Les manifestants sont à nouveau descendus dans la rue jeudi, un peu moins nombreux, pour la 11e fois contre la réforme des retraites alors que les discussions entre syndicats et gouvernement sont dans l'impasse, à une semaine de la décision du Conseil constitutionnel.
Les syndicats ont comptabilisé "près de deux millions" de manifestants en France, tandis que le ministère de l'Intérieur en a recensé 570.000, en nette baisse par rapport à la dernière journée d'action du 28 mars (740.000). A Paris, l'Intérieur a compté 57.000 personnes et la CGT 400.000.
Interrogé sur France 5 jeudi soir sur ce fléchissement, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a noté que les mobilisations restaient "importantes". "Oui, ça devient plus dur pour certains salariés parce qu'à chaque fois c'est une perte de salaire", a-t-il ajouté.
L'intersyndicale a néanmoins appelé à une 12e journée de grèves et de manifestations contre la réforme des retraites jeudi 13 avril, à la veille de la décision très attendue du Conseil constitutionnel.
Avant le départ du cortège parisien, la nouvelle secrétaire générale de la CGT Sophie Binet avait fustigé un gouvernement qui "vit dans une réalité parallèle", l'accusant de faire "comme si de rien n'était" face à la "profonde colère" contre la réforme.
Image symbolique à Paris, des heurts ont éclaté en milieu d'après-midi aux abords de La Rotonde, célèbre restaurant du quartier Montparnasse où Emmanuel Macron a fêté son score du premier tour à la présidentielle de 2017. Une partie de son auvent en toile a brûlé avant que les pompiers n'interviennent rapidement.
Les heurts se sont poursuivis entre plusieurs centaines de manifestants radicaux et les forces de l'ordre et à 19h20, 31 personnes avaient été interpellées à Paris.
A Lyon, des dégradations ont été commises sur le parcours, avec notamment un magasin Nespresso pillé et une voiture Tesla détruite.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a tweeté vers 20H00 un bilan de 154 blessés parmi les forces de l'ordre et 111 interpellations au niveau national.
Après bientôt trois mois de conflit, les manifestants affichent une détermination à toute épreuve, à l'image de Samy Andrieux, 27 ans à Clermont-Ferrand, prêt à se mobiliser "autant de temps qu'il le faut" et convaincu que "la colère monte vraiment".
Les grèves étaient cependant moins marquées, notamment à la SNCF, avec trois TGV sur quatre et un TER sur deux et, à Paris, un trafic "quasi normal" pour le métro et le RER.
Des cheminots ont envahi brièvement l'ancien siège du Crédit Lyonnais à Paris, avec force fumigènes et sifflets. Et la Tour Eiffel était fermée.
Côté raffineries, après l'annonce du redémarrage de la production du site Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime), sa voisine TotalEnergies à Gonfreville-L'Orcher reste la seule dont la production est encore arrêtée. Pour cette raffinerie, le tribunal administratif de Rouen a ordonné en référé la suspension de l'arrêté de réquisition de grévistes.
Dans l'éducation, le ministère a recensé moins de 8% d'enseignants grévistes. Quelques lycées et universités ont fait l'objet de blocages, comme la Sorbonne ou Assas.
- "Entretenir la flamme" -
Mais comme depuis le 10 janvier et la présentation de la réforme, le plus gros blocage est surtout à rechercher entre exécutif et syndicats.
Après une rencontre qui a tourné court mercredi à Matignon, la cheffe du gouvernement a affirmé qu'elle n'envisageait "pas d'avancer sans les partenaires sociaux".
La réciproque est moins vraie. Pour Sophie Binet, le gouvernement est "bunkerisé" et sa "capacité à diriger le pays est remise en cause".
De son côté, l'entourage du président de la République, en déplacement en Chine jusqu'à samedi, a rejeté la responsabilité de l'échec du dialogue sur les syndicats, et notamment la CFDT qui n'a pas "voulu entrer dans un compromis".
"Stop à la provocation, on n'est pas sur un ring", a réagi Laurent Berger, ajoutant plus tard que "plutôt que d'être susceptible, il vaudrait mieux être inquiet".
Dans le cortège parisien, Jean-Luc Mélenchon (LFI) a dénoncé une "crise démocratique" qui "peut tourner à la crise de régime".
Les syndicats se réuniront à nouveau après la décision du Conseil constitutionnel le 14 avril. Laurent Berger a dit espérer que les Sages censurent "l'ensemble de la loi". A défaut, a estimé le numéro un de la FSU Benoît Teste jeudi, un feu vert à la procédure de référendum d'initiative partagée (RIP) sur les retraites "peut nous permettre d'entretenir la flamme".
En attendant, le gouvernement entend s'afficher à l'action. Elisabeth Borne sera dans l'Aveyron vendredi pour un déplacement sur le thème de la santé.
Les syndicats ont comptabilisé "près de deux millions" de manifestants en France, tandis que le ministère de l'Intérieur en a recensé 570.000, en nette baisse par rapport à la dernière journée d'action du 28 mars (740.000). A Paris, l'Intérieur a compté 57.000 personnes et la CGT 400.000.
Interrogé sur France 5 jeudi soir sur ce fléchissement, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a noté que les mobilisations restaient "importantes". "Oui, ça devient plus dur pour certains salariés parce qu'à chaque fois c'est une perte de salaire", a-t-il ajouté.
L'intersyndicale a néanmoins appelé à une 12e journée de grèves et de manifestations contre la réforme des retraites jeudi 13 avril, à la veille de la décision très attendue du Conseil constitutionnel.
Avant le départ du cortège parisien, la nouvelle secrétaire générale de la CGT Sophie Binet avait fustigé un gouvernement qui "vit dans une réalité parallèle", l'accusant de faire "comme si de rien n'était" face à la "profonde colère" contre la réforme.
Image symbolique à Paris, des heurts ont éclaté en milieu d'après-midi aux abords de La Rotonde, célèbre restaurant du quartier Montparnasse où Emmanuel Macron a fêté son score du premier tour à la présidentielle de 2017. Une partie de son auvent en toile a brûlé avant que les pompiers n'interviennent rapidement.
Les heurts se sont poursuivis entre plusieurs centaines de manifestants radicaux et les forces de l'ordre et à 19h20, 31 personnes avaient été interpellées à Paris.
A Lyon, des dégradations ont été commises sur le parcours, avec notamment un magasin Nespresso pillé et une voiture Tesla détruite.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a tweeté vers 20H00 un bilan de 154 blessés parmi les forces de l'ordre et 111 interpellations au niveau national.
Après bientôt trois mois de conflit, les manifestants affichent une détermination à toute épreuve, à l'image de Samy Andrieux, 27 ans à Clermont-Ferrand, prêt à se mobiliser "autant de temps qu'il le faut" et convaincu que "la colère monte vraiment".
Les grèves étaient cependant moins marquées, notamment à la SNCF, avec trois TGV sur quatre et un TER sur deux et, à Paris, un trafic "quasi normal" pour le métro et le RER.
Des cheminots ont envahi brièvement l'ancien siège du Crédit Lyonnais à Paris, avec force fumigènes et sifflets. Et la Tour Eiffel était fermée.
Côté raffineries, après l'annonce du redémarrage de la production du site Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime), sa voisine TotalEnergies à Gonfreville-L'Orcher reste la seule dont la production est encore arrêtée. Pour cette raffinerie, le tribunal administratif de Rouen a ordonné en référé la suspension de l'arrêté de réquisition de grévistes.
Dans l'éducation, le ministère a recensé moins de 8% d'enseignants grévistes. Quelques lycées et universités ont fait l'objet de blocages, comme la Sorbonne ou Assas.
- "Entretenir la flamme" -
Mais comme depuis le 10 janvier et la présentation de la réforme, le plus gros blocage est surtout à rechercher entre exécutif et syndicats.
Après une rencontre qui a tourné court mercredi à Matignon, la cheffe du gouvernement a affirmé qu'elle n'envisageait "pas d'avancer sans les partenaires sociaux".
La réciproque est moins vraie. Pour Sophie Binet, le gouvernement est "bunkerisé" et sa "capacité à diriger le pays est remise en cause".
De son côté, l'entourage du président de la République, en déplacement en Chine jusqu'à samedi, a rejeté la responsabilité de l'échec du dialogue sur les syndicats, et notamment la CFDT qui n'a pas "voulu entrer dans un compromis".
"Stop à la provocation, on n'est pas sur un ring", a réagi Laurent Berger, ajoutant plus tard que "plutôt que d'être susceptible, il vaudrait mieux être inquiet".
Dans le cortège parisien, Jean-Luc Mélenchon (LFI) a dénoncé une "crise démocratique" qui "peut tourner à la crise de régime".
Les syndicats se réuniront à nouveau après la décision du Conseil constitutionnel le 14 avril. Laurent Berger a dit espérer que les Sages censurent "l'ensemble de la loi". A défaut, a estimé le numéro un de la FSU Benoît Teste jeudi, un feu vert à la procédure de référendum d'initiative partagée (RIP) sur les retraites "peut nous permettre d'entretenir la flamme".
En attendant, le gouvernement entend s'afficher à l'action. Elisabeth Borne sera dans l'Aveyron vendredi pour un déplacement sur le thème de la santé.