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Narcotrafic - L’épouse d’«El Chapo» condamnée à trois ans de prison

Mardi 30 Novembre 2021

Emma Coronel Aispuro, mariée au plus célèbre narcotrafiquant mexicain, avait admis sa participation au trafic du puissant cartel de Sinaloa.
 
L’épouse du narcotrafiquant mexicain «El Chapo», Emma Coronel Aispuro, a été condamnée mardi par un juge fédéral américain à trois ans de prison après avoir admis sa participation au trafic du puissant cartel de Sinaloa. Les procureurs avaient demandé une peine de quatre ans, une sentence plus légère que les réquisitions habituelles dans les affaires de trafic de drogue.
 
Le magistrat, Rudolph Contreras, a expliqué que l’Américano-Mexicaine, âgée de 32 ans, était très jeune lorsqu’elle a rencontré puis épousé Joaquin Guzman, surnommé «El Chapo», et qu’elle avait coopéré avec les autorités après son arrestation en février.
 
La jeune femme, en tailleur-pantalon sombre et col roulé blanc, le visage en partie caché par de longs cheveux bruns et un masque noir, n’a pas réagi au prononcé de la sentence. Elle avait auparavant exprimé en espagnol ses «regrets sincères» pour les «erreurs» qu’elle avait faites pendant son union avec Joaquin Guzman.
 
«Souffrance»
 
«La souffrance que j’ai infligée à ma famille me fait très mal», a-t-elle dit, suppliant la cour de ne pas laisser ses filles grandir sans leur mère, elles qui sont déjà privées de leur père, condamné à perpétuité en 2019 aux États-Unis.
 
Emma Coronel Aispuro avait 18 ans quand elle a épousé en 2007 «El Chapo», de 32 ans son aîné, et a eu avec lui des jumelles en 2011. Son avocat, Jeffrey Lichtman, a assuré après le verdict que le rôle de la jeune femme au sein du cartel se bornait à être «la femme de M. Guzman». «Elle était impliquée dans un trafic très important mais c’était un personnage minuscule», a-t-il affirmé.
 
Condamnée à 36 mois de prison, Emma Coronel a déjà passé neuf mois en détention depuis son arrestation le 22 février à l’aéroport de Washington. Elle devra également rester 48 mois en liberté surveillée après sa remise en liberté et a dû payer 1,5 million de dollars de dédommagements à l’État américain. «Elle sera sortie dans 18 mois», a pronostiqué Jeffrey Lichtman, précisant qu’il ne ferait pas appel.
 
«En danger»
 
L’avocat a aussi fermement démenti que sa cliente ait coopéré avec la justice américaine, des allégations qui selon lui l’empêcheront de rentrer au Mexique, où vit sa famille. «Je ne suis pas sûr qu’elle pourra un jour rentrer chez elle, elle sera toujours en danger» des représailles du cartel, a-t-il dit à l’audience.
 
L’ex-reine de beauté, également influenceuse et apprentie designer, était au départ accusée d’avoir servi d’«intermédiaire» entre El Chapo et ses associés, et d’avoir participé à la direction du cartel de Sinaloa -- l’un des plus puissants au monde -- une fois son époux emprisonné au Mexique.
 
En juin, Emma Coronel avait finalement plaidé coupable de trois chefs d’accusation: participation au trafic de drogue, blanchiment d’instruments monétaires et transactions avec un narcotrafiquant étranger. Entre son mariage et son arrestation en février, elle a bénéficié «de multiples façons» et «en connaissance de cause» des profits du trafic de son mari, selon l’accusation.
 
Clémence
 
Elle a admis avoir eu connaissance de l’importation aux États-Unis d’au moins 450 kg de cocaïne, 90 kg d’héroïne, 45 kg de méthamphétamine et 90 tonnes de marijuana. Elle a aussi avoué avoir aidé «El Chapo» à s’évader en 2015 d’une prison mexicaine. Le narcotrafiquant s’était alors échappé par un tunnel d’un kilomètre et demi, caché sous la douche de sa cellule et équipé de rails, infligeant un cinglant camouflet aux autorités mexicaines.
 
Pour justifier leur clémence, les procureurs ont mis en avant l’absence d’antécédents judiciaires, le fait qu’elle n’était «ni une dirigeante, ni une organisatrice» au sein du cartel même si elle avait profité d’un train de vie fastueux, et qu’elle «rapidement accepté ses responsabilités» après son arrestation.
 
Joaquin Guzman était considéré comme le narcotrafiquant le plus puissant au monde jusqu’à son arrestation en 2016 et son extradition aux États-Unis en 2017. Condamné en juillet 2019 à la prison à perpétuité après un procès sous haute sécurité à New York, il purge sa sentence dans une prison de haute sécurité du Colorado. Emma Coronel Aispuro avait assisté quasi-quotidiennement au procès de son époux. (AFP)
 
 
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