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Royaume Uni - A l'ouverture du congrès travailliste, Starmer écarte une politique d'austérité

Dimanche 22 Septembre 2024

Steir Karmer, le PM britannique, au congrès du Labor le 22 septembre 2024.
Steir Karmer, le PM britannique, au congrès du Labor le 22 septembre 2024.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer, arrivé en juillet au pouvoir mais déjà sous pression, a promis dimanche, au premier jour du congrès des travaillistes à Liverpool, de protéger les services publics "à genoux" après une cure d'austérité sous les conservateurs.

 

C'est la première fois en 15 ans que le congrès se tient alors que le "Labour" est au pouvoir. Les travaillistes ont largement remporté les élections législatives début juillet après 14 ans de règne conservateur. "Le changement commence", est-il écrit sur scène.

 

"Le Royaume-Uni est de retour", a proclamé le ministre des Affaires étrangères, David Lammy.

 

L'enthousiasme des premières semaines semble pourtant s'être déjà envolé. Le congrès s'ouvre alors que les polémiques et les mesures impopulaires font la une de l'actualité.

 

Les cadeaux reçus par M. Starmer et plusieurs de ses ministres continuent de faire scandale.

 

Le Premier ministre a reçu des cadeaux pour plus de 100.000 livres sterling depuis décembre 2019. Il s'agit de vêtements, de lunettes, de places pour des concerts ou des matchs de foot...

 

Le principal donateur est Waheed Alli, un multimillionnaire, membre travailliste de la chambre des Lords.

 

Vendredi soir, le chef du gouvernement ainsi que la vice-Première ministre Angela Rayner et la ministre des Finances Rachel Reeves ont annoncé qu'ils renonçaient aux dons de vêtements, ce qui n'a pas stoppé les critiques.

 

Angela Rayner a expliqué dimanche comprendre "la frustration" des Britanniques mais a dit que ces dons existaient "depuis très longtemps" et qu'ils étaient légaux, car déclarés au registre du Parlement.

 

C'est "ridicule", c'est "insensé", a réagi au congrès un militant, Mark Scanlon, âgé de 68 ans, en rappelant les scandales à répétition sous les conservateurs.

 

Selon un sondage Opinium publié dimanche par The Observer, la cote de popularité de Keir Starmer s'est déjà effondrée et seulement 24% des électeurs approuvent son action.

 

- "Politique cruelle" -

 

Pour le premier jour du congrès de son parti, il a donné des interviews à deux journaux classés à gauche, le Sunday Mirror et The Observer.

 

Il a promis que son gouvernement ne s'engagerait "pas sur la voie de l'austérité". La politique d'austérité des conservateurs "a fait énormément de mal à nos services publics", a-t-il déclaré. Ils sont "à genoux" et "nous devons nous assurer qu'ils fonctionnent correctement".

 

Le service public de santé, le NHS, a été particulièrement frappé et s'enfonce dans la crise avec un accès aux soins de plus en plus compliqué.

 

Mais les finances publiques sont dans un état "pire" qu'imaginé et le budget, qui sera présenté fin octobre, sera "douloureux", n'a cessé de répéter le Premier ministre ces dernières semaines.

 

Tout en affirmant qu'il n'y aurait pas d'augmentation d'impôt, M. Starmer a redit dans ses interviews dimanche que des décisions "difficiles" étaient à attendre. "Il n'y a pas de décisions faciles à prendre quand on a 22 milliards de livres sterling à trouver", a-t-il dit. 

 

Son gouvernement blâme les exécutifs conservateurs successifs pour un "trou noir" de 22 milliards de livres dans les finances publiques.

 

Mme Rayner, représentante de l'aile gauche du Labour, a promis dimanche une nouvelle loi, le mois prochain, pour donner plus de droits aux travailleurs. Elle veut notamment "interdire" les contrats dits "zéro heure" qui ne garantissent pas de durée minimum de travail.

 

Elle a aussi annoncé "le plus grand coup de pouce au logement social et abordable depuis une génération".

 

Dimanche après-midi, David Lammy a redit son soutien pour "une solution à deux États" au Proche-Orient. "Je crois au droit d'Israël à la sécurité. Et je crois également en la justesse de la cause palestinienne", a déclaré le chef de la diplomatie.

 

Lundi, c'est la ministre des Finances Rachel Reeves qui montera sur scène pour un discours attendu des milieux économiques qui craignent des hausses d'impôts.

 

Keir Starmer prononcera son discours mardi alors que le gouvernement reste critiqué pour la suppression d'un chèque énergie pour des millions de retraités.

 

Il s'agit, pour Sharon Graham, la secrétaire générale du syndicat Unite, d'une "politique cruelle". "J'aimerais qu'il reconnaisse qu'il a fait un faux pas et qu'il revienne sur cette politique", a-t-elle déclaré sur Sky News.

 

Unite a installé des panneaux d'affichage à Liverpool appelant à "défendre" ces chèques énergie pour l'hiver. [AFP]

 
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