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Pathé Mbodj (journaliste-sociologue): «On n’a pas le Président que l’on veut, on a le Président que l’on a»

Lundi 29 Mai 2017

Pathé Mbodj (journaliste-sociologue): «On n’a pas le Président que l’on veut, on a le Président que l’on a»
« Il faut revisiter la vie politique et culturelle du Sénégal en rappelant que la direction que les Présidents qui se sont succédés à la tête du pays ont choisi. Il faut aussi bien noter l’évolution de la mentalité de la société. En nous lançant sur les vingt ans du Président Léopold Sédar Senghor, il faut surtout noter qu’il nous a évité le tribalisme.
 
En effet, avec son sens élevé de la culture, il a réussi à créer les véritables conditions d’une cohabitation saine à tous les niveaux. Ce qui n’a pas été le cas dans plusieurs autres pays du continent africain.
 
Avec Abdou Diouf, nous avons bâti une administration tout en créant des structures pour une cohabitation face à une souffrance économique que tout le monde connait. Je veux faire allusion aux plans d’ajustement structurel. Malgré tout, il a réussi à maintenir le cap en faisant du Sénégal un pays stable.
 
Pour sa part, Me Abdoulaye Wade est venu libérer le Sénégal de toute cette imagination en aidant le pays à sa libérer de ses peurs et angoisses. C’est-à-dire que nous avons été plus imaginatifs en libérant notre imagination.
 
C’est la difficulté que rencontre Macky Sall car, il est arrivé au moment où le Sénégal et les Sénégalais sont réveillés. Il n’y a pas d’hommes exceptionnels, mais plutôt des situations exceptionnelles. Donc, il faut aller plus loin.
 
«La société ne veut plus des politiques»
 
La société a choisi un homme qui n’a pas trop duré dans la vie d’opposant au détriment des politiques qui ont trop duré sur le terrain. Ce qui veut dire que c’est la société qui a imposé Macky Sall, mais, il a ramené tout ce que la société avait rejeté en isolant les Moustapha Niasse, Ousmane Tanor Dieng, des politiciens traditionnels.
 
Dans tous les cas, nous avons eu des Présidents selon les moments, tout en vivant dans la tolérance. Cependant, les mouvements se font dans la société sans que celui qui gouverne ne les perçoive. Il appartient à Macky Sall d’entendre les signaux.
 
Tous les ingrédients sont réunis et il faut craindre 2017 et 2019 où l’on peut faire face à des taux d’abstention extraordinaires avec des Sénégalais qui risquent de tout rejeter. Cela veut dire que la société ne veut plus des politiques. On n’aura pas le Président qu’on veut, mais le Président qu’on a !
 
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