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Notre pays face à une crise de perspective

Dimanche 24 Juillet 2022

Notre pays, est l’objet de  manipulations et instrumentalisations, de tensions et de divisions de tout bord. La période actuelle est un mélange de faux et de vrai, d’opportunisme électoral et de mauvaise foi. Ce pays mérite-t-il l’image que lui ont donnée certains politiques et médias? La peur tient lieu de technique de propagande chez les politiciens devenus ensorceleurs. Certaines parties s’observent comme des “ chiens de faïence", et  posent des actes qui créent les conditions d’une menace à l'ordre social.
 
Entre les indignations sélectives et les désinformations malhonnêtes, certains ont l’esprit brouillé quand d’autres cherchent à brouiller les esprits. Quand certains diffusent des propos avec des sous entendus non étayés et sans preuve sérieuse, d'autres opposent des arguments biaisés fondés  sur un jugement de valeur et non sur les faits. Dans les réseaux sociaux, des vérités toutes faites qui, d’un point de vue de la rationalité, ne tiennent pas debout arrivent à infuser dans certains esprits convertis aux fake news. Rares sont les esprits capables d'éviter les simplifications abusives et les raccourcis fallacieux à l’emporte pièces.
 
D'aucuns pratiquent la stratégie de la terre brûlée, ce qui effectivement, à court terme, peut porter ses fruits mais à long terme ne correspond à aucune vision réelle salvatrice. Toutes les coalitions en présence posent un vrai problème de cohérence doctrinale que tout le monde met sous le tapis et sur lequel aucun débat n’est permis.
 
Chaque partie arbitre de manière catégorique les problématiques par des slogans qui relèvent du génie ou de la malédiction de la publicité. La médiocrité morale est la chose la mieux partagée dans notre pays. Comment sortir des monologues pour aller vers le dialogue?
 
Quand l’opposition devient  “l’homme révolté” de Camus, incapable de s’en remettre à la volonté de Dieu en dernier ressort, exploite les réactions légitimes de la jeunesse à laquelle elle veut faire jouer un rôle à son insu; quand l’attitude dure et fermée devient la règle dont  le  seul effort intellectuel - quand elle existe - est  la recherche d’une légitimité au moyen de la radicalité, et de la recherche permanente d’actions d’éclat à l’exclusion de tout travail préalable à la construction du futur. Etre ou ne pas être dans l’opposition n’est pas nécessairement un signe de perfection, d’excellence morale et éthique en l’absence d’une offre politique, économique et sociale différente et meilleure qu’en l'état.
 
Parallèlement, le gouvernement planifie son suicide en voulant tuer dans l’œuf toute forme d’émergence de la pluralité et la fabrique d’un ennemi de l’intérieur. Il laisse une minorité dans une opulence insolente qui n’est pas toujours le fruit d’un labeur de toute une vie et laisse une majorité dans une misère sans une réelle et efficace politique compensatoire des inégalités.
 
Les embrouilles sont telles qu’il arrive de ne plus savoir qui sont les victimes et les agresseurs sachant qu’aucune partie ne veut reconnaître ses défauts.
 
Et pourtant  les acteurs politiques viennent de la même société. Malgré les différences, il y a un but commun qui doit unir tout le monde : c’est la contribution à la réalisation d’une société de la paix.
 
Les divergences ne doivent pas être un moyen de domination les uns contre les autres, ou de se croire supérieur en vertu. Pourquoi avoir peur des contradictions rigoureuses quand on est intègre et compétent?
 
Ce pays a besoin de tous ses enfants, de l’écoute de tout le monde, de confiance mutuelle pour construire un avenir de sens. La réussite ou l’échec de notre pays est l’affaire de tout le monde. Qui mieux que l’islam pour jouer le rôle de conciliateur?
 
L’islam interdit la calomnie et condamne les jeteurs d’anathème. Discuter les uns des autres de la belle manière est une injonction coranique. L’islam interdit la rébellion et ordonne la justice.
 
Face aux multiples suspicions et discrédits sur l’autorité judiciaire, il faut dire avec force qu’en l’état de notre droit positif, le juge est statutairement tenu par la loi et son application. La loi est faite pour être respectée par l’Etat et les citoyens. L’indépendance de la justice telle qu’on la proclame est une chimère. La seule exigence requise et non négociable est l’impartialité et la responsabilité déontologique des juges pour assurer les droits de la défense mais aussi l’exercice de l’action publique pour défendre les intérêts de la société.
Le secret de la défense ne doit pas être un obstacle à la publication des étapes de l’instruction pour tous les contentieux en matière pénale quand celle-ci est nécessaire à la vie démocratique.
 
Devant le choix entre la continuité ou le refus, la confrontation des idées ne doit pas être remplacée par les violences verbales et/ou physiques.
 
mayaly25@gmail.com
 
 
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