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Monrovia exulte après la victoire de la légende du foot George Weah

Vendredi 29 Décembre 2017

Monrovia a explosé de joie jeudi soir à l'annonce de la victoire éclatante de l'ex-star du football et sénateur George Weah au second tour de la présidentielle au Liberia, après un scrutin salué pour son déroulement pacifique.

L'ancien footballeur, 51 ans, a recueilli 61,5% des suffrages, contre 38,5% pour son adversaire, le vice-président Joseph Boakai, selon des résultats officiels portant sur plus de 98% des suffrages annoncés en début de soirée, 48 heures après la fermeture des bureaux de vote.

Dès sa victoire connue, des centaines de personnes massées aux abords de la Commission électorale nationale (NEC), dans le centre de la capitale Monrovia, ont laissé éclater leur joie, chantant, dansant et scandant le nom de leur futur président.

"On a attendu pendant 12 ans. Maintenant, le pouvoir va au peuple", exultait la vice-présidente de la Ligue de la jeunesse de la Coalition pour le changement démocratique (CDC), la formation de Weah, Josephine Davies.

George Weah n'a pas tardé à se présenter comme "le président élu de la république du Liberia" sur son compte Twitter.

Quand ils ont appris leur victoire, Weah et sa vice-présidente, Jewel Howard-Taylor, ex-femme de l'ancien chef de guerre Charles Taylor et influente sénatrice, sont tombés dans les bras l'un de l'autre en fondant en larmes, a constaté un journaliste de l'AFP.

A la présidentielle de 2005, Weah avait été battu par Ellen Johnson Sirleaf. Six ans en plus tard, il s'était présenté à la vice-présidence mais son ticket avait été devancé par celui associant Mme Sirleaf à Joseph Boakai.

Quelque 2,1 millions d'électeurs étaient inscrits pour le second tour et la participation a été de 56%, a indiqué le président de la NEC, Jerome Korkoya. Les derniers dépouillements devraient être achevés vendredi, a-t-il ajouté.

Attaquant star de Monaco, du PSG et du Milan AC dans les années 1990, George Weah doit prêter serment le 22 janvier, marquant ainsi la première transition démocratique depuis plus de 70 ans dans ce pays anglophone d'Afrique de l'Ouest.

- Un choix clair -

George Weah, 51 ans, favori après être sorti vainqueur du premier tour du 10 octobre avec plus de 38% des voix, s'est montré sûr de lui avant et après le jour de l'élection.

"Le peuple libérien a clairement fait son choix (mardi) et, ensemble, nous sommes confiants quant à l’issue du processus électoral", a tweeté le Ballon d'Or 1995 mercredi.

Mais certains de ses partisans commençaient à trouver le temps long. "On s'inquiète parce que tout le monde voit les résultats, mais la NEC ne veut pas les annoncer. Plus ils tardent, plus ça devient risqué", avait déclaré, peu avant l'annonce des résultats, un de ses supporters, Daniel Mlehn.

Joseph Boakai, 73 ans, a quant à lui voulu y croire jusqu'au bout. "On attend les résultats définitifs. On parle de Weah, mais ce sont uniquement ses comtés, pas les miens", déclarait encore en début d'après-midi le vice-président sortant.

George Weah avait déjà reçu les "félicitations" d'une autre star du foot, l'Ivoirien Didier Drogba. "Merci Didier de ton soutien, nous sommes tous les deux soucieux et conscients du destin de nos peuples. Suivons le même chemin...", a répondu en français l'ancien Parisien sur Twitter.

Près de trois décennies après le début d'une guerre civile particulièrement atroce --250.000 morts entre 1989 et 2003-- le Liberia s'apprête à vivre une transition en douceur.

La présidente sortante, Ellen Johnson Sirleaf, a signé mardi un décret établissant une "équipe de transition", composée de plusieurs ministres, pour organiser un "transfert ordonné du pouvoir" à son successeur.

- La paix avant tout -

"Tout le monde dit qu'il y a un bien commun à protéger, la paix au Liberia", s'est félicité jeudi matin le directeur de la communication de la NEC, Henry Flomo.

Sénateur depuis 2014 de la province la plus peuplée du Liberia, George Weah avait choisi comme colistière Jewel Howard-Taylor, ex-femme de Charles Taylor. Mais tous deux affirment ne pas entretenir de lien avec l'ancien président.

Le Liberia, qui peine à se remettre de l'épidémie d'Ebola, vit encore dans le souvenir de Charles Taylor, 69 ans, ancien chef de guerre puis président (1997-2003), prédécesseur de Mme Sirleaf. Condamné par la justice internationale à 50 ans de prison, il purge sa peine en Grande-Bretagne pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre perpétrés en Sierra Leone voisine.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, et le chef des observateurs de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), l'ancien président du Ghana John Dramani Mahama, ont salué "la tenue pacifique" du scrutin.

La chef de la mission d'observation de l'UE, Maria Arena, a félicité les candidats et le peuple libérien pour un scrutin qui s'est déroulé dans le calme et a "globalement respecté les règles constitutionnelles".

Finalement organisé au lendemain de Noël, le second tour avait été reporté de sept semaines en raison de contestations des résultats du premier tour du 10 octobre par plusieurs candidats. (AFP)
 
 
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