La Première ministre britannique Liz Truss s'est finalement résignée jeudi à démissionner après seulement six semaines à Downing Street et les conservateurs britanniques sont en quête d'un nouveau dirigeant dans un pays en pleine crise économique et sociale.
"Etant donné la situation, je ne peux accomplir le mandat pour lequel j'ai été élue par le parti conservateur. J'ai donc parlé à sa majesté le Roi pour lui notifier que je démissionne", a déclaré la dirigeante de 47 ans devant le 10 Downing Street, dans une très courte prise de parole.
Un scrutin pour lui trouver un successeur au sein du parti conservateur aura lieu "d'ici à la semaine prochaine", a ajouté celle qui devient le Premier ministre à être resté le moins longtemps à Downing Street dans l'histoire britannique moderne, avec seulement 44 jours en poste.
Le président du comité 1922, en charge de l'organisation du parti conservateur, Graham Brady, a ensuite précisé que le prochain Premier ministre sera désigné d'ici au 28 octobre et le scrutin verra s'affronter deux candidats maximum, dans un processus beaucoup plus court que l'élection qui avait porté Liz Truss à Downing Street cet été.
"Nous sommes très conscients de la nécessité, dans l'intérêt national, de résoudre (cette crise) rapidement et clairement", a-t-il déclaré.
Jeudi matin, la Première ministre semblait s'accrocher encore au pouvoir, un porte-parole assurant qu'elle "travaillait" avec son ministre des Finances Jeremy Hunt pour préparer leur plan économique de moyen terme, au lendemain d'une journée catastrophique pour elle.
Mais en fin de matinée, Mme Truss a rencontré M. Brady. La liste de parlementaires conservateurs demandant son départ s'allongeait d'heure en heure.
En pleine crise du coût de la vie, qui voit des millions de Britanniques souffrir de l'inflation, le parti conservateur réenclenche une élection interne pour se trouver un nouveau dirigeant --le cinquième en six ans--, alors que la précédente a eu lieu cet été, après la démission de Boris Johnson, sur fond de scandales à Downing Street et dans la majorité.
Quels seront les candidats, alors que depuis des jours, plusieurs noms circulent pour succéder à Liz Truss, comme ceux de Rishi Sunak, Penny Mordaunt --la ministre chargée des relations avec le Parlement-- voire même Boris Johnson, le Premier ministre qu'elle a remplacé en septembre ?
- Naufrage -
C'est la présentation d'un mini-budget le 23 septembre contenant des aides aux factures énergétiques mais aussi des baisses d'impôts massives et non financées qui a provoqué la fin de Mme Truss. Ce plan avait fait chuter la livre à son plus bas historique et affolé les marchés, manquant de dégénérer en crise financière sans l'intervention en urgence de la Banque d'Angleterre.
Jeudi, la livre remontait un peu face au dollar après l'annonce de la démission de Liz Truss.
Même après avoir limogé son ministre des finances et ami proche Kwasi Kwarteng, puis abandonné son plan, Mme Truss n'a jamais pu se relever et rétablir la confiance dans les rangs conservateurs. Sa popularité, déjà basse, a dégringolé dans les sondages.
Dès lors, Liz Truss avait beau assurer qu'elle voulait rester en place, son maintien à Downing Street semblait impossible. Et encore plus depuis la journée catastrophique de mercredi, marquée par le départ de sa ministre de l'Intérieur Suella Braverman, puis par un mélodrame au Parlement sur le vote d'un texte qui a tourné à la foire d'empoigne entre les députés conservateurs.
- "Embarras" -
Les Tories ont décidé d'éviter des législatives anticipées, au moment où l'opposition travailliste caracole en tête des sondages.
Après l'annonce de Liz Truss, leur chef Keir Starmer a appelé à convoquer une élection générale dès "maintenant" et non fin 2024 ou début 2025 comme prévu.
Cette tempête politique dans l'une des principales puissances mondiales, en pleine guerre en Ukraine, n'a pas manqué de faire réagir à l'international.
Le président français Emmanuel Macron a dit espérer que le Royaume-Uni retrouve "rapidement" la "stabilité". De son côté, la diplomatie russe a raillé l'annonce de la démission de Liz Truss, estimant que le pays n'avait "jamais connu un tel embarras".
A Godalming, petite ville du Surrey au sud de Londres, Sally Sherfield, retraitée qui ne vote pas conservateur a salué son départ. "Je pense que c'est mieux qu'elle s'en aille", même si elle aurait préféré la tenue d'élections générales dans l'espoir de porter l'opposition au pouvoir.
Pour Carmen Harvey-Browne, institutrice à la retraite et électrice conservatrice, la situation était devenue un "bazar absolu" et Truss "devait partir". Elle "n'était pas faite pour cette tâche", estime-t-elle, disant avoir maintenant "un peu plus d'espoir".
"Etant donné la situation, je ne peux accomplir le mandat pour lequel j'ai été élue par le parti conservateur. J'ai donc parlé à sa majesté le Roi pour lui notifier que je démissionne", a déclaré la dirigeante de 47 ans devant le 10 Downing Street, dans une très courte prise de parole.
Un scrutin pour lui trouver un successeur au sein du parti conservateur aura lieu "d'ici à la semaine prochaine", a ajouté celle qui devient le Premier ministre à être resté le moins longtemps à Downing Street dans l'histoire britannique moderne, avec seulement 44 jours en poste.
Le président du comité 1922, en charge de l'organisation du parti conservateur, Graham Brady, a ensuite précisé que le prochain Premier ministre sera désigné d'ici au 28 octobre et le scrutin verra s'affronter deux candidats maximum, dans un processus beaucoup plus court que l'élection qui avait porté Liz Truss à Downing Street cet été.
"Nous sommes très conscients de la nécessité, dans l'intérêt national, de résoudre (cette crise) rapidement et clairement", a-t-il déclaré.
Jeudi matin, la Première ministre semblait s'accrocher encore au pouvoir, un porte-parole assurant qu'elle "travaillait" avec son ministre des Finances Jeremy Hunt pour préparer leur plan économique de moyen terme, au lendemain d'une journée catastrophique pour elle.
Mais en fin de matinée, Mme Truss a rencontré M. Brady. La liste de parlementaires conservateurs demandant son départ s'allongeait d'heure en heure.
En pleine crise du coût de la vie, qui voit des millions de Britanniques souffrir de l'inflation, le parti conservateur réenclenche une élection interne pour se trouver un nouveau dirigeant --le cinquième en six ans--, alors que la précédente a eu lieu cet été, après la démission de Boris Johnson, sur fond de scandales à Downing Street et dans la majorité.
Quels seront les candidats, alors que depuis des jours, plusieurs noms circulent pour succéder à Liz Truss, comme ceux de Rishi Sunak, Penny Mordaunt --la ministre chargée des relations avec le Parlement-- voire même Boris Johnson, le Premier ministre qu'elle a remplacé en septembre ?
- Naufrage -
C'est la présentation d'un mini-budget le 23 septembre contenant des aides aux factures énergétiques mais aussi des baisses d'impôts massives et non financées qui a provoqué la fin de Mme Truss. Ce plan avait fait chuter la livre à son plus bas historique et affolé les marchés, manquant de dégénérer en crise financière sans l'intervention en urgence de la Banque d'Angleterre.
Jeudi, la livre remontait un peu face au dollar après l'annonce de la démission de Liz Truss.
Même après avoir limogé son ministre des finances et ami proche Kwasi Kwarteng, puis abandonné son plan, Mme Truss n'a jamais pu se relever et rétablir la confiance dans les rangs conservateurs. Sa popularité, déjà basse, a dégringolé dans les sondages.
Dès lors, Liz Truss avait beau assurer qu'elle voulait rester en place, son maintien à Downing Street semblait impossible. Et encore plus depuis la journée catastrophique de mercredi, marquée par le départ de sa ministre de l'Intérieur Suella Braverman, puis par un mélodrame au Parlement sur le vote d'un texte qui a tourné à la foire d'empoigne entre les députés conservateurs.
- "Embarras" -
Les Tories ont décidé d'éviter des législatives anticipées, au moment où l'opposition travailliste caracole en tête des sondages.
Après l'annonce de Liz Truss, leur chef Keir Starmer a appelé à convoquer une élection générale dès "maintenant" et non fin 2024 ou début 2025 comme prévu.
Cette tempête politique dans l'une des principales puissances mondiales, en pleine guerre en Ukraine, n'a pas manqué de faire réagir à l'international.
Le président français Emmanuel Macron a dit espérer que le Royaume-Uni retrouve "rapidement" la "stabilité". De son côté, la diplomatie russe a raillé l'annonce de la démission de Liz Truss, estimant que le pays n'avait "jamais connu un tel embarras".
A Godalming, petite ville du Surrey au sud de Londres, Sally Sherfield, retraitée qui ne vote pas conservateur a salué son départ. "Je pense que c'est mieux qu'elle s'en aille", même si elle aurait préféré la tenue d'élections générales dans l'espoir de porter l'opposition au pouvoir.
Pour Carmen Harvey-Browne, institutrice à la retraite et électrice conservatrice, la situation était devenue un "bazar absolu" et Truss "devait partir". Elle "n'était pas faite pour cette tâche", estime-t-elle, disant avoir maintenant "un peu plus d'espoir".