L’Ouganda a déclenché mardi en concertation avec Kinshasa une opération militaire en République démocratique du Congo (RDC) contre des positions rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), accusées par le Congo de massacres de civils et par Kampala de récents attentats revendiqués par l’organisation djihadiste État islamique (EI).
Des frappes aériennes et des tirs d’artillerie à partir de l’Ouganda ont été annoncés par des sources officielles à Kampala, la capitale ougandaise, et en République Démocratique du Congo. L’entrée dans l’est de la RDC de troupes ougandaises au sol, au poste-frontière de Nobili (Nord-Kivu), a ensuite été signalée par divers témoins et sources, vidéos amateurs à l’appui.
« Les actions ciblées et concertées avec l’armée ougandaise ont commencé aujourd’hui avec des frappes aériennes et des tirs d’artillerie à partir de l’Ouganda sur les positions des terroristes ADF en RDC », a dit dans la matinée sur Twitter le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement congolais Patrick Muyaya.
« Nous avons lancé des frappes aériennes et d’artillerie communes contre des camps ADF avec nos alliés congolais », a déclaré également sur le réseau social la porte-parole de l’armée ougandaise Flavia Byekwaso. En fin de journée, elle affirmait que les cibles visées avaient été « atteintes avec précision », ajoutant que la traque des « terroristes » allait continuer « lors d’opérations terrestres ».
« Pour l’instant, les forces spéciales congolaises appuyées par les unités spéciales ougandaises vont mener des opérations de fouille et de contrôle pour nettoyer et sécuriser les positions des ADF touchées par les frappes de ce matin », a également dit dans la soirée dans un communiqué le porte-parole de l’armée de RDC, Léon Richard Kasonga. Communication complétée par un nouveau tweet du porte-parole du gouvernement : « il a été convenu […] de poursuivre des opérations en profondeur par les forces spéciales des deux pays », a indiqué Patrick Muyaya.
À 5 h, la chefferie (entité administrative) de Watalinga « s’est réveillée au bruit de tirs d’armes lourdes » provenant d’un village ougandais frontalier, a raconté à l’AFP le président de la société civile locale Zawadi Ngandanodette. Les explosions ont provoqué la panique parmi la population, mais la situation est ensuite revenue au calme, a-t-il ajouté.
Selon d’autres témoins, des explosions ont aussi été entendues dans la province voisine d’Ituri, vers Boga et Tchabi, des secteurs connus pour abriter de nombreux rebelles ADF.
Dans l’après-midi, un travailleur humanitaire présent à la frontière a vu à Nobili « une colonne de militaires ougandais », à pied, « très bien armés, avec des véhicules blindés qui les suivaient », entrer sur le territoire congolais. Selon une source au sein des Nations unies, ces militaires se dirigeaient vers Kamango, localité située à quelque 8 km au nord-ouest.
« Ennemi commun »
Un conseiller de la présidence de RDC avait confirmé dimanche à l’AFP sous couvert d’anonymat des informations de sources diplomatiques selon lesquelles le président Félix Tshisekedi avait autorisé l’armée ougandaise à traverser la frontière pour combattre les rebelles des ADF. Il ajoutait toutefois qu’il fallait que « toutes les procédures soient respectées notamment au niveau du Parlement ».
Cette autorisation n’est pas vue d’un bon œil par tous les Congolais, certains pointant du doigt le rôle joué par les voisins ougandais et rwandais dans la déstabilisation de l’est de la RDC depuis près de 30 ans.
Le ministre congolais de la Communication avait de son côté assuré lundi qu’il n’y avait « pas de troupes ougandaises » en RDC, mais que des « actions ciblées et concertées » étaient « envisagées avec l’armée ougandaise pour combattre les terroristes de l’ADF, notre ennemi commun ».
À l’origine, les ADF étaient une coalition de groupes armés ougandais, dont le plus important était composé de musulmans opposés au régime du président Yoweri Museveni.
Ils sont installés depuis 1995 dans l’Est congolais, où ils ont fait souche et sont considérés comme le plus meurtrier des multiples groupes armés sévissant dans la région.
Depuis avril 2019, certaines de leurs attaques sont revendiquées par l’EI qui désigne le groupe comme sa « Province d’Afrique centrale » (Iscap). En mars dernier, les États-Unis ont placé les ADF parmi les « groupes terroristes » affiliés aux djihadistes de l’EI.
L’Ouganda a accusé « un groupe local lié aux ADF » d’être l’auteur d’un double attentat-suicide qui a tué quatre personnes le 16 novembre à Kampala et a été revendiqué par l’EI. Cette attaque était survenue après un attentat à la bombe contre un restaurant de la capitale le 23 octobre et un attentat-suicide dans un bus près de Kampala deux jours plus tard.
Le Nord-Kivu et la province voisine de l’Ituri sont depuis début mai sous état de siège, avec les autorités civiles remplacées par des officiers de l’armée et de la police. Malgré cette mesure exceptionnelle, l’armée n’a pu empêcher le massacre de près de 1200 civils pendant cette période, selon un bilan du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST). (AFP)
Des frappes aériennes et des tirs d’artillerie à partir de l’Ouganda ont été annoncés par des sources officielles à Kampala, la capitale ougandaise, et en République Démocratique du Congo. L’entrée dans l’est de la RDC de troupes ougandaises au sol, au poste-frontière de Nobili (Nord-Kivu), a ensuite été signalée par divers témoins et sources, vidéos amateurs à l’appui.
« Les actions ciblées et concertées avec l’armée ougandaise ont commencé aujourd’hui avec des frappes aériennes et des tirs d’artillerie à partir de l’Ouganda sur les positions des terroristes ADF en RDC », a dit dans la matinée sur Twitter le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement congolais Patrick Muyaya.
« Nous avons lancé des frappes aériennes et d’artillerie communes contre des camps ADF avec nos alliés congolais », a déclaré également sur le réseau social la porte-parole de l’armée ougandaise Flavia Byekwaso. En fin de journée, elle affirmait que les cibles visées avaient été « atteintes avec précision », ajoutant que la traque des « terroristes » allait continuer « lors d’opérations terrestres ».
« Pour l’instant, les forces spéciales congolaises appuyées par les unités spéciales ougandaises vont mener des opérations de fouille et de contrôle pour nettoyer et sécuriser les positions des ADF touchées par les frappes de ce matin », a également dit dans la soirée dans un communiqué le porte-parole de l’armée de RDC, Léon Richard Kasonga. Communication complétée par un nouveau tweet du porte-parole du gouvernement : « il a été convenu […] de poursuivre des opérations en profondeur par les forces spéciales des deux pays », a indiqué Patrick Muyaya.
À 5 h, la chefferie (entité administrative) de Watalinga « s’est réveillée au bruit de tirs d’armes lourdes » provenant d’un village ougandais frontalier, a raconté à l’AFP le président de la société civile locale Zawadi Ngandanodette. Les explosions ont provoqué la panique parmi la population, mais la situation est ensuite revenue au calme, a-t-il ajouté.
Selon d’autres témoins, des explosions ont aussi été entendues dans la province voisine d’Ituri, vers Boga et Tchabi, des secteurs connus pour abriter de nombreux rebelles ADF.
Dans l’après-midi, un travailleur humanitaire présent à la frontière a vu à Nobili « une colonne de militaires ougandais », à pied, « très bien armés, avec des véhicules blindés qui les suivaient », entrer sur le territoire congolais. Selon une source au sein des Nations unies, ces militaires se dirigeaient vers Kamango, localité située à quelque 8 km au nord-ouest.
« Ennemi commun »
Un conseiller de la présidence de RDC avait confirmé dimanche à l’AFP sous couvert d’anonymat des informations de sources diplomatiques selon lesquelles le président Félix Tshisekedi avait autorisé l’armée ougandaise à traverser la frontière pour combattre les rebelles des ADF. Il ajoutait toutefois qu’il fallait que « toutes les procédures soient respectées notamment au niveau du Parlement ».
Cette autorisation n’est pas vue d’un bon œil par tous les Congolais, certains pointant du doigt le rôle joué par les voisins ougandais et rwandais dans la déstabilisation de l’est de la RDC depuis près de 30 ans.
Le ministre congolais de la Communication avait de son côté assuré lundi qu’il n’y avait « pas de troupes ougandaises » en RDC, mais que des « actions ciblées et concertées » étaient « envisagées avec l’armée ougandaise pour combattre les terroristes de l’ADF, notre ennemi commun ».
À l’origine, les ADF étaient une coalition de groupes armés ougandais, dont le plus important était composé de musulmans opposés au régime du président Yoweri Museveni.
Ils sont installés depuis 1995 dans l’Est congolais, où ils ont fait souche et sont considérés comme le plus meurtrier des multiples groupes armés sévissant dans la région.
Depuis avril 2019, certaines de leurs attaques sont revendiquées par l’EI qui désigne le groupe comme sa « Province d’Afrique centrale » (Iscap). En mars dernier, les États-Unis ont placé les ADF parmi les « groupes terroristes » affiliés aux djihadistes de l’EI.
L’Ouganda a accusé « un groupe local lié aux ADF » d’être l’auteur d’un double attentat-suicide qui a tué quatre personnes le 16 novembre à Kampala et a été revendiqué par l’EI. Cette attaque était survenue après un attentat à la bombe contre un restaurant de la capitale le 23 octobre et un attentat-suicide dans un bus près de Kampala deux jours plus tard.
Le Nord-Kivu et la province voisine de l’Ituri sont depuis début mai sous état de siège, avec les autorités civiles remplacées par des officiers de l’armée et de la police. Malgré cette mesure exceptionnelle, l’armée n’a pu empêcher le massacre de près de 1200 civils pendant cette période, selon un bilan du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST). (AFP)