Pourquoi des condoléances de Macky Sall à la suite de l’accident d’un car Serigne Bi, qui a fait cinq victimes? C’est bien beau, c’est très poli, voire policé, même très politiquement correct, Monsieur le président, mais vos condoléances auront c’est certain, un effet comparable à celui d’un emplâtre sur une jambe de bois. Elles nous vont droit au coeur ces condoléances, mais nous nous en passerions volontiers, leur préférant avec frénésie d’implacables sanctions contre toutes les responsabilités partagées d’un tel fléau national qui s’est mué en triste banalité, et qui s’est greffé sur notre confortable et déresponsabilisante notion de fatalité.
Les accidents de la route, ne sont en rien une fatalité mais résultent d’un ensemble de tares consubstantielles à notre culture rurbanisée d’une part et matérialiste d’autre part.
La France a su en 15 ans passer de 17.000 morts sur les routes chaque année à un peu moins de 3000 ces dernières années. Cela s’est fait dans la douleur de la contrainte. Peut-il y avoir de développement et même de démocratie sans contrainte ? Tous savent où réside le mal. Mais sénégalaisement, on regarde ailleurs, là où le consensus suinte d’hypocrisie coupable.
Le mal réside dans nos capacités à tourner les lois, à tordre les règles des contrôles techniques à coups de billets dans les enveloppes, dans notre regard complaisant sur les garages de mécanos où l’on vend officiellement des pièces de voitures fausses. Notre mal réside dans cette évidence qu’il est interdit de punir, dans ces curieuses scènes où un conducteur mettra sa ceinture de sécurité non pas pour se protéger d’un choc, mais du racket d’un policier.
De quoi parle-t-on? De sanctionner les contrevenants. Bonne intention, sauf que vous devriez surtout sanctionner ceux qui ont autorisé ces épaves criminogènes à rouler, ceux qui laissent faire 800 kms par jour sans se reposer à de jeunes conducteurs au permis douteux, à défaut d’être hasardeux, rien que pour l’appât du gain.
De quoi parle-t-on encore sous le coup d’une émotion, de sanctions? Je crois savoir que pour 2 000 personnes sacrifiées sur l’autel de la Sainte Triche Sénégalaise, en les ayant fait couler en mer avec le Joola, pas une sanction n’a été prise, et les responsables de cette catastrophe font encore ripaille dans les allées du pouvoir. On sanctionnerait pour cinq? On souhaite le croire...
Il faut autre chose que des condoléances pour redresser ces faits tordus qui amochent notre quotidien et le pare de tant de bêtises. Il faut de la poigne et pour cela il faudrait que les corps qui sont chargés de faire respecter nos lois soient eux-mêmes respectables.
L’affaire des commissaires soit-disant corrompus par des dealers qui défraie la chronique ou qui l’effraie - c’est selon - devrait être du pain béni pour le chef de l’état, Macky Sall.
Sans avoir l’outrecuidance de son chargé de com qui lui donne des leçons de marche à suivre et de responsabilités à prendre, nous serions satisfaits s’il prenait des mesures dures et tranchantes à l’égard de la hiérarchie policière dans son ensemble, Ministre Ponce-Pilate compris, afin de signifier que désormais, rien ne saurait plus être comme avant le rapport du Commissaire Keïta. Pour que la police retrouve sa respectabilité sans laquelle aucune réforme ou changement n’est possible. Il en va de même pour la Justice, le seul service public qui porte le nom d’une vertu.
C’est pas des condoléances, Monsieur le Président, que nous voulons recevoir, même si c’est très gentil de votre part. Nous voulons un grand coup de balai. Et tout le monde sait bien que pour bien nettoyer un escalier il faut aller de haut en bas. Implacable logique à laquelle notre redressement voulu et avalisé dans les urnes à travers votre «Yonnu Yokkuté» vous recommande de vous adosser. Au risque de nous perdre.... nous qui perdons déjà nos vies dans l’insouciance des responsables assujettis au «c’est pas grave» et au «Waw-Waw- Souba». (Oui! Oui! Demain!)
Jean-Pierre Correa
Journaliste, chroniqueur
Les accidents de la route, ne sont en rien une fatalité mais résultent d’un ensemble de tares consubstantielles à notre culture rurbanisée d’une part et matérialiste d’autre part.
La France a su en 15 ans passer de 17.000 morts sur les routes chaque année à un peu moins de 3000 ces dernières années. Cela s’est fait dans la douleur de la contrainte. Peut-il y avoir de développement et même de démocratie sans contrainte ? Tous savent où réside le mal. Mais sénégalaisement, on regarde ailleurs, là où le consensus suinte d’hypocrisie coupable.
Le mal réside dans nos capacités à tourner les lois, à tordre les règles des contrôles techniques à coups de billets dans les enveloppes, dans notre regard complaisant sur les garages de mécanos où l’on vend officiellement des pièces de voitures fausses. Notre mal réside dans cette évidence qu’il est interdit de punir, dans ces curieuses scènes où un conducteur mettra sa ceinture de sécurité non pas pour se protéger d’un choc, mais du racket d’un policier.
De quoi parle-t-on? De sanctionner les contrevenants. Bonne intention, sauf que vous devriez surtout sanctionner ceux qui ont autorisé ces épaves criminogènes à rouler, ceux qui laissent faire 800 kms par jour sans se reposer à de jeunes conducteurs au permis douteux, à défaut d’être hasardeux, rien que pour l’appât du gain.
De quoi parle-t-on encore sous le coup d’une émotion, de sanctions? Je crois savoir que pour 2 000 personnes sacrifiées sur l’autel de la Sainte Triche Sénégalaise, en les ayant fait couler en mer avec le Joola, pas une sanction n’a été prise, et les responsables de cette catastrophe font encore ripaille dans les allées du pouvoir. On sanctionnerait pour cinq? On souhaite le croire...
Il faut autre chose que des condoléances pour redresser ces faits tordus qui amochent notre quotidien et le pare de tant de bêtises. Il faut de la poigne et pour cela il faudrait que les corps qui sont chargés de faire respecter nos lois soient eux-mêmes respectables.
L’affaire des commissaires soit-disant corrompus par des dealers qui défraie la chronique ou qui l’effraie - c’est selon - devrait être du pain béni pour le chef de l’état, Macky Sall.
Sans avoir l’outrecuidance de son chargé de com qui lui donne des leçons de marche à suivre et de responsabilités à prendre, nous serions satisfaits s’il prenait des mesures dures et tranchantes à l’égard de la hiérarchie policière dans son ensemble, Ministre Ponce-Pilate compris, afin de signifier que désormais, rien ne saurait plus être comme avant le rapport du Commissaire Keïta. Pour que la police retrouve sa respectabilité sans laquelle aucune réforme ou changement n’est possible. Il en va de même pour la Justice, le seul service public qui porte le nom d’une vertu.
C’est pas des condoléances, Monsieur le Président, que nous voulons recevoir, même si c’est très gentil de votre part. Nous voulons un grand coup de balai. Et tout le monde sait bien que pour bien nettoyer un escalier il faut aller de haut en bas. Implacable logique à laquelle notre redressement voulu et avalisé dans les urnes à travers votre «Yonnu Yokkuté» vous recommande de vous adosser. Au risque de nous perdre.... nous qui perdons déjà nos vies dans l’insouciance des responsables assujettis au «c’est pas grave» et au «Waw-Waw- Souba». (Oui! Oui! Demain!)
Jean-Pierre Correa
Journaliste, chroniqueur