Lagos - Les affaires judiciaires s'accumulent autour de l'ex-ministre du Pétrole du Nigeria, donnant une idée de l'ampleur de la corruption au sein de ce secteur particulièrement lucratif dans le pays le plus peuplé d'Afrique.
Si Diezani Alison-Madueke (photo) n'a formellement été inculpée pour le moment qu'au Nigeria, son nom est cité dans un nombre croissant d'affaires concernant le siphonnage de milliards de dollars des caisses de l'Etat et de contrats pétroliers.
Première femme à devenir présidente du cartel pétrolier de l'OPEP, cette responsable politique de premier plan a toujours vigoureusement réfuté toutes les allégations à son encontre.
Mais depuis qu'elle a quitté le gouvernement fin 2015, l'ancienne ministre a été impliquée dans des scandales de corruption, de détournement de fonds publics et de blanchiment d'argent qui touchent aussi bien le Nigeria que la Grande-Bretagne, l'Italie et les États-Unis.
Pour Matthew Page, ancien spécialiste du Nigeria au département d'Etat américain, les poursuites engagées la semaine dernière par Washington pour saisir 144 millions de dollars d'actifs pourraient n'être que le début des ennuis judiciaires de Mme Alison-Madueke Outre-Atlantique.
Ces actifs - dont un appartement à New York et un yacht - auraient été acquis par deux dirigeants nigérians de sociétés pétrolières avec les bénéfices tirés de contrats accordés par Mme Alison-Madueke.
"Bien qu'il s'agisse de la première tentative des autorités américaines de récupérer les actifs qui auraient été volés par Diezani et ses sbires, ce ne sera certainement pas la dernière", affirme M. Page à l'AFP.
Le président nigérian Muhammadu Buhari, élu en 2015 sur la promesse d'éliminer la corruption, a déclaré que des sommes "faramineuses" avaient été détournées par les administrations précédentes.
Les premiers scandales ont commencé à éclater durant le mandat d'Alison-Madueke dans le gouvernement de Goodluck Jonathan, où elle fut l'un des ministres les plus influents de 2010 à 2015.
L'ancien gouverneur de la banque centrale, Lamido Sanusi, avait ainsi été renvoyé pour avoir osé dire que la compagnie pétrolière nationale, la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), avait omis de reverser 20 milliards de dollars à l'Etat.
- Servir d'exemple –
Dans un procès au Nigeria en février, Alison-Madueke a été accusée d'avoir détourné quelque 153 millions de dollars de la NNPC.
Dans un autre, elle est soupçonné d'avoir utilisé quelque 23 milliards de nairas (73 millions de dollars) pour influencer le résultat de l'élection présidentielle de 2015 en faveur de M. Jonathan.
Le parquet de Lagos a par ailleurs lancé cette semaine une procédure visant à recouvrer 1,76 milliard de dollars d'actifs détenus par des associés d'Alison-Madueke, Kola Aluko et Jide Omokore.
Mercredi, un autre juge a ordonné la confiscation provisoire d'une propriété luxe d'une valeur de 37,5 millions de dollars dans un quartier chic de la capitale économique, apparemment payé en cash par l'ex-ministre.
Pendant ce temps, en Italie, des procureurs ont affirmé qu'elle et Jonathan avaient reçu des pots-de-vin des compagnies ENI et Shell pour l'attribution d'un contrat de 1,3 milliard de dollars concernant un bloc offshore au Nigeria.
Des accusations relatives à ce contrat ont également été formulées au Nigeria contre les deux majors pétrolières et certains politiciens locaux.
M. Jonathan et Mme Alison-Madueke ne sont pas cités dans ce procès, mais l'ancien président est sous la pression du parlement pour être entendu à propos de cet affaire dite de "Malabu".
Enfin, Mme Alison-Madueke a été remise en liberté sous caution à Londres en octobre 2015, où elle se trouve toujours, après avoir été arrêtée dans le cadre d'une enquête sur un vaste scandale de corruption internationale et de blanchiment d'argent.
Plusieurs personnalités de haut rang de l'ére Jonathan ont été accusées de corruption depuis l'élection de M. Buhari, mais très peu d'affaires ont abouti à des condamnations.
"S'il y a une condamnation à l'étranger, cela enverra le bon message que le jour du jugement est venu à tous les pilleurs", affirme Debo Adeniran, du groupe de pression Coalition Against Corrupt Leaders.
Mais en l'absence du président Buhari, soigné à Londres depuis plus de deux mois, les craintes sont grandes que la guerre anti-corruption perde de son élan.
Pour l'avocat nigérian Festus Keyamo, ces affaires ont en tous cas souligné la nécessité d'une refonte de la NNPC - et d'identifier tous les protagonistes impliqués.
Si Diezani Alison-Madueke (photo) n'a formellement été inculpée pour le moment qu'au Nigeria, son nom est cité dans un nombre croissant d'affaires concernant le siphonnage de milliards de dollars des caisses de l'Etat et de contrats pétroliers.
Première femme à devenir présidente du cartel pétrolier de l'OPEP, cette responsable politique de premier plan a toujours vigoureusement réfuté toutes les allégations à son encontre.
Mais depuis qu'elle a quitté le gouvernement fin 2015, l'ancienne ministre a été impliquée dans des scandales de corruption, de détournement de fonds publics et de blanchiment d'argent qui touchent aussi bien le Nigeria que la Grande-Bretagne, l'Italie et les États-Unis.
Pour Matthew Page, ancien spécialiste du Nigeria au département d'Etat américain, les poursuites engagées la semaine dernière par Washington pour saisir 144 millions de dollars d'actifs pourraient n'être que le début des ennuis judiciaires de Mme Alison-Madueke Outre-Atlantique.
Ces actifs - dont un appartement à New York et un yacht - auraient été acquis par deux dirigeants nigérians de sociétés pétrolières avec les bénéfices tirés de contrats accordés par Mme Alison-Madueke.
"Bien qu'il s'agisse de la première tentative des autorités américaines de récupérer les actifs qui auraient été volés par Diezani et ses sbires, ce ne sera certainement pas la dernière", affirme M. Page à l'AFP.
Le président nigérian Muhammadu Buhari, élu en 2015 sur la promesse d'éliminer la corruption, a déclaré que des sommes "faramineuses" avaient été détournées par les administrations précédentes.
Les premiers scandales ont commencé à éclater durant le mandat d'Alison-Madueke dans le gouvernement de Goodluck Jonathan, où elle fut l'un des ministres les plus influents de 2010 à 2015.
L'ancien gouverneur de la banque centrale, Lamido Sanusi, avait ainsi été renvoyé pour avoir osé dire que la compagnie pétrolière nationale, la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), avait omis de reverser 20 milliards de dollars à l'Etat.
- Servir d'exemple –
Dans un procès au Nigeria en février, Alison-Madueke a été accusée d'avoir détourné quelque 153 millions de dollars de la NNPC.
Dans un autre, elle est soupçonné d'avoir utilisé quelque 23 milliards de nairas (73 millions de dollars) pour influencer le résultat de l'élection présidentielle de 2015 en faveur de M. Jonathan.
Le parquet de Lagos a par ailleurs lancé cette semaine une procédure visant à recouvrer 1,76 milliard de dollars d'actifs détenus par des associés d'Alison-Madueke, Kola Aluko et Jide Omokore.
Mercredi, un autre juge a ordonné la confiscation provisoire d'une propriété luxe d'une valeur de 37,5 millions de dollars dans un quartier chic de la capitale économique, apparemment payé en cash par l'ex-ministre.
Pendant ce temps, en Italie, des procureurs ont affirmé qu'elle et Jonathan avaient reçu des pots-de-vin des compagnies ENI et Shell pour l'attribution d'un contrat de 1,3 milliard de dollars concernant un bloc offshore au Nigeria.
Des accusations relatives à ce contrat ont également été formulées au Nigeria contre les deux majors pétrolières et certains politiciens locaux.
M. Jonathan et Mme Alison-Madueke ne sont pas cités dans ce procès, mais l'ancien président est sous la pression du parlement pour être entendu à propos de cet affaire dite de "Malabu".
Enfin, Mme Alison-Madueke a été remise en liberté sous caution à Londres en octobre 2015, où elle se trouve toujours, après avoir été arrêtée dans le cadre d'une enquête sur un vaste scandale de corruption internationale et de blanchiment d'argent.
Plusieurs personnalités de haut rang de l'ére Jonathan ont été accusées de corruption depuis l'élection de M. Buhari, mais très peu d'affaires ont abouti à des condamnations.
"S'il y a une condamnation à l'étranger, cela enverra le bon message que le jour du jugement est venu à tous les pilleurs", affirme Debo Adeniran, du groupe de pression Coalition Against Corrupt Leaders.
Mais en l'absence du président Buhari, soigné à Londres depuis plus de deux mois, les craintes sont grandes que la guerre anti-corruption perde de son élan.
Pour l'avocat nigérian Festus Keyamo, ces affaires ont en tous cas souligné la nécessité d'une refonte de la NNPC - et d'identifier tous les protagonistes impliqués.