Mohamed Bazoum, déclaré favori de l'élection (d) et Mahamane Ousmane, l'ancien président de la République
Favori de la présidentielle du 27 décembre au Niger, le candidat du parti au pouvoir Mohamed Bazoum est arrivé largement en tête du scrutin avec 39,33% des suffrages, mais il devra trouver des alliances pour le second tour en février face à l’ex-président Mahamane Ousmane, selon les résultats proclamés samedi.
Bras droit du président sortant Mahamadou Issoufou qui ne se représentait pas, Mohamed Bazoum, 61 ans, ancien ministre et considéré comme un des hommes les plus puissants du pays, visait une victoire dès le premier tour.
Mais il devra probablement s’associer avec un ou plusieurs de ses adversaires parmi les 29 autres participants au scrutin, qui doit donner lieu à la première transition démocratique entre deux présidents élus dans ce pays pauvre du Sahel marqué par les coups d’État.
Négociations compliquées
Depuis son indépendance en 1960, aucun président n’a été élu dès le premier tour. Mahamadou Issoufou et Mamadou Tandja étaient eux aussi passés par un deuxième tour lors de leurs réélections triomphales, respectivement en 2016 et 2004.
Mahamane Ousmane, qui aura 71 ans en janvier, a été le premier président élu du pays en 1990, mais il avait été renversé par un coup en 1996. Pour ce scrutin, il a bénéficié du soutien du principal opposant Hama Amadou, dont la candidature n’a pas été retenue en raison d’une condamnation controversée par la justice.
Les anciens Premiers ministres Seini Oumarou, 3e, et Albadé Abouba, 4e, obtiennent respectivement 8,95% et 7,07% des suffrages, devant l’ancien ministre des Affaires étrangères Ibrahim Yacouba, 5e avec 5,38% des voix, selon les résultats annoncés par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). L’autre ancien président en lice, Salou Djibo, arrive 6e avec 2,99% de suffrages.
Les négociations s’annoncent compliquées pour les deux candidats en lice pour le second tour prévu le 20 février, dans ce pays où les alliances se font et se défont rapidement. Mahamane Ousmane a signé avant les élections un pacte avec plusieurs opposants, dont Ibrahim Yacouba, stipulant que ceux-ci soutiendraient celui qui arriverait en tête.
Doutes sur le scrutin
Une partie de l’opposition a critiqué l’origine arabe de Mohamed Bazoum. Agacé par ces attaques, celui-ci avait indiqué avant le scrutin qu’il y avait «une ligne rouge» à ne pas franchir et qu’il ne négocierait pas «avec tout le monde» pour des soutiens au second tour.
En 2016, Mahamadou Issoufou avait bénéficié du ralliement d’Ibrahim Yacouba, le récompensant ensuite avec un poste de ministre. Mais ce dernier avait été limogé en 2018 pour «déloyauté» et était passé dans l’opposition.
Samedi, Ibrahim Yacouba a émis des doutes sur la sincérité du scrutin : «La Céni a publié des taux de participation de 97,8% voire même 99,9% dans des zones où cela est inimaginable. Pire, des milliers de voix ont été fabriquées sans qu’il y ait eu la moindre opération de vote», a-t-il accusé sur Twitter.
Quatrième, Albadé Abouba, qui s’est montré véhément contre Mohamed Bazoum lors de la campagne, était lui ministre de l’Agriculture et n’a démissionné de son poste que pour poser sa candidature (du fait de l’interdiction d’être ministre et candidat).
Quant à Seini Oumarou, adversaire d’Issoufou en 2011 et 2016, il avait rejoint la majorité présidentielle quelques mois plus tard pour être nommé Haut représentant du président.
Taux de participation
Le taux de participation du premier tour est de 69,67%, avec 5,2 millions de votants sur 7,4 millions d’électeurs inscrits (sur une population de 23 millions d’habitants), selon les résultats qui doivent être validés dans les 28 jours par la Cour constitutionnelle.
Un des principaux défis du prochain président sera de juguler les attaques jihadistes qui ont fait des centaines de morts depuis 2010, et fait fuir de leurs foyers environ 500’000 réfugiés et déplacés, selon l’ONU.
Mohamed Bazoum, qui a bénéficié de la machine électorale de son parti et de l’État, a promis de mettre l’accent sur la sécurité et l’éducation, notamment des jeunes filles, dans ce pays qui détient le record mondial de fécondité avec 7,6 enfants par femme.
Aux élections législatives, qui étaient couplées au scrutin présidentiel, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) de Bazoum et Issoufou, est tout près de la majorité absolue avec 80 sièges sur 161, alors que 5 sièges de la diaspora restent à attribuer (166 députés au total). (AFP)
Bras droit du président sortant Mahamadou Issoufou qui ne se représentait pas, Mohamed Bazoum, 61 ans, ancien ministre et considéré comme un des hommes les plus puissants du pays, visait une victoire dès le premier tour.
Mais il devra probablement s’associer avec un ou plusieurs de ses adversaires parmi les 29 autres participants au scrutin, qui doit donner lieu à la première transition démocratique entre deux présidents élus dans ce pays pauvre du Sahel marqué par les coups d’État.
Négociations compliquées
Depuis son indépendance en 1960, aucun président n’a été élu dès le premier tour. Mahamadou Issoufou et Mamadou Tandja étaient eux aussi passés par un deuxième tour lors de leurs réélections triomphales, respectivement en 2016 et 2004.
Mahamane Ousmane, qui aura 71 ans en janvier, a été le premier président élu du pays en 1990, mais il avait été renversé par un coup en 1996. Pour ce scrutin, il a bénéficié du soutien du principal opposant Hama Amadou, dont la candidature n’a pas été retenue en raison d’une condamnation controversée par la justice.
Les anciens Premiers ministres Seini Oumarou, 3e, et Albadé Abouba, 4e, obtiennent respectivement 8,95% et 7,07% des suffrages, devant l’ancien ministre des Affaires étrangères Ibrahim Yacouba, 5e avec 5,38% des voix, selon les résultats annoncés par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). L’autre ancien président en lice, Salou Djibo, arrive 6e avec 2,99% de suffrages.
Les négociations s’annoncent compliquées pour les deux candidats en lice pour le second tour prévu le 20 février, dans ce pays où les alliances se font et se défont rapidement. Mahamane Ousmane a signé avant les élections un pacte avec plusieurs opposants, dont Ibrahim Yacouba, stipulant que ceux-ci soutiendraient celui qui arriverait en tête.
Doutes sur le scrutin
Une partie de l’opposition a critiqué l’origine arabe de Mohamed Bazoum. Agacé par ces attaques, celui-ci avait indiqué avant le scrutin qu’il y avait «une ligne rouge» à ne pas franchir et qu’il ne négocierait pas «avec tout le monde» pour des soutiens au second tour.
En 2016, Mahamadou Issoufou avait bénéficié du ralliement d’Ibrahim Yacouba, le récompensant ensuite avec un poste de ministre. Mais ce dernier avait été limogé en 2018 pour «déloyauté» et était passé dans l’opposition.
Samedi, Ibrahim Yacouba a émis des doutes sur la sincérité du scrutin : «La Céni a publié des taux de participation de 97,8% voire même 99,9% dans des zones où cela est inimaginable. Pire, des milliers de voix ont été fabriquées sans qu’il y ait eu la moindre opération de vote», a-t-il accusé sur Twitter.
Quatrième, Albadé Abouba, qui s’est montré véhément contre Mohamed Bazoum lors de la campagne, était lui ministre de l’Agriculture et n’a démissionné de son poste que pour poser sa candidature (du fait de l’interdiction d’être ministre et candidat).
Quant à Seini Oumarou, adversaire d’Issoufou en 2011 et 2016, il avait rejoint la majorité présidentielle quelques mois plus tard pour être nommé Haut représentant du président.
Taux de participation
Le taux de participation du premier tour est de 69,67%, avec 5,2 millions de votants sur 7,4 millions d’électeurs inscrits (sur une population de 23 millions d’habitants), selon les résultats qui doivent être validés dans les 28 jours par la Cour constitutionnelle.
Un des principaux défis du prochain président sera de juguler les attaques jihadistes qui ont fait des centaines de morts depuis 2010, et fait fuir de leurs foyers environ 500’000 réfugiés et déplacés, selon l’ONU.
Mohamed Bazoum, qui a bénéficié de la machine électorale de son parti et de l’État, a promis de mettre l’accent sur la sécurité et l’éducation, notamment des jeunes filles, dans ce pays qui détient le record mondial de fécondité avec 7,6 enfants par femme.
Aux élections législatives, qui étaient couplées au scrutin présidentiel, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) de Bazoum et Issoufou, est tout près de la majorité absolue avec 80 sièges sur 161, alors que 5 sièges de la diaspora restent à attribuer (166 députés au total). (AFP)