Vladimir Poutine a ordonné lundi à son armée d'entrer dans les territoires séparatistes dans l'Est de l'Ukraine après avoir reconnu leur indépendance, une décision qui pourrait entraîner une guerre avec Kiev.
Les deux décrets du président russe reconnaissant les "républiques populaires" de Donetsk et Lougansk, demandent au ministère de la Défense que "les forces armées de la Russie (assument) les fonctions de maintien de la paix" dans ces régions.
Aucun calendrier de déploiement ni son ampleur n'ont été précisé dans ces documents, qui tiennent chacun en une page et ont été publié sur le site de la base de données russe des textes de droit.
La Russie a depuis des semaines des dizaines de milliers de soldats aux frontières de l'Ukraine qui selon l'Occident sont prêtes à envahir leur voisin.
Dans une longue adresse télévisée dans laquelle il a laissé apparaître des moments de colère, M. Poutine avait dit "immédiatement reconnaître l'indépendance de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Lougansk", puis signé dans la foulée des traités "d'amitié et d'entraide" avec elles.
Le président russe a aussi intimé à l'Ukraine de cesser immédiatement "ses opérations militaires" contre les séparatistes ou d'assumer "la responsabilité de la poursuite de l'effusion de sang".
Ces décisions signent la fin d'un processus de paix sous médiation franco-allemande qui, bien que régulièrement violé, avait permis de stopper les affrontements les plus violents de ce conflit ayant fait plus de 14.000 morts depuis son déclenchement en 2014 après l'annexion de la Crimée par Moscou.
- "Violation flagrante" –
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a doit s'adresser à son pays dans la nuit.
Les Etats-Unis, l'Union européenne, comme l'Otan et Londres, ont dénoncé la décision du président russe et évoqué des sanctions.
La reconnaissance russe des séparatistes mérite une réponse "ferme" et "rapide", a dit le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.
Le président français Emmanuel Macron a demandé des "sanctions européennes ciblées" et "une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies".
Les pays occidentaux ont menacé Moscou de lourdes sanctions en cas d'agression militaire, mais il n'était pas clair quelles mesures pourraient être prises après cette reconnaissance russe. Washington a annoncé dans l'immédiat des mesures contre les régions séparatistes.
La décision de M. Poutine intervient à l'issue d'une folle journée qui a vu Moscou multiplier les accusations contre l'Ukraine, comme la destruction d'un poste-frontalier par l'artillerie ukrainienne ou l'infiltration d'une équipe de "saboteurs" donc cinq membres auraient été tués.
Kiev a démenti en bloc ces affirmations qui, pour les Occidentaux, font partie des efforts de Moscou visant à créer un prétexte à une intervention militaire.
- Poutine l'historien –
Dans sa longue allocution télévisée, M. Poutine a aussi réitéré ses accusations infondées de "génocide" qui, pour les observateurs, visent à étayer le discours de Moscou sur la nécessité de "protéger" les russophones d'Ukraine.
Sur un ton professoral, il a tenu à donner une leçon d'Histoire revisitée par le Kremlin, présentant l'Ukraine comme un pays artificiel et indissociable de la Russie.
Jusqu'au bout, les Européens se sont efforcés, en vain, de dissuader M. Poutine de reconnaître l'indépendance des séparatistes.
M. Macron avait pris la tête des efforts européens pour tenter de désamorcer la crise ukrainienne et dimanche soir, la présidence française avait annoncé avoir arraché une promesse de sommet entre MM. Biden et Poutine, mais le Kremlin a douché ces espoirs lundi.
Les tensions, qui n'ont cessé de croître ces derniers mois, s'aggravent depuis trois jours avec la recrudescence des heurts dans l'est de l'Ukraine entre forces de Kiev et les séparatistes.
Lundi, Kiev a fait état de deux soldats et un civil ukrainiens tués.
Les rebelles ont compté trois civils ayant péri dans des bombardements ces dernières 24 heures.
La Russie a assuré lundi qu'au moins 61.000 personnes avaient été "évacuées" des zones séparatistes vers son territoire.
"C'est la guerre, la vraie", estime Tatiana Nikoulina, 64 ans, qui fait partie de ces personnes acheminées de la région de Donetsk vers la ville russe de Taganrog. "Ils n'ont pas pu trouver de compromis et c'est pourquoi tout cela continue".
M. Poutine a aussi de nouveau incriminé les pays occidentaux, leur reprochant d'"utiliser l'Ukraine", ce qui "représente une menace sérieuse, très grande pour nous".
Les Russes se sont défendus de tout projet d'invasion de l'Ukraine, réclamant l'assurance que Kiev ne rejoindra jamais l'Otan et le retrait de l'Alliance d'Europe de l'Est. (AFP)
Les deux décrets du président russe reconnaissant les "républiques populaires" de Donetsk et Lougansk, demandent au ministère de la Défense que "les forces armées de la Russie (assument) les fonctions de maintien de la paix" dans ces régions.
Aucun calendrier de déploiement ni son ampleur n'ont été précisé dans ces documents, qui tiennent chacun en une page et ont été publié sur le site de la base de données russe des textes de droit.
La Russie a depuis des semaines des dizaines de milliers de soldats aux frontières de l'Ukraine qui selon l'Occident sont prêtes à envahir leur voisin.
Dans une longue adresse télévisée dans laquelle il a laissé apparaître des moments de colère, M. Poutine avait dit "immédiatement reconnaître l'indépendance de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Lougansk", puis signé dans la foulée des traités "d'amitié et d'entraide" avec elles.
Le président russe a aussi intimé à l'Ukraine de cesser immédiatement "ses opérations militaires" contre les séparatistes ou d'assumer "la responsabilité de la poursuite de l'effusion de sang".
Ces décisions signent la fin d'un processus de paix sous médiation franco-allemande qui, bien que régulièrement violé, avait permis de stopper les affrontements les plus violents de ce conflit ayant fait plus de 14.000 morts depuis son déclenchement en 2014 après l'annexion de la Crimée par Moscou.
- "Violation flagrante" –
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a doit s'adresser à son pays dans la nuit.
Les Etats-Unis, l'Union européenne, comme l'Otan et Londres, ont dénoncé la décision du président russe et évoqué des sanctions.
La reconnaissance russe des séparatistes mérite une réponse "ferme" et "rapide", a dit le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.
Le président français Emmanuel Macron a demandé des "sanctions européennes ciblées" et "une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies".
Les pays occidentaux ont menacé Moscou de lourdes sanctions en cas d'agression militaire, mais il n'était pas clair quelles mesures pourraient être prises après cette reconnaissance russe. Washington a annoncé dans l'immédiat des mesures contre les régions séparatistes.
La décision de M. Poutine intervient à l'issue d'une folle journée qui a vu Moscou multiplier les accusations contre l'Ukraine, comme la destruction d'un poste-frontalier par l'artillerie ukrainienne ou l'infiltration d'une équipe de "saboteurs" donc cinq membres auraient été tués.
Kiev a démenti en bloc ces affirmations qui, pour les Occidentaux, font partie des efforts de Moscou visant à créer un prétexte à une intervention militaire.
- Poutine l'historien –
Dans sa longue allocution télévisée, M. Poutine a aussi réitéré ses accusations infondées de "génocide" qui, pour les observateurs, visent à étayer le discours de Moscou sur la nécessité de "protéger" les russophones d'Ukraine.
Sur un ton professoral, il a tenu à donner une leçon d'Histoire revisitée par le Kremlin, présentant l'Ukraine comme un pays artificiel et indissociable de la Russie.
Jusqu'au bout, les Européens se sont efforcés, en vain, de dissuader M. Poutine de reconnaître l'indépendance des séparatistes.
M. Macron avait pris la tête des efforts européens pour tenter de désamorcer la crise ukrainienne et dimanche soir, la présidence française avait annoncé avoir arraché une promesse de sommet entre MM. Biden et Poutine, mais le Kremlin a douché ces espoirs lundi.
Les tensions, qui n'ont cessé de croître ces derniers mois, s'aggravent depuis trois jours avec la recrudescence des heurts dans l'est de l'Ukraine entre forces de Kiev et les séparatistes.
Lundi, Kiev a fait état de deux soldats et un civil ukrainiens tués.
Les rebelles ont compté trois civils ayant péri dans des bombardements ces dernières 24 heures.
La Russie a assuré lundi qu'au moins 61.000 personnes avaient été "évacuées" des zones séparatistes vers son territoire.
"C'est la guerre, la vraie", estime Tatiana Nikoulina, 64 ans, qui fait partie de ces personnes acheminées de la région de Donetsk vers la ville russe de Taganrog. "Ils n'ont pas pu trouver de compromis et c'est pourquoi tout cela continue".
M. Poutine a aussi de nouveau incriminé les pays occidentaux, leur reprochant d'"utiliser l'Ukraine", ce qui "représente une menace sérieuse, très grande pour nous".
Les Russes se sont défendus de tout projet d'invasion de l'Ukraine, réclamant l'assurance que Kiev ne rejoindra jamais l'Otan et le retrait de l'Alliance d'Europe de l'Est. (AFP)