté que son père décédé à 65 ans du Covid-19, n'avait qu'une «pathologie pré-existante»: «Faire confiance à Donald Trump. Et il l'a payé de sa vie".
 
Mais l'absence du public survolté qui marque d'ordinaire ces grand-messes politiques a donné une tonalité parfois désuète aux discours.
 
Trump dans le Wisconsin
 
En difficulté dans les sondages, Donald Trump multiplie quant à lui les déplacements et les attaques frontales contre Joe Biden. «Personne ne sera en sécurité dans une Amérique dirigée par Biden», a-t-il lancé depuis Oshkosh, dans le Wisconsin, à moins de 130 kilomètres au nord de Milwaukee, où devait avoir lieu la convention démocrate. (ATS/NXP)
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