Les présidents Macky Sall et Muhamadu Buhari (illustration)
Sans risque aucun de me tromper, j’affirme que certains des propos contenus dans le discours prononcé devant l’Assemblée Générale de l’ONU le 21 Septembre 2022 par le Président du Nigéria, Muhamadu BUHARI, n’ont pas manqué d’égratigner le tympan de certains de ses pairs africains, qui l’écoutaient malgré eux, ne pouvant pas se permettre de se boucher les oreilles, craignant de se faire remarquer comme étant concernés par les dits propos du chef de l’état nigérian, qui ne les honorent pas.
Effectivement, si tous les Africains, intimement contre la propension largement partagée par les chefs d’Etat du continent de ne jamais dire ‘’ je suis rassasié et quitte le plat’’, ceux-ci se seraient davantage rendu compte qu’ils font l’objet de mépris. La gourmandise, dans tous les créneaux de la société et dans tous les domaines, ne doit pas être tolérée.
Le Président BUHARI qui, arrivant à la fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel sait de quoi il parle et pourquoi il ne faut pas se taire, laissant les avides de pouvoir traiter les constitutions de leur pays comme des ‘’chiffons de papier’’, pour emprunter une expression qu’avait tenue le Président Alpha Oumar KONARE du Mali à des journalistes qui lui demandaient vers la fin de son deuxième et dernier mandat s’il n’envisageait pas une reforme constitutionnelle qui ferait sauter l’interdiction d’un troisième mandat.
Mais dans la liste des chefs d’Etat de notre pays, il y en un qui, préférant interpréter la constitution dans un sens qui lui permettait de bien faire ce qu’elle n’avait jamais dit n’avoir pas besoin de la reformer parce que selon lui la constitution en vigueur à l’époque n’interdisait pas clairement le fameux troisième mandat.
Et pour en convaincre il avait cru qu’il y parviendrait en faisant intervenir des spécialistes du droit constitutionnel, à grands frais : voyage classe affaires, hôtel 05 étoiles, montant des honoraires, n’en parlons pas. Voila ce genre d’énormes dépenses inutiles, tirées du budget sous la rubrique ‘’Budget de fonctionnement de la Présidence de la République’’. Bien sûr c’était facile pour ces spécialistes d’importation de raconter n’importe quelles niaiseries dès lors qu’ils n’avaient pas de contradicteurs dont les avis seraient médiatisés comme les leurs.
Mais rien n’y fit. Rappelons qu’un bras droit du Président Abdou DIOUF, lors de débats sur la question relative à la nécessité ou non de limiter le nombre de mandats, avait dit : ‘’pourquoi une limitation ? Il faut laisser les électeurs limiter eux-mêmes les mandats’’. Il est évident que cet argument du bras droit du Président DIOUF qui n’avait pas été suivi par lui, était ultra perméable, même aux analyses de ceux qui ne prétendent pas être des connaisseurs en droit constitutionnel.
En soutenant une telle idée, cet homme politique de la majorité de l’époque était convaincu qu’avec tous les moyens dont dispose un chef de l’Etat en exercice, l’opposition rêve si elle pense qu’elle pouvait le battre. Mais la diffusion des résultats des élections, dans le vif au fur et à mesure qu’ils sont signés par les représentants des partis et les présidents des bureaux de vote constitue un rempart contre le tripatouillage, qui avait pris de cours les spécialistes de la triche électorale.
A la fin des fins, le Président Abdou DIOUF a été éliminé par Maitre Abdoulaye WADE.
Mais ne s’instruisant pas des exemples vécus, celui-ci, à son tour, en imposant la troisième candidature, pensant comme son prédécesseur qu’avec tous les moyens dont il disposait, aucune opposition même à plusieurs têtes ne pouvait lui résister. Et ayant à l’esprit le rôle qu’avaient joué les organes de presse dans sa victoire contre le Président DIOUF, il tenta d’interdire la publication, par la presse des résultats des votes, avant leur publication officielle. En d’autres termes, il fallait faire attendre le traficotage des résultats, seul moyen pour qu’il l’emportât. Mais se rendant compte que l’opposition n’entendrait jamais le laisser faire, et n’écarterait rien, absolument rien pour y parvenir, il baissa les bras, renonçant ainsi au seul moyen qu’il avait pour l’emporter. Même s’il avait laissé croire, en disant quelque part qu’il ne s’avait pas par où Macky était passé pour le vaincre.
Mais le Président Macky SALL aussi ne s’instruit pas des exemples vécus. Car il aurait tiré la leçon que quoi qu’il fasse d’irrégulier pour arriver à un troisième mandat, tout laisse croire qu’il manque de réalisme, car telles que les choses se présentent, il n’y arrivera pas.
Mais osons croire qu’il a écouté, entendu et analysé le discours du Président du Nigéria à l’Assemblée Générale des Nations Unies. En tout cas, si j’ai un conseil à lui donner, c’est de lui demander de n’écouter aucun profitard de sa présence à la tête de l’Etat et, se souvenant des engagements qu’il avait pris à propos desquels je lui avais écrit une lettre ouverte le 10 Février 2015, pour le féliciter, l’encourager à tenir bon contre vents et marrées.
En tout cas, à l’attention de tous, à toutes fins utiles je rappelle deux passages du discours du Président BUHARI : « au Nigéria, nous croyons au caractère sacré de la limitation des mandats constitutionnels. Nous avons vu des impacts négatifs que les violations de la constitution pour rester au pouvoir ont produit dans d’autre pays… »
A bon entendeur salut !
21/9/2022
Me Wagane FAYE
Effectivement, si tous les Africains, intimement contre la propension largement partagée par les chefs d’Etat du continent de ne jamais dire ‘’ je suis rassasié et quitte le plat’’, ceux-ci se seraient davantage rendu compte qu’ils font l’objet de mépris. La gourmandise, dans tous les créneaux de la société et dans tous les domaines, ne doit pas être tolérée.
Le Président BUHARI qui, arrivant à la fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel sait de quoi il parle et pourquoi il ne faut pas se taire, laissant les avides de pouvoir traiter les constitutions de leur pays comme des ‘’chiffons de papier’’, pour emprunter une expression qu’avait tenue le Président Alpha Oumar KONARE du Mali à des journalistes qui lui demandaient vers la fin de son deuxième et dernier mandat s’il n’envisageait pas une reforme constitutionnelle qui ferait sauter l’interdiction d’un troisième mandat.
Mais dans la liste des chefs d’Etat de notre pays, il y en un qui, préférant interpréter la constitution dans un sens qui lui permettait de bien faire ce qu’elle n’avait jamais dit n’avoir pas besoin de la reformer parce que selon lui la constitution en vigueur à l’époque n’interdisait pas clairement le fameux troisième mandat.
Et pour en convaincre il avait cru qu’il y parviendrait en faisant intervenir des spécialistes du droit constitutionnel, à grands frais : voyage classe affaires, hôtel 05 étoiles, montant des honoraires, n’en parlons pas. Voila ce genre d’énormes dépenses inutiles, tirées du budget sous la rubrique ‘’Budget de fonctionnement de la Présidence de la République’’. Bien sûr c’était facile pour ces spécialistes d’importation de raconter n’importe quelles niaiseries dès lors qu’ils n’avaient pas de contradicteurs dont les avis seraient médiatisés comme les leurs.
Mais rien n’y fit. Rappelons qu’un bras droit du Président Abdou DIOUF, lors de débats sur la question relative à la nécessité ou non de limiter le nombre de mandats, avait dit : ‘’pourquoi une limitation ? Il faut laisser les électeurs limiter eux-mêmes les mandats’’. Il est évident que cet argument du bras droit du Président DIOUF qui n’avait pas été suivi par lui, était ultra perméable, même aux analyses de ceux qui ne prétendent pas être des connaisseurs en droit constitutionnel.
En soutenant une telle idée, cet homme politique de la majorité de l’époque était convaincu qu’avec tous les moyens dont dispose un chef de l’Etat en exercice, l’opposition rêve si elle pense qu’elle pouvait le battre. Mais la diffusion des résultats des élections, dans le vif au fur et à mesure qu’ils sont signés par les représentants des partis et les présidents des bureaux de vote constitue un rempart contre le tripatouillage, qui avait pris de cours les spécialistes de la triche électorale.
A la fin des fins, le Président Abdou DIOUF a été éliminé par Maitre Abdoulaye WADE.
Mais ne s’instruisant pas des exemples vécus, celui-ci, à son tour, en imposant la troisième candidature, pensant comme son prédécesseur qu’avec tous les moyens dont il disposait, aucune opposition même à plusieurs têtes ne pouvait lui résister. Et ayant à l’esprit le rôle qu’avaient joué les organes de presse dans sa victoire contre le Président DIOUF, il tenta d’interdire la publication, par la presse des résultats des votes, avant leur publication officielle. En d’autres termes, il fallait faire attendre le traficotage des résultats, seul moyen pour qu’il l’emportât. Mais se rendant compte que l’opposition n’entendrait jamais le laisser faire, et n’écarterait rien, absolument rien pour y parvenir, il baissa les bras, renonçant ainsi au seul moyen qu’il avait pour l’emporter. Même s’il avait laissé croire, en disant quelque part qu’il ne s’avait pas par où Macky était passé pour le vaincre.
Mais le Président Macky SALL aussi ne s’instruit pas des exemples vécus. Car il aurait tiré la leçon que quoi qu’il fasse d’irrégulier pour arriver à un troisième mandat, tout laisse croire qu’il manque de réalisme, car telles que les choses se présentent, il n’y arrivera pas.
Mais osons croire qu’il a écouté, entendu et analysé le discours du Président du Nigéria à l’Assemblée Générale des Nations Unies. En tout cas, si j’ai un conseil à lui donner, c’est de lui demander de n’écouter aucun profitard de sa présence à la tête de l’Etat et, se souvenant des engagements qu’il avait pris à propos desquels je lui avais écrit une lettre ouverte le 10 Février 2015, pour le féliciter, l’encourager à tenir bon contre vents et marrées.
En tout cas, à l’attention de tous, à toutes fins utiles je rappelle deux passages du discours du Président BUHARI : « au Nigéria, nous croyons au caractère sacré de la limitation des mandats constitutionnels. Nous avons vu des impacts négatifs que les violations de la constitution pour rester au pouvoir ont produit dans d’autre pays… »
A bon entendeur salut !
21/9/2022
Me Wagane FAYE