Dakar - La Cour suprême du Sénégal a mis en délibéré au 3 janvier sa décision sur le pourvoi en cassation introduit par l'ex-maire de Dakar Khalifa Sall contre sa condamnation à cinq ans de prison pour escroquerie, à deux mois de la présidentielle à laquelle M. Sall est candidat.
En prison depuis près de deux ans, Khalifa Sall, 62 ans et farouche opposant au président Macky Sall, reste éligible tant que ses recours ne sont pas épuisés devant les juridictions sénégalaises.
"L'affaire est mise en délibéré au 3 janvier 2019", a déclaré le président de la chambre criminelle de la Cour suprême, Mamadou Baal, au terme de plus de 12 heures d'audience au cours desquelles la défense de Khalifa Sall a en vain réclamé le report des débats à une date ultérieure.
L'arrêt du 3 janvier sera en principe décisif pour l'avenir politique de l'ancien maire de Dakar.
Si la plus haute juridiction du pays confirme sa condamnation prononcée le 30 août par la cour d'appel de Dakar, la rendant définitive, Khalifa Sall verra réduites à néant ses chances de se présenter à la présidentielle du 24 février, au cours de laquelle le chef de l'Etat Macky Sall --sans lien de parenté-- briguera un second mandat.
Pendant plusieurs heures, en présence de quelques dizaines de ses partisans, la défense a réclamé que soit cassé l'arrêt de la Cour d'appel, invoquant des vices liés notamment à "la nullité du procès-verbal" d'enquête préliminaire, l'absence d'avocats durant sa garde à vue, "l'immunité parlementaire" de Khalifa Sall, élu député en juillet 2017, ou encore les contradictions, selon elle, entre des textes sur lesquels s'est fondée sa condamnation et la Constitution.
Intervenant alors que la nuit était tombée, les avocats de l'Etat du Sénégal, ainsi que le parquet, ont estimé que ces arguments n'étaient pas fondés.
Khalifa Sall, qui affirme que les poursuites judiciaires à son encontre sont de nature politique et visent à l'empêcher de se présenter, ce que démentent les responsables de la majorité, semble encore croire en ses chances puisqu'il a déposé lundi sa candidature devant le Conseil constitutionnel.
Elu maire de Dakar en 2009 et réélu en 2014, Khalifa Sall, dissident du Parti socialiste et de la majorité, avait été révoqué de ses fonctions de maire par le chef de l'Etat au lendemain de sa condamnation en appel à cinq ans de prison pour escroquerie sur les deniers publics. Il a été remplacé à la tête de la capitale par une de ses fidèles, Soham El Wardini.
Khalifa Sall est considéré comme l'un des rares adversaires à pouvoir menacer dans les urnes Macky Sall, qui vise une réélection dès le premier tour.
Un autre adversaire de taille connait lui aussi des difficultés. Karim Wade, fils du président Abdoulaye Wade (2000-2012), a été investi par le Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition). Mais il a été radié des listes électorales après sa condamnation en 2015 à six ans de prison pour enrichissement illicite par la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI).
Ces dernière semaines, un jeune député de 44 ans, Ousmane Sonko, a fait une entrée remarquée sur la scène politique et médiatique et espère rassembler les voix des mécontents si Khalifa Sall et Karim Wade sont définitivement mis hors-jeu par la justice. (AFP)
En prison depuis près de deux ans, Khalifa Sall, 62 ans et farouche opposant au président Macky Sall, reste éligible tant que ses recours ne sont pas épuisés devant les juridictions sénégalaises.
L'arrêt du 3 janvier sera en principe décisif pour l'avenir politique de l'ancien maire de Dakar.
Si la plus haute juridiction du pays confirme sa condamnation prononcée le 30 août par la cour d'appel de Dakar, la rendant définitive, Khalifa Sall verra réduites à néant ses chances de se présenter à la présidentielle du 24 février, au cours de laquelle le chef de l'Etat Macky Sall --sans lien de parenté-- briguera un second mandat.
Pendant plusieurs heures, en présence de quelques dizaines de ses partisans, la défense a réclamé que soit cassé l'arrêt de la Cour d'appel, invoquant des vices liés notamment à "la nullité du procès-verbal" d'enquête préliminaire, l'absence d'avocats durant sa garde à vue, "l'immunité parlementaire" de Khalifa Sall, élu député en juillet 2017, ou encore les contradictions, selon elle, entre des textes sur lesquels s'est fondée sa condamnation et la Constitution.
Intervenant alors que la nuit était tombée, les avocats de l'Etat du Sénégal, ainsi que le parquet, ont estimé que ces arguments n'étaient pas fondés.
Khalifa Sall, qui affirme que les poursuites judiciaires à son encontre sont de nature politique et visent à l'empêcher de se présenter, ce que démentent les responsables de la majorité, semble encore croire en ses chances puisqu'il a déposé lundi sa candidature devant le Conseil constitutionnel.
Elu maire de Dakar en 2009 et réélu en 2014, Khalifa Sall, dissident du Parti socialiste et de la majorité, avait été révoqué de ses fonctions de maire par le chef de l'Etat au lendemain de sa condamnation en appel à cinq ans de prison pour escroquerie sur les deniers publics. Il a été remplacé à la tête de la capitale par une de ses fidèles, Soham El Wardini.
Khalifa Sall est considéré comme l'un des rares adversaires à pouvoir menacer dans les urnes Macky Sall, qui vise une réélection dès le premier tour.
Un autre adversaire de taille connait lui aussi des difficultés. Karim Wade, fils du président Abdoulaye Wade (2000-2012), a été investi par le Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition). Mais il a été radié des listes électorales après sa condamnation en 2015 à six ans de prison pour enrichissement illicite par la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI).
Ces dernière semaines, un jeune député de 44 ans, Ousmane Sonko, a fait une entrée remarquée sur la scène politique et médiatique et espère rassembler les voix des mécontents si Khalifa Sall et Karim Wade sont définitivement mis hors-jeu par la justice. (AFP)