Des centaines de milliers de manifestants, des grèves à l'école ou dans les transports: les syndicats ont donné jeudi le coup d'envoi de la contestation pour faire reculer le gouvernement sur sa réforme phare des retraites, saluant une mobilisation "réussie".
"La retraite avant l'arthrite", "métro, boulot, caveau"... De Calais à Nice, des manifestants ont battu le pavé dans la matinée, avant que le cortège parisien ne s'élance dans l'après-midi pour dire "non" au recul de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans, sur fond de large mécontentement social dans un contexte de forte inflation.
Quelques heurts ou dégradations ont été signalés à Paris, Lyon et Rennes.
La CGT a avancé le chiffre de 1,2 million de manifestants en régions, 400.000 à Paris. Les cortèges réunissaient beaucoup de travailleurs du public ou du privé craignant d'être "usés" ou "cassés" à 64 ans, comme Nathalie Etchegaray, 48 ans, assistante maternelle à Orléans.
"Ca fait 25 ans que je travaille, je n'avais encore jamais fait grève. Le déclencheur c'est de voir nos collègues plus âgées qui ont mal partout. Elles ont des sciatiques, des maux de dos, des tendinites aux coudes à force de porter les bébés", explique-t-elle.
"J'ai 54 ans et j'arrive au bout. Je ne suis pas d'accord avec le gouvernement. J'ai commencé à 17 ans... Je suis métallier soudeur, j'ai deux hernies discales, les épaules foutues, les mains abîmées", témoigne Alain à Paris.
Les chiffres remontés par les autorités attestent d'une mobilisation très importante: 36.000 personnes ont ainsi défilé à Toulouse, 26.000 à Marseille, 25.000 à Nantes, 19.000 à Clermont-Ferrand, 15.000 à Montpellier... Ils étaient 23.000 à Lyon, où les forces de l'ordre ont essuyé quelques jets de projectiles et procédé à 17 interpellations, selon la préfecture.
A Paris, des heurts ont éclaté entre forces de l'ordre et manifestants près de Bastille, avec jets de projectiles et usage de gaz lacrymogènes. Selon la préfecture de police, 30 personnes ont été interpellées.
A l'échelle nationale, les niveaux de mobilisation sont comparables voire supérieurs à ceux du 5 décembre 2019: au démarrage de la contestation contre le précédent projet de réforme des retraites, la police avait compté 806.000 manifestants en France, la CGT 1,5 million.
"On est clairement sur une forte mobilisation, au-delà ce qu'on pensait", a abondé le numéro un de la CFDT, Laurent Berger. Son homologue de la CGT Philippe Martinez a évoqué une mobilisation "réussie".
- Transports au compte-goutte -
Côté usagers, ceux qui n'ont pas recours au télétravail ont dû composer avec des transports en commun au compte-goutte.
A la SNCF, qui affiche un taux de grévistes de 46,3%, la circulation était "très fortement perturbée". Le métro parisien était également "très perturbé".
De nombreux services publics étaient touchés. 28% de grévistes ont été comptabilisés dans la fonction publique d'Etat par leur ministère de tutelle. Les programmes de l'audiovisuel public étaient également affectés.
Dans l'éducation, le syndicat FSU a dénombré 70% d'enseignants grévistes dans les écoles et 65% dans les collèges et lycées. Le ministère chiffre pour sa part la mobilisation à 42% dans le primaire et 34% dans le secondaire. Quelques dizaines d'établissements ont été l'objet de blocus dans la matinée à Paris, Rennes, Tours et Toulouse notamment.
Il n'y avait aucun trafic au port de Calais, premier de France pour les voyageurs, en raison d'une grève des officiers de port.
Côté raffineries, dans celle de TotalEnergies à Feyzin (Rhône), où les expéditions ont été suspendues, le taux de grévistes a atteint 86%, selon la CGT.
La direction d'EDF faisait part de 44,5% de grévistes sur ses effectifs totaux à la mi-journée.
Le réseau de distribution d'électricité Enedis a fait état de deux coupures volontaires et limitées de courant, à Massy (Essonne) et Chaumont (Haute-Marne). La CGT avait prévenu de coupures d'électricité ciblées sur des communes d'élus favorables à la réforme.
- "Détermination" de l'exécutif -
Pour le leader de Force ouvrière, Frédéric Souillot "on est parti pour un conflit dur" et "il faut bloquer l'économie".
Depuis Barcelone où il participait à un sommet franco-espagnol, Emmanuel Macron a dit espérer une mobilisation "sans débordements, ni violences, ni dégradations", assurant de la "détermination" de l'exécutif pour faire aboutir une réforme "juste et responsable".
Cette première journée avait valeur de test pour l'exécutif comme pour les syndicats, qui se retrouvent à partir de 18H00 pour décider d'une nouvelle date. Le 26 janvier est sur la table.
La CGT du pétrole veut se remettre en grève ce jour-là pour 48 heures, et le 6 février pour 72 heures.
La CGT Mines-Energie a elle aussi annoncé une grève reconductible. Les baisses de production d'électricité se sont déjà fortement intensifiées jeudi, atteignant au moins l'équivalent de deux fois la consommation de Paris.
"La retraite avant l'arthrite", "métro, boulot, caveau"... De Calais à Nice, des manifestants ont battu le pavé dans la matinée, avant que le cortège parisien ne s'élance dans l'après-midi pour dire "non" au recul de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans, sur fond de large mécontentement social dans un contexte de forte inflation.
Quelques heurts ou dégradations ont été signalés à Paris, Lyon et Rennes.
La CGT a avancé le chiffre de 1,2 million de manifestants en régions, 400.000 à Paris. Les cortèges réunissaient beaucoup de travailleurs du public ou du privé craignant d'être "usés" ou "cassés" à 64 ans, comme Nathalie Etchegaray, 48 ans, assistante maternelle à Orléans.
"Ca fait 25 ans que je travaille, je n'avais encore jamais fait grève. Le déclencheur c'est de voir nos collègues plus âgées qui ont mal partout. Elles ont des sciatiques, des maux de dos, des tendinites aux coudes à force de porter les bébés", explique-t-elle.
"J'ai 54 ans et j'arrive au bout. Je ne suis pas d'accord avec le gouvernement. J'ai commencé à 17 ans... Je suis métallier soudeur, j'ai deux hernies discales, les épaules foutues, les mains abîmées", témoigne Alain à Paris.
Les chiffres remontés par les autorités attestent d'une mobilisation très importante: 36.000 personnes ont ainsi défilé à Toulouse, 26.000 à Marseille, 25.000 à Nantes, 19.000 à Clermont-Ferrand, 15.000 à Montpellier... Ils étaient 23.000 à Lyon, où les forces de l'ordre ont essuyé quelques jets de projectiles et procédé à 17 interpellations, selon la préfecture.
A Paris, des heurts ont éclaté entre forces de l'ordre et manifestants près de Bastille, avec jets de projectiles et usage de gaz lacrymogènes. Selon la préfecture de police, 30 personnes ont été interpellées.
A l'échelle nationale, les niveaux de mobilisation sont comparables voire supérieurs à ceux du 5 décembre 2019: au démarrage de la contestation contre le précédent projet de réforme des retraites, la police avait compté 806.000 manifestants en France, la CGT 1,5 million.
"On est clairement sur une forte mobilisation, au-delà ce qu'on pensait", a abondé le numéro un de la CFDT, Laurent Berger. Son homologue de la CGT Philippe Martinez a évoqué une mobilisation "réussie".
- Transports au compte-goutte -
Côté usagers, ceux qui n'ont pas recours au télétravail ont dû composer avec des transports en commun au compte-goutte.
A la SNCF, qui affiche un taux de grévistes de 46,3%, la circulation était "très fortement perturbée". Le métro parisien était également "très perturbé".
De nombreux services publics étaient touchés. 28% de grévistes ont été comptabilisés dans la fonction publique d'Etat par leur ministère de tutelle. Les programmes de l'audiovisuel public étaient également affectés.
Dans l'éducation, le syndicat FSU a dénombré 70% d'enseignants grévistes dans les écoles et 65% dans les collèges et lycées. Le ministère chiffre pour sa part la mobilisation à 42% dans le primaire et 34% dans le secondaire. Quelques dizaines d'établissements ont été l'objet de blocus dans la matinée à Paris, Rennes, Tours et Toulouse notamment.
Il n'y avait aucun trafic au port de Calais, premier de France pour les voyageurs, en raison d'une grève des officiers de port.
Côté raffineries, dans celle de TotalEnergies à Feyzin (Rhône), où les expéditions ont été suspendues, le taux de grévistes a atteint 86%, selon la CGT.
La direction d'EDF faisait part de 44,5% de grévistes sur ses effectifs totaux à la mi-journée.
Le réseau de distribution d'électricité Enedis a fait état de deux coupures volontaires et limitées de courant, à Massy (Essonne) et Chaumont (Haute-Marne). La CGT avait prévenu de coupures d'électricité ciblées sur des communes d'élus favorables à la réforme.
- "Détermination" de l'exécutif -
Pour le leader de Force ouvrière, Frédéric Souillot "on est parti pour un conflit dur" et "il faut bloquer l'économie".
Depuis Barcelone où il participait à un sommet franco-espagnol, Emmanuel Macron a dit espérer une mobilisation "sans débordements, ni violences, ni dégradations", assurant de la "détermination" de l'exécutif pour faire aboutir une réforme "juste et responsable".
Cette première journée avait valeur de test pour l'exécutif comme pour les syndicats, qui se retrouvent à partir de 18H00 pour décider d'une nouvelle date. Le 26 janvier est sur la table.
La CGT du pétrole veut se remettre en grève ce jour-là pour 48 heures, et le 6 février pour 72 heures.
La CGT Mines-Energie a elle aussi annoncé une grève reconductible. Les baisses de production d'électricité se sont déjà fortement intensifiées jeudi, atteignant au moins l'équivalent de deux fois la consommation de Paris.