Après les élections législatives du 31 juillet 2022 et en attendant l’installation de la nouvelle Assemblée nationale, Ousmane Sonko a réaffirmé aujourd’hui sa candidature à l’élection présidentielle de février 2024 au nom du parti politique dont il est le président, Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef). En même temps, il a laissé une porte ouverte à une compétition interne entre plusieurs candidatures. Celles-ci seraient alors départagées par des primaires à l’issue desquelles le vainqueur serait désigné comme candidat unique du parti.
« Je peux confirmer aujourd’hui que je serai candidat à l’élection présidentielle de 2024. Ce que je dis ne surprend personne au Sénégal, c’est vrai. J’annonce également que si d’autres membres de Pastef veulent se présenter à la présidentielle, ils en ont le droit car il y a des chartes. S’il y en a, nous ferons donc des primaires pour choisir qui va représenter notre parti. En tout cas, je confirme que je suis candidat en 2024 », a indiqué Ousmane Sonko lors d’une déclaration de presse ce 18 août 2022 à Dakar.
« Depuis la présidentielle de 2019, je suis le seul membre de l’opposition qui est resté sur ma position. Les autres ont rejoint Macky Sall et l’autre a arrêté la politique. Depuis lors, les choses ont bougé. Ceux qui étaient avec nous lors de la campagne savent que les Sénégalais nous aiment. Nous allons parler avec eux, avec les militants et les sympathisants pour leur donner des orientations », a-t-il ajouté.
Maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko entame ainsi la suite logique d’une séquence politique prévue de longue date : la conquête de la présidence de la République. Un chantier qui devrait être plus personnel que ceux des élections locales de janvier et législatives de juillet 2022 vécues avec la coalition Yewwi askan wi et l’inter-coalition Yewwi-Wallu. Ces aventures jugées heureuses par les différents alliés ont permis au Pastef de mailler davantage le territoire à travers une présence accrue dans les institutions politiques locales que sont les collectivités décentralisées et à l’Assemblée nationale.
Ousmane Sonko peut capitaliser sur sa 3e place de la présidentielle de 2019 derrière Macky Sall et Idrissa Seck pour viser plus haut et compter sur le rôle de pivot de l’opposition que Pastef et ses alliés ont acquis au cours de ces trois dernières années. Sous cet angle, il partirait avec une certaine avance sur des concurrents potentiels confrontés aux blocages administratifs et judiciaires que le futur président sortant Macky Sall a semés sur leurs chemins. Ce sont Khalifa Sall et Karim Wade.
Des incertitudes demeurent sur la possibilité qu’ils soient sur la ligne de départ. Autant leur présence donnerait à vivre une compétition présidentielle ouverte et disputée, autant leur absence donnerait un sérieux de pouce à Sonko dont le statut pourrait alors évoluer vers le titre de candidat unique de l’opposition sénégalaise face à celui qui, dans la mouvance présidentielle, serait chargé de gérer les arrières de Macky Sall et de son régime.
Mais en matière d'incertitude, il se dit que Sonko lui-même pourrait être "empêché" de concourir à cette présidentielle pour laquelle il avait quasi transformé la campagne électorale des législatives du 31 juillet en référendum contre une 3e candidature de...Macky Sall. Pour 2024, rien n'est encore joué assurément!