Le Président Macky Sall s'est rendu au Sommet du G7 comme invité, en sa qualité de « Président du Comité d'orientation des Chefs d'États et de Gouvernement du NEPAD. » Le Chef de l’Etat du Senegal, sans ce titre, n’aurait aucune prétention à siéger à ce niveau.
À la fois pédagogique et stratégique, la démarche du Président WADE avait pour but de dénoncer ce cénacle de riches qui prend des décisions engageant le destin des Peuples du monde entier sans les consulter. D’une part. D’autre part, il s’agissait de faire entendre la voix de l’Afrique au Monde. On remarquera la portée d’un tel exercice : faire parler l’Afrique d’une seule voix et mettre les pays riches face à leur responsabilités dans le retard du Continent, suite à leurs politiques impérialistes et esclavagistes ayant duré plusieurs siècles.
Le Président Jacques Chirac, conscient de la dimension intellectuelle du Président WADE, suggérait à chaque occasion que ce soit lui qui prenne la parole au nom du Continent, pour défendre la Nouvelle Vision du Développement de l’Afrique. Ce qu’il faisait avec le brio de sa profession d’avocat dans les délais impartis dans ce type de sommets, c’est à dire en 8 et 15 minutes. Le Président WADE profitait de ces tribunes pour dénoncer, vigoureusement, le binôme dette et aide qui nous enserre et nous vassalise.
En lieu et place, l’approche du NEPAD qu’il proposait inlassablement aux pays du G8 d’alors, c’était de soutenir un nouveau paradigme du développement de l’Afrique basé sur l’investissement massif dans « les Infrastructures et l’Education ». Le Président WADE se sera battu comme un lion, souvent seul, pour demander aux pays riches de remplacer « l’aide » par des investissements massifs dans les infrastructures afin de booster les échanges intra-africains et ainsi relancer des croissances par pays en créant partout des emplois et de la richesse .
Cette approche permettait de fonder un nouveau partenariat ( gagnant- gagnant) au bénéfice d’une croissance mondiale équitable parce que bien répartie. Paradoxalement, c’est au moment où le discours du Président WADE commençait à convaincre les grandes puissances que les logiques égocentriques africaines ont repris le dessus.
En lieu et place des Grands projets structurants comme le chemin de fer Dakar-Djibouti, l’Autoroute Tanger-Cape Town etc. , les dirigeants de plusieurs pays africains se sont recroquevillés sur des logiques de coopération bilatérale et de projets à court terme pour des raisons souvent électoralistes. Je retiens que le Président WADE a toujours laissé une forte impression dans ces cercles de haut niveau. J’ai eu le privilège de l’accompagner de près, notamment au Sommet du G8 en 2010 à Huntsville au Canada, en qualité d’Ambassadeur.
Il faut dès lors rappeler que c'est le Président Abdoulaye WADE qui avait, en son temps, plaidé pour l'accès de l’Afrique à ce cercle fermé des pays riches, principalement occidentaux. Le G7 était alors appelé G8 avant l’exclusion de la Russie coupable d’’avoir annexé la Crimée.
À la fois pédagogique et stratégique, la démarche du Président WADE avait pour but de dénoncer ce cénacle de riches qui prend des décisions engageant le destin des Peuples du monde entier sans les consulter. D’une part. D’autre part, il s’agissait de faire entendre la voix de l’Afrique au Monde. On remarquera la portée d’un tel exercice : faire parler l’Afrique d’une seule voix et mettre les pays riches face à leur responsabilités dans le retard du Continent, suite à leurs politiques impérialistes et esclavagistes ayant duré plusieurs siècles.
Le Président Jacques Chirac, conscient de la dimension intellectuelle du Président WADE, suggérait à chaque occasion que ce soit lui qui prenne la parole au nom du Continent, pour défendre la Nouvelle Vision du Développement de l’Afrique. Ce qu’il faisait avec le brio de sa profession d’avocat dans les délais impartis dans ce type de sommets, c’est à dire en 8 et 15 minutes. Le Président WADE profitait de ces tribunes pour dénoncer, vigoureusement, le binôme dette et aide qui nous enserre et nous vassalise.
En lieu et place, l’approche du NEPAD qu’il proposait inlassablement aux pays du G8 d’alors, c’était de soutenir un nouveau paradigme du développement de l’Afrique basé sur l’investissement massif dans « les Infrastructures et l’Education ». Le Président WADE se sera battu comme un lion, souvent seul, pour demander aux pays riches de remplacer « l’aide » par des investissements massifs dans les infrastructures afin de booster les échanges intra-africains et ainsi relancer des croissances par pays en créant partout des emplois et de la richesse .
Cette approche permettait de fonder un nouveau partenariat ( gagnant- gagnant) au bénéfice d’une croissance mondiale équitable parce que bien répartie. Paradoxalement, c’est au moment où le discours du Président WADE commençait à convaincre les grandes puissances que les logiques égocentriques africaines ont repris le dessus.
En lieu et place des Grands projets structurants comme le chemin de fer Dakar-Djibouti, l’Autoroute Tanger-Cape Town etc. , les dirigeants de plusieurs pays africains se sont recroquevillés sur des logiques de coopération bilatérale et de projets à court terme pour des raisons souvent électoralistes. Je retiens que le Président WADE a toujours laissé une forte impression dans ces cercles de haut niveau. J’ai eu le privilège de l’accompagner de près, notamment au Sommet du G8 en 2010 à Huntsville au Canada, en qualité d’Ambassadeur.
Hélas, les politiques impérialistes ont depuis retrouvé de la vigueur, avec la complicité agissante des dirigeants africains contemporains, timorés et en deçà des défis de leurs responsabilités historiques. Ils ont rompu (sans l’avouer) avec le rêve panafricain des fondateurs du NEPAD, première vision économique continentale axée sur une revue de projets et une évaluation des moyens nécessaires pour les financer dans le sens d’un développement cohérent des différentes régions africaines. D’autant que cette vision émanait des Chefs d’Etats africains eux-mêmes, les pays occidentaux ne pouvaient, raisonnablement, faire la sourde oreille longtemps.
Ils feront alors dans le dilatoire et mettront en œuvre la vieille recette, « diviser pour mieux régner ». À ce jour... Il faudra avec le recul se demander s’il ne valait pas mieux rechercher le financement du NEPAD du côté de la Chine et d’autres pays émergents... Encore faut-il être libre de ses choix économiques et politiques !
Ils feront alors dans le dilatoire et mettront en œuvre la vieille recette, « diviser pour mieux régner ». À ce jour... Il faudra avec le recul se demander s’il ne valait pas mieux rechercher le financement du NEPAD du côté de la Chine et d’autres pays émergents... Encore faut-il être libre de ses choix économiques et politiques !
Mais ce qui me pose question ici, c’est que depuis 7 ans que le Président Macky SALL dirige le Sénégal, je ne me souviens pas l’avoir vu prendre une initiative majeure pour le NEPAD. Il n’en parle même jamais! Même s’il est rejoint par le suivi des dossiers initiés par les fondateurs du NEPAD. Que l’on me détrompe au besoin. Cela est dommage. Car l’agenda de la politique intérieure du Sénégal aura influencé négativement un projet continental d’envergure.
En attendant d’avoir accès au discours du Président Sall au G7, je crois pouvoir dire que le Sénégal a raté une occasion de grandeur en 2012. Le Président Macky Sall aurait eu tout le bénéfice politique d’impliquer le Président WADE dans le suivi et l’impulsion du NEPAD dont il est un des concepteurs. Il en était, également, un des plus ardents défenseurs.
Mais il fallait alors avoir une autre, et une haute, conception de la politique! Il serait temps d’ailleurs que dans notre pays nous fassions un audit de la politique ! Pour redéfinir ses paradigmes...Pour établir, au moins, que l’action politique ne se réduit pas à la ruse ni à la finesse des traquenards . La politique ne se réduit pas, non plus, à une aptitude prononcée à éliminer tous ses adversaires potentiels. En politique, l’intelligence du cœur et la générosité sont le levain des grands desseins. À chacun de choisir le panthéon de son destin!
Je ne suis pas Wadiste au sens de l’idolâtre qui ne voit pas les erreurs commises par l’objet de son culte. Je ne suis pas non plus membre du PDS. J’ai eu, seulement, comme beaucoup d’autres , le privilège de travailler aux côtés du Président WADE et, avec le recul et l’observation des temps actuels, j’affirme sans ambages mon point de vue final le concernant à travers quelques faits: Abdoulaye WADE a été un grand Président africain!
Au plan des symboles forts et pour rester dans l’actualité récente : Il a redonné vie et dignité aux tirailleurs en leur consacrant une journée inscrite dans l’agenda républicain. Il a réhabilité le Cimetiere de Thiaroye jeté dans l’oubli par les régimes précédents, et mis sous les projecteurs les tragiques événements qui y ont conduits des centaines de tirailleurs. Il a ainsi honoré la mémoire de tous les anciens combattants africains.
Il a, par ailleurs défendu, sur tous les foras mondiaux, la dignité de l’Afrique. Son célèbre discours à la FAO reste dans toutes les mémoires et reste une anthologie dans le genre. Il a poussé à la roue pour un panafricanisme plus pragmatique moins émotif et verbal . Il a tenté de distendre le cordon ombilical avec la France avec les conséquences, pour lui-même, visibles à l’œil nu! Jugez-en: pousser la témérité jusqu’à remettre en cause les conditions de la présence militaire française sur notre sol? Il fallait le faire! Reprendre notre souveraineté sur le port de Dakar, en diversifiant les opérateurs, il fallait oser...Entre autres.
Au plan des symboles forts et pour rester dans l’actualité récente : Il a redonné vie et dignité aux tirailleurs en leur consacrant une journée inscrite dans l’agenda républicain. Il a réhabilité le Cimetiere de Thiaroye jeté dans l’oubli par les régimes précédents, et mis sous les projecteurs les tragiques événements qui y ont conduits des centaines de tirailleurs. Il a ainsi honoré la mémoire de tous les anciens combattants africains.
Il a, par ailleurs défendu, sur tous les foras mondiaux, la dignité de l’Afrique. Son célèbre discours à la FAO reste dans toutes les mémoires et reste une anthologie dans le genre. Il a poussé à la roue pour un panafricanisme plus pragmatique moins émotif et verbal . Il a tenté de distendre le cordon ombilical avec la France avec les conséquences, pour lui-même, visibles à l’œil nu! Jugez-en: pousser la témérité jusqu’à remettre en cause les conditions de la présence militaire française sur notre sol? Il fallait le faire! Reprendre notre souveraineté sur le port de Dakar, en diversifiant les opérateurs, il fallait oser...Entre autres.
Je concède, néanmoins, qu’il a commis de très grosses erreurs en politique intérieure. Il les a payées cash! L’objectivité est en effet une de mes quêtes personnelles. Elle est une dimension de la Liberté. Elle s’éprouve de soi en soi. Ce n’est pas toujours « payant », car cela n’a pas de prix!
Mais je souhaitais dire ici au Président WADE mon admiration pour son leadership sur les questions internationales et africaines durant ses deux mandats. Je voudrais aussi lui dire mon respect pour son indépendance d’esprit et son cran lorsqu’il s’agit de défendre nos intérêts nationaux et ceux de l’Afrique. Avec le recul, je crois qu’il serait temps de lui en rendre justice. D’autant plus que maintenant on peut mesurer le chemin parcouru...Je le fais avec d’autant plus de plaisir que personne ne peut plus me soupçonner de flagornerie intéressée. J’ai conduit jusqu’au bout ma conception de la reconnaissance personnelle avec le Président WADE. Dans la situation consécutive à l’alternance de 2012, les flatteurs situationnistes eux avaient compris très tôt le sens du vent et ils ont tourné avec. Chacun à sa manière et à son rythme...Ils se reconnaîtront !
Je saisis aussi l’occasion pour rendre un hommage appuyé à celui qui fut, pendant 9 années, le Ministre des Affaires étrangères du Président WADE, Cheikh Tidiane GADIO qui aura défendu, illustré et diffusé avec beaucoup de panache la vision panafricaine du Sénégal. Une vision qui correspond à tout ce à quoi il croit lui-même sincèrement. Cela est, et reste son combat, même hors de ses fonctions gouvernementales. Vivement son retour au charbon!
Je sais, pour ne pas conclure, que certains vont nécessairement m’interpeller sur le voyage du Président WADE à Benghazi à la veille de l’exécution du Président Khadaffi. En attendant d’entendre le principal intéressé se prononcer sur la question, je considère que ce fut une faute politique et stratégique lourde de conséquences qui aura entaché un parcours, presque sans fautes, au service d’un destin pour l’Afrique. Tous les panafricains en sont sortis meurtris. Il serait temps que le Président WADE leur parle. Pour la postérité.
Pour ce qui me concerne, j’ai dis ce que je crois. Sans jamais chercher à défendre l’indéfendable. Quitte à être privé de dessert!
Amadou Tidiane WONE
woneamadoutidiane@gmail.com
Amadou Tidiane WONE
woneamadoutidiane@gmail.com