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RFK, neveu de Kennedy, soutient le républicain Trump face à la démocrate Harris

Vendredi 23 Août 2024

Triomphalement investis par leur parti respectif, Kamala Harris et Donald Trump entament la course finale vers la présidentielle américaine du 5 novembre, redevenue un duel au sens strict avec la suspension vendredi de la campagne de Robert F. Kennedy Jr.

 

Le candidat indépendant, héritier considéré comme excentrique de la célèbre dynastie politique démocrate, a vigoureusement critiqué dans un discours le Parti démocrate, citant trois causes, parmi lesquelles la liberté d'expression et la guerre en Ukraine, pour sa décision de se "présenter comme indépendant et maintenant d'apporter (son) soutien au président Trump".

 

"Je suspends simplement ma campagne", a affirmé le neveu du célèbre président assassiné John F. Kennedy, dans un discours à Phoenix, capitale de l'Etat clé d'Arizona (sud-ouest). Il a reconnu "ne plus voir de voie véritable vers la Maison Blanche".

 

M. Kennedy, communément désigné par ses initiales RFK, a précisé que son nom resterait sur les bulletins de vote dans la plupart des Etats. "Mais dans une dizaine d'Etats disputés où ma présence pourrait fausser le résultat, je retirerai mon nom et j'ai déjà entamé le processus", a-t-il souligné.

 

Selon les sondages, l'impact du soutien du candidat indépendant, crédité jusqu'à présent de 4 à 5% des intentions de vote, sur la campagne de l'ancien président républicain reste incertain.

 

"Nous venons de recevoir un très appréciable soutien de RFK Jr", s'est félicité Donald Trump, qui se trouvait au même moment dans l'Etat clé voisin du Nevada, à Las Vegas, pour promettre des baisses d'impôts, saluant "un super gars, respecté par tout le monde".

 

Il se rendait ensuite lui-même en Arizona pour un meeting de campagne en compagnie d'un "invité surprise", qui pourrait bien être RFK.

"Nous allons gagner", a de son côté déclaré aux journalistes qui l'accompagnaient Kamala Harris, vice-présidente du sortant Joe Biden.

 

Elle n'a pas répondu aux questions sur le ralliement de RFK à son adversaire mais son équipe de campagne s'est adressée dans un communiqué aux électeurs potentiels du candidat indépendant.

 

"A tous les Américains qui sont fatigués de Donald Trump et qui cherchent une nouvelle voie, notre campagne est faite pour vous", leur écrit sa directrice de campagne Jen O'Malley Dillon.

 

- Cascade de surprises -

 

Car si Kamala Harris est sortie de la convention démocrate à Chicago (nord) jeudi soir avec une légère avance dans la plupart des sondages sur Donald Trump, tout reste à faire, surtout dans les sept "swing states", les Etats les plus indécis, où de larges pans de l'électorat semblent acquis à son rival.

 

La vice-présidente a accepté jeudi l'investiture de délégués démocrates survoltés, au terme d'une convention euphorique marquée entre autres par le discours percutant de Michelle Obama, l'énergie du colistier Tim Walz, et une programmation musicale festive.

 

Elle a promis aux Etats-Unis un "nouveau chemin" d'unité.

 

Donald Trump, qui a mitraillé son réseau Truth Social de messages furieux pendant son discours, l'a accusée d'avoir contribué au "déclin" des Etats-Unis en tant que vice-présidente.

 

Les duellistes pourront opposer leurs deux visions le 10 septembre en Pennsylvanie (nord-est) lors de leur premier débat, prochain temps fort de la campagne.

 

Qui sait combien de bouleversements réserve encore cette campagne folle, après la tentative d'assassinat contre Donald Trump le 13 juillet et le retrait choc de Joe Biden le 21 juillet?

 

Une nouvelle encourageante pour Kamala Harris est venue vendredi sur le front de l'économie: le président de la Réserve fédérale Jerome Powell a ouvert la porte à une première baisse des taux de l'institution, dès septembre, devant amener une réduction du coût de l'emprunt pour les entreprises et ménages américains.

 

En revanche, la campagne "Abandon Biden", qui militait pour la défaite du candidat démocrate en raison de son soutien jugé inconditionnel à Israël dans son opération à Gaza, a prévenu qu'elle poursuivait sa mobilisation contre Kamala Harris afin de sanctionner une administration "complice de génocide", selon elle.

 

Ces divisions pourraient lui coûter de précieuses voix dans certains Etats clés, en particulier dans le Michigan (nord), qui compte une importante communauté arabo-musulmane sensible au sort des Palestiniens. [AFP]

 
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