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Mission du FMI au Sénégal : Le bon, le moins bon, ce qu’il reste à faire (Document)

Jeudi 13 Avril 2017

Les performances macroéconomiques restent bonnes en 2016 avec un taux de croissance du PIB au-dessus de 6 pourcent pour la deuxième année de suite. La maitrise des finances publiques, en ligne avec les critères de convergence de l’UEMOA, permettrait également de contribuer à préserver la stabilité de l’Union. Atteindre les objectifs du Plan Sénégal Emergent (PSE) requiert aussi une accélération des réformes pour promouvoir l’investissement privé, y compris étranger.


Mission du FMI au Sénégal : Le bon, le moins bon, ce qu’il reste à faire (Document)
(WASHINGTON D.C., États-Unis d'Amérique, 13 avril 2017) - Une mission du fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Ali Mansoor, a séjourné à Dakar du 30 mars au 12 avril 2017 pour conduire les entretiens relatifs à la quatrième revue de l'accord triennal au titre de l’Instrument de Soutien à la Politique Economique (ISPE) approuvé en juin 2015.
 
À la fin de la visite, la mission a fait la déclaration suivante :
 
«  Les performances macroéconomiques restent bonnes en 2016 avec un taux de croissance du PIB au-dessus de 6 pourcent pour la deuxième année de suite. L’inflation reste faible en raison notamment de la faiblesse des cours mondiaux du pétrole et du bon approvisionnement des marchés en produits céréaliers. Le déficit du compte courant extérieur se serait amélioré sous l’effet d’une augmentation des exportations et des envois de fonds des travailleurs.
 
La mise en œuvre du programme ISPE reste globalement satisfaisante. Tous les critères quantitatifs et objectifs indicatifs du programme à fin décembre 2016 ont été atteints. L’amélioration des recettes fiscales conjuguée à la poursuite de la politique de contrôle des dépenses de consommation publique a permis de contenir le déficit budgétaire dans la limite fixée par le programme. Des progrès importants ont été également réalisés dans la réalisation des repères structurels. 
 
Mieux maîtriser les finances publiques
Les perspectives pour l’année 2017 restent positives avec un taux de croissance qui devrait encore se situer au-dessus de 6 pourcent. Ceci requiert, toutefois, la poursuite de la consolidation des marges de manœuvre budgétaire de l’État, le renforcement de la gestion des finances publiques et de la gouvernance, l’amélioration de l’environnement des affaires et la promotion des PMEs et l’inclusion sociale. Les discussions entre les autorités et la mission ont essentiellement porté sur ces différents points.
 
L’équipe du FMI a noté avec satisfaction la volonté des autorités de continuer à mener une politique budgétaire adéquate notamment en conservant leur objectif initial de déficit budgétaire de FCFA 349 milliards (3.7% du PIB) en 2017 afin de préserver la soutenabilité de la dette publique. La maitrise des finances publiques, en ligne avec les critères de convergence de l’UEMOA, permettrait également de contribuer à préserver la stabilité de l’Union.
 
La mission a noté que la dette publique à fin décembre 2016 est plus élevée que prévue, en raison notamment du dégonflement des soldes créditeurs des comptes de dépôts et des avances que le gouvernement apporte au groupe de la Poste depuis plusieurs années.
 
Le cas de la Sonacos
L’équipe du FMI encourage les autorités à prendre les mesures idoines pour renforcer la gestion de la Trésorerie et éviter que les entreprises publiques pèsent lourdement sur les finances publiques et sur l’économie. Elle attire également l’attention des autorités sur leur engagement, à privatiser la SONACOS et à réduire le nombre des agences publiques. Pour atteindre les objectifs de croissance fixés dans le “Plan Sénégal Emergent” (PSE), il serait plus efficient de consacrer les dépenses publiques prioritairement à l’investissement public, y compris en capital humain, et à l’inclusion sociale.
 
Atteindre les objectifs du PSE requiert aussi une accélération des réformes pour promouvoir l’investissement privé, y compris étranger. Une croissance exclusivement tirée par l’investissement publique ne peut en effet être soutenable. A cet égard, la mission a noté avec satisfaction les progrès réalisés en la matière, notamment le vote de la loi relative à la Zone Economique Spéciale (ZES).
 
Faire démarrer la Zone Economique Spéciale (ZES)
L’équipe du FMI a encouragé les autorités à finaliser le plus rapidement les décrets d’application et les dernières démarches nécessaires au démarrage effectif de la ZES tout en s’assurant que le régime fiscal permet de mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre du PSE. La mission a aussi encouragé les autorités à accélérer les réformes en cours pour la promotion des PMEs afin que ces dernières puissent jouer pleinement leur rôle à savoir contribuer à une croissance forte et inclusive et créer des emplois.  Il est prévu que le rapport relatif à la quatrième revue de l’accord au titre de l’ISPE sera examiné par le Conseil d’administration du FMI avant fin juin 2017.
 
La mission a rencontré le Président de la République, les Ministres responsables de l’économie, des finances et du plan, de la Fonction publique, de l’industrie et des mines, le Directeur National de la BCEAO, d’autres hauts responsables de l’État et les représentants des partenaires au développement. La mission tient à remercier les autorités pour leur chaleureuse hospitalité, leur étroite collaboration et le climat de franchise qui a prévalu tout au long des entretiens. »

 
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