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Procès du cardinal Barbarin du 4 au 6 avril 2018

Mardi 19 Septembre 2017

LYON (Reuters) - Le tribunal correctionnel de Lyon a fixé mardi aux 4, 5 et 6 avril 2018 la date du procès du cardinal Philippe Barbarin, poursuivi pour non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs.
 
Le cardinal-archevêque de Lyon comparaîtra devant le tribunal avec six autres personnes : Maurice Gardès, archevêque d’Auch, Thierry Brac de la Perrière, évêque de Nevers, Luis Ladaria Ferrer, secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi au Vatican, Pierre Durieux, ex-directeur de cabinet du cardinal Barbarin, et Régine Maire, responsable de la cellule d’écoute des victimes de prêtres au diocèse de Lyon.
 
Aucun d’eux n’était présent mardi à l‘audience de conciliation.
Les poursuites à leur encontre font suite à la mise en examen du père Bernard Preynat pour des abus sexuels reconnus et commis entre les années 1980 et 1990 sur de jeunes scouts dont il avait la charge dans la région lyonnaise.
 
Cette affaire de pédophilie au sein de l’Eglise, révélée en janvier 2016 par les victimes réunies au sein de l’association La Parole Libérée, a plongé le diocèse de Lyon dans une crise inédite qui a eu des répercussions au sein de l’Eglise de France et jusqu’au Vatican.
 
Alors que le parquet de Lyon avait classé sans suite le dossier de non-dénonciation d’agressions sexuelles visant la hiérarchie de l’Eglise, une dizaine de victimes ont fait le choix d’une procédure en citation directe afin d’enclencher malgré tout les poursuites.
 
“FAIRE AVANCER LES DROITS”
 
Les plaignants se sont vu demander chacun une somme de 500 euros à titre de consignation afin de couvrir les frais de procédure.
 
Au nom de l’association La Parole Libérée, François Devaux a dit sa satisfaction de voir se tenir cette première audience.
 
“C’est le début d’un long processus pour répondre à une question fondamentale sur le droit”, a-t-il déclaré à l’issue de l’audience. “On espère un débat riche et passionnant qui permettra de redéfinir le champ d’application de la loi sur la non-dénonciation”.
 
Il a précisé que cette audience n’était pour lui « pas le procès du cardinal Barbarin, mais une réflexion très poussée pour faire avancer le droit ».
 
La défense du cardinal a dénoncé de son côté un « acharnement ».
“C’est une procédure dispensable”, a commenté son avocat, Me Jean-Félix Luciani.
 
“Cette procédure est en trop et juridiquement infondée. Sur le plan humain, elle est difficile à vivre pour quelqu’un qui depuis des mois et des mois fait l’objet d’accusations injustes”, a-t-il déclaré.
 
Me Luciani a laissé planer le doute sur la présence de son client à l’audience sur le fond d’avril prochain : “Nous verrons s’il vient à l’audience, nous verrons ce qu’il y a lieu de faire le moment venu”.
 
Il a déploré la volonté « d’effet médiatique » recherché selon lui par les plaignants. ”Il y a eu un classement sans suite et on vient chercher un procès au tribunal? Je ne vois pas pourquoi le tribunal dirait l’inverse dans quelques mois ».
 
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