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Probable retour des Russes à l’Assemblée du Conseil de l’Europe

Vendredi 21 Juin 2019

STRASBOURG (Reuters) - La crise institutionnelle ouverte en 2014 entre le Conseil de l'Europe et la Russie du fait de l’annexion de la Crimée devrait se dénouer lors de la session d’été de l’Assemblée parlementaire de l'organisation qui s’ouvre lundi à Strasbourg.
 
La délégation des parlementaires russes, qui refuse de siéger depuis qu’elle a été privée de ses droits de vote en réaction au coup de force de Moscou devrait recouvrer ses prérogatives et participer de nouveau aux débats.
 
Une majorité des 47 Etats membres, dont la France et l’Allemagne, soutiennent ce processus, craignant que la Russie, qui, a cessé de contribuer au budget du Conseil de l’Europe depuis deux ans pour protester, ne quitte l’organisation de défense de la démocratie et des droits de l’homme.
 
La restitution de leurs droits de vote aux parlementaires russes ne se fera cependant pas sans une forte opposition de l’Ukraine, qui demande toujours la restitution de la Crimée, et de ses alliés -- Géorgie, Etats baltes, Pologne, Royaume-Uni.
 
"Dans les circonstances actuelles, c’est un très mauvais signal adressé à tous ceux qui essayent de violer la démocratie, les droits de l’homme et l’Etat de droit. Cela revient à dire : ‘Agissez comme vous voulez, faites du chantage, puis prenez votre bénéfice", a dit à Reuters Volodymyr Ariev, président de la délégation ukrainienne à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE).
 
UN NOUVEAU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
 
Les Etats membres avaient, dans une déclaration adoptée le 17 mai à Helsinki, rappelé que seul le Comité des ministres, l’organe exécutif de l’organisation, pouvait décider de suspendre les droits d’un Etat membre.
 
L’APCE devrait rendre les armes, lundi, en modifiant son règlement de telle sorte que nul parlementaire ne puisse se voir "privé du droit de vote, du droit de parole ni du droit d’être représenté à l’Assemblée et dans ses organes".
 
Constantin Kosachev, le président de la commission des Affaires étrangères à la Douma, la chambre basse du Parlement russe, a déclaré cette semaine dans la presse que les parlementaires russes s’envoleraient dès lundi soir vers Strasbourg si la modification était adoptée.
 
Les Russes pourront ainsi élire mercredi le successeur du Norvégien Thorbjorn Jagland au poste de secrétaire général, un choix entre la conservatrice croate Marija Pejčinović Burić et le libéral belge Didier Reynders, tous deux ministres des Affaires étrangères dans leur pays.
 
L’Ukraine contestera une nouvelle fois leurs pouvoirs, avec peu de chances de réunir une majorité.
 
"Je ne suis pas certain de pouvoir rester membre de l’APCE si elle accepte un retour inconditionnel de la Russie", affirme Volodimir Ariev, disant exprimer le point de vue de la majorité de sa délégation.
 
Quant au gouvernement russe, il a déjà dit qu’il verserait les arriérés de sa contribution au budget du Conseil de l’Europe dès la réintégration de sa délégation dans ses prérogatives, soit quelque 75 millions d’euros, intérêts compris.
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