La police espagnole est intervenue en force dimanche en Catalogne pour empêcher la tenue du référendum d'indépendance interdit, en s'emparant d'urnes et en fermant des bureaux de vote, des opérations qui ont entraîné des heurts avec des partisans du scrutin et fait 91 blessés.
Ces incidents ont rejailli sur les relations déjà extrêmement tendues entre le gouvernement de Madrid et les autorités catalanes, tous deux se renvoyant la responsabilité des heurts.
A la mi-journée, le silence régnait dans Barcelone, troublé ponctuellement par le vrombissement d'hélicoptères, des cris de manifestants et des sirènes de police.
La plupart des rues s'étaient vidées et seuls des rassemblements étaient visibles aux abords de bureaux de vote pour ce scrutin interdit par la justice, et qui constitue un défi sans précédent pour l'Etat espagnol, selon un journaliste de l'AFP.
Une sécession de la Catalogne, qui compte pour 19% du PIB du pays serait au saut dans l'inconnu, comparable à celui du Brexit déclenché par un référendum en juin 2016.
A Barcelone, des groupes de plusieurs centaines de personnes faisaient barrage, pour protéger les installations et pouvoir voter, parfois après une longue attente liée aux problèmes de consultation des fichiers informatiques d'électeurs.
En milieu de matinée les policiers anti-émeutes ont, selon des témoins, utilisé des balles en caoutchouc à Barcelone où des milliers de personnes étaient descendues dans la rue pour participer au scrutin.
Les manifestants tentaient de protéger les bureaux de vote lorsque la police y a pénétré de force pour saisir des urnes et le matériel de vote.
"Ils ont emporté six ou sept urnes (...). Ils sont entrés en défonçant la porte. Nous étions à l'intérieur en chantant l'hymne catalan et nous entendions des coups très violents sur la porte", a raconté Marc Carrasco, chargé d'un bureau de vote à Barcelone.
Au moins 91 personnes ont été blessées, dont une gravement à l'oeil, dans des heurts entre la police et les partisans du référendum, selon les services de santé régionaux.
De son côté le ministère de l'Intérieur a annoncé que 11 membres des forces de l'ordre avaient été blessés, ajoutant que des policiers avaient été visés par des jets de pierres.
- 'Farce' -
Le président indépendantiste de l'exécutif catalan Carles Puigdemont a dénoncé la "violence injustifiée" dont a fait usage la police nationale.
La numéro deux du gouvernement espagnol Soraya Saenz de Santamaria et le préfet de Catalogne Enric Millo l'ont au contraire pressé de mettre fin à la "farce" du référendum, le rendant responsable des éventuelles violences qui en découleraient.
De Gérone à Barcelone ou Figueras, des milliers de Catalans s'étaient massés dès l'aube devant les centres de vote pour participer au scrutin.
Malgré les interventions policières, des citoyens ont quand même voté par endroits, selon des journalistes de l'AFP.
Les électeurs devaient répondre par "oui" ou par "non" à la question: "voulez-vous que la Catalogne soit un Etat indépendant sous forme de république?".
Quelque 2.300 bureaux avaient été mis en place par l'exécutif régional pour permettre aux 5,3 millions de Catalans de voter. Et en fin de matinée, il assurait que 73% des bureaux restaient ouverts. Le gouvernement espagnol avait annoncé la veille avoir mis sous scellés 1.300 bureaux.
A Gérone, des heurts ont éclaté avec la foule lorsque des policiers anti-émeutes ont fait irruption dans le bureau où devait se rendre M. Puigdemont.
Celui-ci est finalement allé voter dans un autre bureau de vote proche de Gérone, selon le gouvernement catalan.
"Nous pouvons tenir un référendum d'autodétermination assorti de garanties comme nous nous y étions engagés", a affirmé le porte-parole du gouvernement régional Jordi Turull.
Il a affirmé que l'exécutif catalan disposait d'un "recensement universel" qui permettrait aux électeurs de voter dans n'importe quel bureau de la région.
- Gerard Piqué a voté -
Les habitants de la région, où l'indépendantisme gagne du terrain depuis le début des années 2010, sont divisés presque à parts égales sur l'indépendance.
Mais les Catalans souhaitent majoritairement, à plus de 80%, un référendum d'autodétermination légal, selon les derniers sondages.
Le défenseur du FC Barcelone Gerard Piqué et les anciens capitaines Xavi Hernandez et Carles Puyol ont apporté leur soutien aux Catalans qui souhaitent voter.
"J'ai voté. Ensemble, nous sommes inarrêtables pour défendre la démocratie", a écrit Piqué sur Twitter.
Depuis le 6 septembre, date de la convocation du référendum par le pouvoir régional, ni les poursuites judiciaires ni les arrestations ou perquisitions n'ont dissuadé les indépendantistes de cette région où vivent 16% des habitants du pays d'organiser ce scrutin interdit.
Lors d'un entretien avec l'AFP samedi Carles Puigdemont avait déclaré qu'en cas de victoire du oui il y aurait des "décisions politiques" qui pourraient déboucher sur une déclaration d'indépendance.
Les conséquences d'une telle déclaration inquiètent beaucoup d'Espagnols qui sont pour la première fois descendus dans la rue par milliers samedi pour protester contre le référendum jugé non représentatif. "La Catalogne, c'est l'Espagne", lisait-on sur certaines des pancartes.
Dimanche, plusieurs centaines de militants d'extrême-droite ont aussi manifesté avec des drapeaux espagnols à Barcelone, à l'entrée de la très touristique avenue des Ramblas, selon une journaliste de l'AFPTV.
Le quotidien El Pais assurait dimanche en Une que la démocratie espagnole était "face à son plus grand défi" depuis la mort du dictateur Francisco Franco en 1975. (AFP)
Ces incidents ont rejailli sur les relations déjà extrêmement tendues entre le gouvernement de Madrid et les autorités catalanes, tous deux se renvoyant la responsabilité des heurts.
A la mi-journée, le silence régnait dans Barcelone, troublé ponctuellement par le vrombissement d'hélicoptères, des cris de manifestants et des sirènes de police.
La plupart des rues s'étaient vidées et seuls des rassemblements étaient visibles aux abords de bureaux de vote pour ce scrutin interdit par la justice, et qui constitue un défi sans précédent pour l'Etat espagnol, selon un journaliste de l'AFP.
Une sécession de la Catalogne, qui compte pour 19% du PIB du pays serait au saut dans l'inconnu, comparable à celui du Brexit déclenché par un référendum en juin 2016.
A Barcelone, des groupes de plusieurs centaines de personnes faisaient barrage, pour protéger les installations et pouvoir voter, parfois après une longue attente liée aux problèmes de consultation des fichiers informatiques d'électeurs.
En milieu de matinée les policiers anti-émeutes ont, selon des témoins, utilisé des balles en caoutchouc à Barcelone où des milliers de personnes étaient descendues dans la rue pour participer au scrutin.
Les manifestants tentaient de protéger les bureaux de vote lorsque la police y a pénétré de force pour saisir des urnes et le matériel de vote.
"Ils ont emporté six ou sept urnes (...). Ils sont entrés en défonçant la porte. Nous étions à l'intérieur en chantant l'hymne catalan et nous entendions des coups très violents sur la porte", a raconté Marc Carrasco, chargé d'un bureau de vote à Barcelone.
Au moins 91 personnes ont été blessées, dont une gravement à l'oeil, dans des heurts entre la police et les partisans du référendum, selon les services de santé régionaux.
De son côté le ministère de l'Intérieur a annoncé que 11 membres des forces de l'ordre avaient été blessés, ajoutant que des policiers avaient été visés par des jets de pierres.
- 'Farce' -
Le président indépendantiste de l'exécutif catalan Carles Puigdemont a dénoncé la "violence injustifiée" dont a fait usage la police nationale.
La numéro deux du gouvernement espagnol Soraya Saenz de Santamaria et le préfet de Catalogne Enric Millo l'ont au contraire pressé de mettre fin à la "farce" du référendum, le rendant responsable des éventuelles violences qui en découleraient.
De Gérone à Barcelone ou Figueras, des milliers de Catalans s'étaient massés dès l'aube devant les centres de vote pour participer au scrutin.
Malgré les interventions policières, des citoyens ont quand même voté par endroits, selon des journalistes de l'AFP.
Les électeurs devaient répondre par "oui" ou par "non" à la question: "voulez-vous que la Catalogne soit un Etat indépendant sous forme de république?".
Quelque 2.300 bureaux avaient été mis en place par l'exécutif régional pour permettre aux 5,3 millions de Catalans de voter. Et en fin de matinée, il assurait que 73% des bureaux restaient ouverts. Le gouvernement espagnol avait annoncé la veille avoir mis sous scellés 1.300 bureaux.
A Gérone, des heurts ont éclaté avec la foule lorsque des policiers anti-émeutes ont fait irruption dans le bureau où devait se rendre M. Puigdemont.
Celui-ci est finalement allé voter dans un autre bureau de vote proche de Gérone, selon le gouvernement catalan.
"Nous pouvons tenir un référendum d'autodétermination assorti de garanties comme nous nous y étions engagés", a affirmé le porte-parole du gouvernement régional Jordi Turull.
Il a affirmé que l'exécutif catalan disposait d'un "recensement universel" qui permettrait aux électeurs de voter dans n'importe quel bureau de la région.
- Gerard Piqué a voté -
Les habitants de la région, où l'indépendantisme gagne du terrain depuis le début des années 2010, sont divisés presque à parts égales sur l'indépendance.
Mais les Catalans souhaitent majoritairement, à plus de 80%, un référendum d'autodétermination légal, selon les derniers sondages.
Le défenseur du FC Barcelone Gerard Piqué et les anciens capitaines Xavi Hernandez et Carles Puyol ont apporté leur soutien aux Catalans qui souhaitent voter.
"J'ai voté. Ensemble, nous sommes inarrêtables pour défendre la démocratie", a écrit Piqué sur Twitter.
Depuis le 6 septembre, date de la convocation du référendum par le pouvoir régional, ni les poursuites judiciaires ni les arrestations ou perquisitions n'ont dissuadé les indépendantistes de cette région où vivent 16% des habitants du pays d'organiser ce scrutin interdit.
Lors d'un entretien avec l'AFP samedi Carles Puigdemont avait déclaré qu'en cas de victoire du oui il y aurait des "décisions politiques" qui pourraient déboucher sur une déclaration d'indépendance.
Les conséquences d'une telle déclaration inquiètent beaucoup d'Espagnols qui sont pour la première fois descendus dans la rue par milliers samedi pour protester contre le référendum jugé non représentatif. "La Catalogne, c'est l'Espagne", lisait-on sur certaines des pancartes.
Dimanche, plusieurs centaines de militants d'extrême-droite ont aussi manifesté avec des drapeaux espagnols à Barcelone, à l'entrée de la très touristique avenue des Ramblas, selon une journaliste de l'AFPTV.
Le quotidien El Pais assurait dimanche en Une que la démocratie espagnole était "face à son plus grand défi" depuis la mort du dictateur Francisco Franco en 1975. (AFP)