ROME (Reuters) - L'Italie a besoin de davantage de travailleurs immigrés pour contribuer au financement de son système de retraite, selon le directeur de l'Institut national de la sécurité sociale et des retraites (Inps), critiquant ouvertement la politique anti-immigration du gouvernement.
La réforme du système des retraites prévue par le gouvernement sera bien plus coûteuse que l'estimation donnée par les partis membres de la coalition au pouvoir, a ajouté Tito Boeri, selon qui les tendances démographiques rendent non viable même le système actuel.
Ses critiques n'ont pas plu à Matteo Salvini. Le ministre de l'Intérieur et chef de file de la Ligue (extrême droite), qui a promis une sévère répression de l'immigration clandestine ainsi que des déportations massives, a accusé mercredi Tito Boeri de vouloir se mêler de la politique du pays.
"Où vit-il ? Sur la planète Mars ?", a-t-il dit sur Twitter.
Tito Boeri, économiste et enseignant, a été nommé à la tête de l'organisme des retraites par l'ancienne administration de centre-gauche. Son mandat doit prendre fin au début de l'année 2019.
"Pour maintenir à un niveau viable le ratio entre ceux qui perçoivent une retraite et ceux qui travaillent, le nombre d'immigrés est crucial", a-t-il déclaré lors de la conférence annuelle de l'Inps, dont les prévisions actuelles indiquent que l'Italie n'aurait qu'un seul travailleur par retraité d'ici 2045.
Si les tendances démographiques se poursuivent, la population italienne diminuera de 300.000 personnes d'ici cinq ans, a ajouté Boeri. "En réduisant de moitié les flux migratoires dans cinq ans, nous perdrions en plus une population équivalente à celle de Turin (l'une des principales villes industrielles d'Italie)."
Selon Boeri, les Italiens ont été mal informés du nombre de migrants vivant dans le pays. Alors que les habitants disent en moyenne que les migrants représentent 26% de la population, ils n'en représenteraient en réalité que 9%.
"La différence entre la perception des choses et la réalité est bien plus importante ici qu'ailleurs. Ce ne sont pas seulement des préjugés, c'est une vraie désinformation", a dit Boeri.
Le patron de l'Inps s'en est aussi pris à la volonté du gouvernement de supprimer la réforme des retraites dite "Fornero" qui a relevé l'âge du départ à la retraite.
La coalition formée par le Mouvement 5 Etoiles (M5S) et la Ligue entend introduire un nouveau système de points permettant d'ajouter l'âge au nombre d'années de cotisations, le principe étant d'arriver à 100 points. Ainsi, une personne qui a cotisé 41 ans devra attendre l'âge de 59 ans pour partir à la retraite.
Ces mesures coûteront 5 milliards d'euros par an, a chiffré le gouvernement, mais Boeri estime que le coût véritable se situerait autour de 18 milliards d'euros.
La réforme du système des retraites prévue par le gouvernement sera bien plus coûteuse que l'estimation donnée par les partis membres de la coalition au pouvoir, a ajouté Tito Boeri, selon qui les tendances démographiques rendent non viable même le système actuel.
Ses critiques n'ont pas plu à Matteo Salvini. Le ministre de l'Intérieur et chef de file de la Ligue (extrême droite), qui a promis une sévère répression de l'immigration clandestine ainsi que des déportations massives, a accusé mercredi Tito Boeri de vouloir se mêler de la politique du pays.
"Où vit-il ? Sur la planète Mars ?", a-t-il dit sur Twitter.
Tito Boeri, économiste et enseignant, a été nommé à la tête de l'organisme des retraites par l'ancienne administration de centre-gauche. Son mandat doit prendre fin au début de l'année 2019.
"Pour maintenir à un niveau viable le ratio entre ceux qui perçoivent une retraite et ceux qui travaillent, le nombre d'immigrés est crucial", a-t-il déclaré lors de la conférence annuelle de l'Inps, dont les prévisions actuelles indiquent que l'Italie n'aurait qu'un seul travailleur par retraité d'ici 2045.
Si les tendances démographiques se poursuivent, la population italienne diminuera de 300.000 personnes d'ici cinq ans, a ajouté Boeri. "En réduisant de moitié les flux migratoires dans cinq ans, nous perdrions en plus une population équivalente à celle de Turin (l'une des principales villes industrielles d'Italie)."
Selon Boeri, les Italiens ont été mal informés du nombre de migrants vivant dans le pays. Alors que les habitants disent en moyenne que les migrants représentent 26% de la population, ils n'en représenteraient en réalité que 9%.
"La différence entre la perception des choses et la réalité est bien plus importante ici qu'ailleurs. Ce ne sont pas seulement des préjugés, c'est une vraie désinformation", a dit Boeri.
Le patron de l'Inps s'en est aussi pris à la volonté du gouvernement de supprimer la réforme des retraites dite "Fornero" qui a relevé l'âge du départ à la retraite.
La coalition formée par le Mouvement 5 Etoiles (M5S) et la Ligue entend introduire un nouveau système de points permettant d'ajouter l'âge au nombre d'années de cotisations, le principe étant d'arriver à 100 points. Ainsi, une personne qui a cotisé 41 ans devra attendre l'âge de 59 ans pour partir à la retraite.
Ces mesures coûteront 5 milliards d'euros par an, a chiffré le gouvernement, mais Boeri estime que le coût véritable se situerait autour de 18 milliards d'euros.