A 42 ans, ce natif de Thiès la frondeuse veut incarner la race des leaders politiques mariés à l’éthique et à la performance dans les actes de gouvernance. Des orientations qui découlent peut-être de la place importante qu’il accorde à sa religion.
Il aurait pu devenir basketteur professionnel, s’il avait fait de ce sport son dada. Pourtant, ce longiligne monsieur a pratiqué le sport où ‘’dunker’’ sur son adversaire est une réelle preuve de détermination à mettre le ballon orange dans le cerceau. Cela, Ousmane Sonko l’a compris, lorsqu’il s’est décidé à entrer en politique, avec la création de Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef-Les Patriotes). Conscient que ce terrain oblige à faire face à des adversaires coriaces, il a choisi de mettre en relief des qualités en voie d’extinction avancée sous le ciel politique sénégalais : courage, témérité, selon certains, détermination, et surtout probité. A cette fin, cet inspecteur principal des Impôts et Domaines aura parcouru un long chemin. «Il a toujours dit qu’il se battrait pour son pays et montrer que l’on peut faire de la politique sans se compromettre, exister sans perdre les valeurs qui ont habité de grands hommes, parfaits exemples dans une société malade de ses hommes politiques», rapporte un de ses proches.
Né à Thiès dans le courant de l’année 1974 d’un père casamançais et d’une mère Baol-Baol, Ousmane Sonko a fait une partie de son enfance à Sébikotane. Après y avoir passé quelques années, il retourne dans la région naturelle de la Casamance où il fait sa jeunesse. Jusqu’en 1993. Le baccalauréat en poche cette année-là, il prend la direction l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Unité de formation et de recherche (Ufr) des Sciences juridiques où il se spécialise en droit public.
Des convictions religieuses fortes
«Il est bien connu ici. C’était un étudiant modèle, très engagé religieusement et dans les études. Il a très tôt intégré l’Association des élèves et étudiants musulmans du Sénégal (Aeems) où il était très actif. Il savait déjà partager ses idées avec pondération, certes, mais je dois dire qu’il va toujours jusqu’au bout, lorsqu’il s’agit d’atteindre ses objectifs», raconte Waly Diouf, un de ses promotionnaires. «Il faut surtout savoir que c’est un homme de grande foi, qui, chaque jour, s’évertue à participer à la promotion de l’islam par ses actions et son comportement. Tous ceux qui l’ont connu à l’Ugb vous diront la même chose que moi, surtout qu’il partageait ce qu’il avait avec ses proches.» Sonko a l’instinct de la méfiance en lui dès cette époque. Une sorte d’ADN qui lui sert peut-être aujourd’hui alors que son bras de fer avec l’Etat est parti pour durer.
La maitrise en poche en 1999, il réussit le concours d’entrée à l’École nationale d’administration (Ena). Et après une formation à la Section des impôts et domaines, il en ressort pour intégrer l’administration avec un premier poste qui le conduit au Centre des services fiscaux de Pikine. C’était en 2002. «Il évolue constamment parce qu’il a de l’ambition. Il évolue tout le temps, parce qu’il croit en ce qu’il fait et le fait de manière très professionnelle», note Khady (nom d’emprunt), une camarade de promotion à l’Ugb. «Sonko est un homme bon et juste. Il est un exemple de probité dans une administration sénégalaise assez malade sur ce plan.»
Légitimité
Déjà à l’université, au moment où certains étudiants fréquentaient les filles, lui se tenait toujours à l’écart. «Ce qui l’intéressait, c’était tout le temps les études. Au-delà, c’était Coran et prière. Il est ce qu’on appelle un musulman engagé», ajoute la promotionnaire. Des années plus tard, Ousmane Sonko est toujours dans cette dynamique. Selon Bachir Faye, un fonctionnaire des Impôts qui admet ne pas être un intime, «il a même créé une petite école, recruté un ‘’oustaz’’ (maître coranique) pour que ses enfants et ceux de quelques-uns de ses collègues et proches y apprennent le Coran. Il fait beaucoup de recherches dans le domaine du fiqh afin de comprendre sa religion plus en profondeur.»
Où s’arrêtera-t-il ? «Je ne sais pas. Ce que je sais, c’est que partout où il est passé, il a essayé de changer les choses en bien. Après seulement deux ans dans l’administration, il a créé le Syndicat autonome des agents des Impôts et Domaines (Said) avec des avancées significatives pour les employés à tous les niveaux. Cela lui a donné une réelle légitimité dans son corps professionnel», assure Faye. Un homme intègre ? «Il disait toujours qu’il ne n’accepterait aucun poste qu’on lui proposerait lors de la mise en place du syndicat. Il a tenu parole. Il a refusé d’être directeur des opérations, et même le poste de directeur régional.»
Prenant la balle au rebond, Moussa Sène, retraité des Impôts et Domaines, ne tarit pas d’éloges sur Ousmane Sonko. «Quand il débarquait ici, j’étais à trois ans de la retraite. C’est une fierté pour l’administration sénégalaise : un homme bon, travailleur et qui croit foncièrement en Dieu.» Ibrahima Diop, retraité lui aussi, le peint comme en «exemple pour une génération de fonctionnaires et de jeunes qui fait face à la perte des valeurs.»
Un fonctionnaire pressé ?
Mais le leader des Pastef n’a pas que des supporters à la DGID où certaines langues n’ont pas manqué de se délier. «C’est un homme pressé qui en veut beaucoup à Amadou Bâ. Il se dit qu’il lui en veut de ne pas l’avoir amené avec lui au ministère des Finances. Moi, je suis de ceux nombreux qui disent que Sonko cherche quelque chose qu’il n’a pas encore obtenu», s’insurge un de ses collègues dans l’anonymat. «Je crois bien qu’il s’attendait à un poste juteux.»
«C’est complètement faux !», s’énerve Waly Diouf face à la difficulté de faire parler l’intéressé directement. «S’il était pressé, il n’aurait jamais pris de telles positions. Le fonctionnaire qui veut avancer très vite doit se montrer très discret au risque de tout perdre.» En réalité, précise-t-il, «Ousmane veut rester libre.»
Auditeur interne à la Direction du contrôle de la DGID, Sonko, selon ses détracteurs, n’évoque que rarement les affaires liées au secteur foncier. Il y serait mal à l’aise, dit-on par ci par là, sans grande précision, eu égard aux déboires de son ex-collègue Taïbou Ndiaye, condamné lui par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). Un proche répond pour lui. «Vous avez bien vu que c’est à visage découvert qu’il a publiquement défendu Tahibou Ndiaye, car à ses yeux, la traque des biens mal acquis visait uniquement à régler des comptes politiques.»
Au contraire, renseigne Bachir Faye, «avec les autres camarades, il s’est beaucoup battu pour que les travailleurs des impôts et domaines puissent accéder au foncier. C’est grâce à son engagement que Taïbou Ndiaye a même obtenu son premier terrain.» Pour Waly Diouf, «c’est simple : si Ousmane avait des cafards à cacher, il ne prendrait jamais de telles positions publiques…C’est évident. »
Il aurait pu devenir basketteur professionnel, s’il avait fait de ce sport son dada. Pourtant, ce longiligne monsieur a pratiqué le sport où ‘’dunker’’ sur son adversaire est une réelle preuve de détermination à mettre le ballon orange dans le cerceau. Cela, Ousmane Sonko l’a compris, lorsqu’il s’est décidé à entrer en politique, avec la création de Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef-Les Patriotes). Conscient que ce terrain oblige à faire face à des adversaires coriaces, il a choisi de mettre en relief des qualités en voie d’extinction avancée sous le ciel politique sénégalais : courage, témérité, selon certains, détermination, et surtout probité. A cette fin, cet inspecteur principal des Impôts et Domaines aura parcouru un long chemin. «Il a toujours dit qu’il se battrait pour son pays et montrer que l’on peut faire de la politique sans se compromettre, exister sans perdre les valeurs qui ont habité de grands hommes, parfaits exemples dans une société malade de ses hommes politiques», rapporte un de ses proches.
Né à Thiès dans le courant de l’année 1974 d’un père casamançais et d’une mère Baol-Baol, Ousmane Sonko a fait une partie de son enfance à Sébikotane. Après y avoir passé quelques années, il retourne dans la région naturelle de la Casamance où il fait sa jeunesse. Jusqu’en 1993. Le baccalauréat en poche cette année-là, il prend la direction l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Unité de formation et de recherche (Ufr) des Sciences juridiques où il se spécialise en droit public.
Des convictions religieuses fortes
«Il est bien connu ici. C’était un étudiant modèle, très engagé religieusement et dans les études. Il a très tôt intégré l’Association des élèves et étudiants musulmans du Sénégal (Aeems) où il était très actif. Il savait déjà partager ses idées avec pondération, certes, mais je dois dire qu’il va toujours jusqu’au bout, lorsqu’il s’agit d’atteindre ses objectifs», raconte Waly Diouf, un de ses promotionnaires. «Il faut surtout savoir que c’est un homme de grande foi, qui, chaque jour, s’évertue à participer à la promotion de l’islam par ses actions et son comportement. Tous ceux qui l’ont connu à l’Ugb vous diront la même chose que moi, surtout qu’il partageait ce qu’il avait avec ses proches.» Sonko a l’instinct de la méfiance en lui dès cette époque. Une sorte d’ADN qui lui sert peut-être aujourd’hui alors que son bras de fer avec l’Etat est parti pour durer.
La maitrise en poche en 1999, il réussit le concours d’entrée à l’École nationale d’administration (Ena). Et après une formation à la Section des impôts et domaines, il en ressort pour intégrer l’administration avec un premier poste qui le conduit au Centre des services fiscaux de Pikine. C’était en 2002. «Il évolue constamment parce qu’il a de l’ambition. Il évolue tout le temps, parce qu’il croit en ce qu’il fait et le fait de manière très professionnelle», note Khady (nom d’emprunt), une camarade de promotion à l’Ugb. «Sonko est un homme bon et juste. Il est un exemple de probité dans une administration sénégalaise assez malade sur ce plan.»
Légitimité
Déjà à l’université, au moment où certains étudiants fréquentaient les filles, lui se tenait toujours à l’écart. «Ce qui l’intéressait, c’était tout le temps les études. Au-delà, c’était Coran et prière. Il est ce qu’on appelle un musulman engagé», ajoute la promotionnaire. Des années plus tard, Ousmane Sonko est toujours dans cette dynamique. Selon Bachir Faye, un fonctionnaire des Impôts qui admet ne pas être un intime, «il a même créé une petite école, recruté un ‘’oustaz’’ (maître coranique) pour que ses enfants et ceux de quelques-uns de ses collègues et proches y apprennent le Coran. Il fait beaucoup de recherches dans le domaine du fiqh afin de comprendre sa religion plus en profondeur.»
Où s’arrêtera-t-il ? «Je ne sais pas. Ce que je sais, c’est que partout où il est passé, il a essayé de changer les choses en bien. Après seulement deux ans dans l’administration, il a créé le Syndicat autonome des agents des Impôts et Domaines (Said) avec des avancées significatives pour les employés à tous les niveaux. Cela lui a donné une réelle légitimité dans son corps professionnel», assure Faye. Un homme intègre ? «Il disait toujours qu’il ne n’accepterait aucun poste qu’on lui proposerait lors de la mise en place du syndicat. Il a tenu parole. Il a refusé d’être directeur des opérations, et même le poste de directeur régional.»
Prenant la balle au rebond, Moussa Sène, retraité des Impôts et Domaines, ne tarit pas d’éloges sur Ousmane Sonko. «Quand il débarquait ici, j’étais à trois ans de la retraite. C’est une fierté pour l’administration sénégalaise : un homme bon, travailleur et qui croit foncièrement en Dieu.» Ibrahima Diop, retraité lui aussi, le peint comme en «exemple pour une génération de fonctionnaires et de jeunes qui fait face à la perte des valeurs.»
Un fonctionnaire pressé ?
Mais le leader des Pastef n’a pas que des supporters à la DGID où certaines langues n’ont pas manqué de se délier. «C’est un homme pressé qui en veut beaucoup à Amadou Bâ. Il se dit qu’il lui en veut de ne pas l’avoir amené avec lui au ministère des Finances. Moi, je suis de ceux nombreux qui disent que Sonko cherche quelque chose qu’il n’a pas encore obtenu», s’insurge un de ses collègues dans l’anonymat. «Je crois bien qu’il s’attendait à un poste juteux.»
«C’est complètement faux !», s’énerve Waly Diouf face à la difficulté de faire parler l’intéressé directement. «S’il était pressé, il n’aurait jamais pris de telles positions. Le fonctionnaire qui veut avancer très vite doit se montrer très discret au risque de tout perdre.» En réalité, précise-t-il, «Ousmane veut rester libre.»
Auditeur interne à la Direction du contrôle de la DGID, Sonko, selon ses détracteurs, n’évoque que rarement les affaires liées au secteur foncier. Il y serait mal à l’aise, dit-on par ci par là, sans grande précision, eu égard aux déboires de son ex-collègue Taïbou Ndiaye, condamné lui par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). Un proche répond pour lui. «Vous avez bien vu que c’est à visage découvert qu’il a publiquement défendu Tahibou Ndiaye, car à ses yeux, la traque des biens mal acquis visait uniquement à régler des comptes politiques.»
Au contraire, renseigne Bachir Faye, «avec les autres camarades, il s’est beaucoup battu pour que les travailleurs des impôts et domaines puissent accéder au foncier. C’est grâce à son engagement que Taïbou Ndiaye a même obtenu son premier terrain.» Pour Waly Diouf, «c’est simple : si Ousmane avait des cafards à cacher, il ne prendrait jamais de telles positions publiques…C’est évident. »