GENEVE (Reuters) - Les Etats-Unis et la Russie ont salué un accord majeur samedi à Genève pour remettre en marche le processus de paix en Syrie, comprenant notamment l'instauration d'une trêve nationale à compter de lundi, au coucher du soleil.
Les deux pays entendent également mettre en place des corridors sûrs pour les opérations humanitaires et organiser des actions coordonnées contre des groupes islamistes.
"Aujourd'hui, Sergueï Lavrov et moi, au nom de notre président et notre pays, appelons tous les acteurs syriens à soutenir le plan auxquels sont parvenus les Etats-Unis et la Russie, pour (...) mettre un terme le plus vite possible à ce conflit catastrophique par un processus politique", a dit le secrétaire d'Etat américain, John Kerry.
Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a déclaré qu'en dépit d'une méfiance persistante, les deux camps ont mis au point cinq documents permettant un combat coordonné contre le terrorisme et une reprise de la trêve de février sous une forme améliorée. D'un commun accord, ces documents resteront confidentiels.
"Cela crée les conditions nécessaires pour la reprise du processus politique qui est à l'arrêt depuis longtemps", a dit Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse.
Cet accord est le fruit de plus de dix heures de discussions à Genève entre les deux pays. Ces deux dernières semaines, les pourparlers ont achoppé à plusieurs reprises, Washington accusant le régime de Bachar al Assad, soutenu par Moscou, d'attaquer des civils.
Vendredi, l'annonce de l'accord a été repoussée dans la soirée, John Kerry et ses négociateurs ont consulté Washington avant de donner leur feu vert.
SÉPARER DJIHADISTES ET OPPOSITION MODÉRÉE
"Le gouvernement Obama, les Etats-Unis, font un pas en avant car nous pensons que la Russie et mon collègue (Sergueï Lavrov) ont la capacité de faire pression sur le régime d'Assad pour mettre fin au conflit et venir à la table des négociations pour faire la paix", a-t-il dit.
John Kerry a précisé que le "fondement" de l'accord résidait dans la promesse du régime de s'abstenir de frappes aériennes sur les zones rebelles, même sous le prétexte de viser les djihadistes de l'ancien Front al Nosra.
"Cela devrait mettre fin aux bombes barils, fin aux bombardements sans discernement et cela peut potentiellement changer la nature du conflit", a-t-il déclaré.
Pendant la trêve, les combattants de l'opposition modérée sont invités à se séparer des groupes djihadistes, faute de quoi ils pourront être la cible de frappes ultérieures, a dit Kerry. Dans de nombreuses endroits du pays, et notamment à Alep, ces derniers sont devenus indissociables.
Si la trêve instaurée à compter de lundi soir tient pendant sept jours, la Russie et les Etats-Unis prépareront une coopération, avec des frappes contre le Front al Nosra et le groupe Etat islamique (EI), a-t-il ajouté.
Un "centre commun d'opérations" sera mis en place, consacré notamment au partage d'informations permettant de délimiter les territoires de l'ex-Front al Nosra et ceux de l'opposition. Le Front al Nosra s'est rebaptisé Fatah al Cham en juillet et a annoncé rompre ses liens avec Al Qaïda.
"Nous devons combattre ces terroristes. Pas de manière aveugle mais d'une manière stratégique, précise et judicieuse pour qu'ils ne soient plus en mesure d'utiliser les bombardements aveugles du régime pour fédérer le peuple autour de leurs crimes odieux", a poursuivi le secrétaire d'Etat américain.
DÉMILITARISATION D'ALEP
Le plan "nécessite de cesser toutes les attaques, notamment les bombardements aériens, et toutes les tentatives de gagner du terrain aux dépens d'autres parties de l'accord de cessation. Il requiert un accès humanitaire sans obstacle, durable à toutes les zones assiégées et difficiles d'accès, dont Alep".
L'accord prévoit que les deux camps se retirent de la route dite de Castello, corridor stratégique de ravitaillement pour les rebelles au nord-ouest d'Alep, et du quartier de Ramoussah, dans le sud de la ville, repris ces derniers jours par l'armée syrienne.
L'Onu a annoncé vendredi que les convois humanitaires étaient dans l'impossibilité de circuler depuis le début du mois à Alep.
A Washington, le Pentagone, qui s'est montré récemment réticent à coopérer avec la Russie en Syrie, a salué l'accord de manière prudente. "Ces engagements doivent être complètement respectés avant qu'une coopération militaire ne soit possible", a dit le porte-parole du Pentagone, Peter Cook. "Nous allons suivre de près la mise en oeuvre de cet accord dans les jours qui viennent", a-t-il ajouté.
L'émissaire des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a salué l'accord, jugeant qu'il fournissait des "règles claires" pour un cessez-le-feu et permettrait aux belligérants de reprendre des pourparlers politiques en vue d'une transition.
En cinq ans, le conflit syrien a causé plus de 400.000 morts et déplacé des dizaines de milliers de personnes.
Les deux pays entendent également mettre en place des corridors sûrs pour les opérations humanitaires et organiser des actions coordonnées contre des groupes islamistes.
"Aujourd'hui, Sergueï Lavrov et moi, au nom de notre président et notre pays, appelons tous les acteurs syriens à soutenir le plan auxquels sont parvenus les Etats-Unis et la Russie, pour (...) mettre un terme le plus vite possible à ce conflit catastrophique par un processus politique", a dit le secrétaire d'Etat américain, John Kerry.
Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a déclaré qu'en dépit d'une méfiance persistante, les deux camps ont mis au point cinq documents permettant un combat coordonné contre le terrorisme et une reprise de la trêve de février sous une forme améliorée. D'un commun accord, ces documents resteront confidentiels.
"Cela crée les conditions nécessaires pour la reprise du processus politique qui est à l'arrêt depuis longtemps", a dit Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse.
Cet accord est le fruit de plus de dix heures de discussions à Genève entre les deux pays. Ces deux dernières semaines, les pourparlers ont achoppé à plusieurs reprises, Washington accusant le régime de Bachar al Assad, soutenu par Moscou, d'attaquer des civils.
Vendredi, l'annonce de l'accord a été repoussée dans la soirée, John Kerry et ses négociateurs ont consulté Washington avant de donner leur feu vert.
SÉPARER DJIHADISTES ET OPPOSITION MODÉRÉE
"Le gouvernement Obama, les Etats-Unis, font un pas en avant car nous pensons que la Russie et mon collègue (Sergueï Lavrov) ont la capacité de faire pression sur le régime d'Assad pour mettre fin au conflit et venir à la table des négociations pour faire la paix", a-t-il dit.
John Kerry a précisé que le "fondement" de l'accord résidait dans la promesse du régime de s'abstenir de frappes aériennes sur les zones rebelles, même sous le prétexte de viser les djihadistes de l'ancien Front al Nosra.
"Cela devrait mettre fin aux bombes barils, fin aux bombardements sans discernement et cela peut potentiellement changer la nature du conflit", a-t-il déclaré.
Pendant la trêve, les combattants de l'opposition modérée sont invités à se séparer des groupes djihadistes, faute de quoi ils pourront être la cible de frappes ultérieures, a dit Kerry. Dans de nombreuses endroits du pays, et notamment à Alep, ces derniers sont devenus indissociables.
Si la trêve instaurée à compter de lundi soir tient pendant sept jours, la Russie et les Etats-Unis prépareront une coopération, avec des frappes contre le Front al Nosra et le groupe Etat islamique (EI), a-t-il ajouté.
Un "centre commun d'opérations" sera mis en place, consacré notamment au partage d'informations permettant de délimiter les territoires de l'ex-Front al Nosra et ceux de l'opposition. Le Front al Nosra s'est rebaptisé Fatah al Cham en juillet et a annoncé rompre ses liens avec Al Qaïda.
"Nous devons combattre ces terroristes. Pas de manière aveugle mais d'une manière stratégique, précise et judicieuse pour qu'ils ne soient plus en mesure d'utiliser les bombardements aveugles du régime pour fédérer le peuple autour de leurs crimes odieux", a poursuivi le secrétaire d'Etat américain.
DÉMILITARISATION D'ALEP
Le plan "nécessite de cesser toutes les attaques, notamment les bombardements aériens, et toutes les tentatives de gagner du terrain aux dépens d'autres parties de l'accord de cessation. Il requiert un accès humanitaire sans obstacle, durable à toutes les zones assiégées et difficiles d'accès, dont Alep".
L'accord prévoit que les deux camps se retirent de la route dite de Castello, corridor stratégique de ravitaillement pour les rebelles au nord-ouest d'Alep, et du quartier de Ramoussah, dans le sud de la ville, repris ces derniers jours par l'armée syrienne.
L'Onu a annoncé vendredi que les convois humanitaires étaient dans l'impossibilité de circuler depuis le début du mois à Alep.
A Washington, le Pentagone, qui s'est montré récemment réticent à coopérer avec la Russie en Syrie, a salué l'accord de manière prudente. "Ces engagements doivent être complètement respectés avant qu'une coopération militaire ne soit possible", a dit le porte-parole du Pentagone, Peter Cook. "Nous allons suivre de près la mise en oeuvre de cet accord dans les jours qui viennent", a-t-il ajouté.
L'émissaire des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a salué l'accord, jugeant qu'il fournissait des "règles claires" pour un cessez-le-feu et permettrait aux belligérants de reprendre des pourparlers politiques en vue d'une transition.
En cinq ans, le conflit syrien a causé plus de 400.000 morts et déplacé des dizaines de milliers de personnes.