En quittant vendredi le parti démocrate, la sénatrice de l’Arizona Kyrsten Sinema fragilise Joe Biden sur le plan parlementaire, tout en entamant son crédit politique, à un moment où tout semblait sourire au président démocrate.
« Je me déclare indépendante du système partisan défectueux de Washington », a annoncé l’élue de 46 ans dans une vidéo.
Jusqu’à l’annonce fracassante de cet électron libre qu’est la sénatrice de l’Arizona, la Maison-Blanche savourait ouvertement les résultats, il est vrai bien meilleurs que prévu, des démocrates lors des toutes récentes élections de mi-mandat.
Le président américain n’était-il pas le seul, depuis l’illustre Franklin Delano Roosevelt, à avoir gagné un siège au Sénat et des postes de gouverneurs lors de ce scrutin traditionnellement punitif pour le parti de l’exécutif ?
La Maison-Blanche s’est empressée de tempérer l’annonce de la sénatrice. « Nous avons toutes les raisons de croire que nous allons continuer à travailler » avec Kyrsten Sinema, a fait savoir la porte-parole de Joe Biden, Karine Jean-Pierre, dans un communiqué.
La principale intéressée s’est bien gardée de dire si à l’avenir elle s’alignerait malgré tout sur les démocrates lors du vote des textes de loi.
De 51 sièges sur 100 au Sénat, le parti démocrate de Joe Biden retombe à 50, son niveau d’avant les « midterms ». En sachant toutefois que les républicains en ont 49.
Tractations difficiles
Sur le plan strictement parlementaire, la décision de la sénatrice de l’Arizona douche les espoirs de Joe Biden de gouverner avec des coudées plus franches pour la suite de son mandat. Mais elle ne change pas non plus radicalement la donne.
L’autre chambre du Congrès, la Chambre des représentants, a elle basculé côté républicain à la suite des élections de mi-mandat, mettant déjà Joe Biden dans une position précaire.
Et de toute façon, lors des deux premières années du mandat Biden, Kyrsten Sinema avait affiché une farouche indépendance politique, souvent aperçue en train de converser avec ses collègues républicains dans l’hémicycle.
Sa décision a d’ailleurs été applaudie dans les rangs conservateurs qui espèrent désormais compter sur son vote sur les textes les plus disputés : « J’espère que beaucoup d’autres vont s’en inspirer », a lancé l’élue Lauren Boebert.
Si un autre démocrate modéré, le sénateur Joe Manchin, est aussi largement critiqué par les progressistes, Kyrsten Sinema s’attire un fiel particulier, une frustration d’autant plus grande que la sénatrice a débuté sa carrière bien plus à gauche.
Au cours des deux premières années du mandat de Joe Biden, elle a régulièrement forcé la Maison-Blanche à mener régulièrement avec elle de difficiles tractations.
Par exemple sur cette grande réforme électorale voulue par le démocrate de 80 ans pour protéger le vote des minorités, et que la sénatrice avait torpillé en début d’année.
Sur le plan purement politique, sa défection entame incontestablement le crédit de Joe Biden, à un moment où il entretient le suspense sur une nouvelle candidature à la présidentielle de 2024.
Ce n’est pas faute pour le président d’avoir donné des gages à Kyrsten Sinema, avec laquelle il a eu de nombreuses conversations, et qu’il avait invitée il y a un an à s’exprimer sur les pelouses de la Maison-Blanche pour célébrer le passage d’un gigantesque programme d’infrastructures.
Mardi encore, en visitant une future usine en Arizona, Joe Biden avait chanté les louanges de la sénatrice, une « formidable défenseure des habitants d’Arizona et chef de file sur de nombreux dossiers clés pour cet État ».
La décision de Kyrsten Sinema de quitter le parti de Joe Biden est toutefois un pari risqué : son mandat de sénatrice expire en 2024 et les démocrates vont être tentés de présenter contre elle un autre candidat. (AFP)
« Je me déclare indépendante du système partisan défectueux de Washington », a annoncé l’élue de 46 ans dans une vidéo.
Jusqu’à l’annonce fracassante de cet électron libre qu’est la sénatrice de l’Arizona, la Maison-Blanche savourait ouvertement les résultats, il est vrai bien meilleurs que prévu, des démocrates lors des toutes récentes élections de mi-mandat.
Le président américain n’était-il pas le seul, depuis l’illustre Franklin Delano Roosevelt, à avoir gagné un siège au Sénat et des postes de gouverneurs lors de ce scrutin traditionnellement punitif pour le parti de l’exécutif ?
La Maison-Blanche s’est empressée de tempérer l’annonce de la sénatrice. « Nous avons toutes les raisons de croire que nous allons continuer à travailler » avec Kyrsten Sinema, a fait savoir la porte-parole de Joe Biden, Karine Jean-Pierre, dans un communiqué.
La principale intéressée s’est bien gardée de dire si à l’avenir elle s’alignerait malgré tout sur les démocrates lors du vote des textes de loi.
De 51 sièges sur 100 au Sénat, le parti démocrate de Joe Biden retombe à 50, son niveau d’avant les « midterms ». En sachant toutefois que les républicains en ont 49.
Tractations difficiles
Sur le plan strictement parlementaire, la décision de la sénatrice de l’Arizona douche les espoirs de Joe Biden de gouverner avec des coudées plus franches pour la suite de son mandat. Mais elle ne change pas non plus radicalement la donne.
L’autre chambre du Congrès, la Chambre des représentants, a elle basculé côté républicain à la suite des élections de mi-mandat, mettant déjà Joe Biden dans une position précaire.
Et de toute façon, lors des deux premières années du mandat Biden, Kyrsten Sinema avait affiché une farouche indépendance politique, souvent aperçue en train de converser avec ses collègues républicains dans l’hémicycle.
Sa décision a d’ailleurs été applaudie dans les rangs conservateurs qui espèrent désormais compter sur son vote sur les textes les plus disputés : « J’espère que beaucoup d’autres vont s’en inspirer », a lancé l’élue Lauren Boebert.
Si un autre démocrate modéré, le sénateur Joe Manchin, est aussi largement critiqué par les progressistes, Kyrsten Sinema s’attire un fiel particulier, une frustration d’autant plus grande que la sénatrice a débuté sa carrière bien plus à gauche.
Au cours des deux premières années du mandat de Joe Biden, elle a régulièrement forcé la Maison-Blanche à mener régulièrement avec elle de difficiles tractations.
Par exemple sur cette grande réforme électorale voulue par le démocrate de 80 ans pour protéger le vote des minorités, et que la sénatrice avait torpillé en début d’année.
Sur le plan purement politique, sa défection entame incontestablement le crédit de Joe Biden, à un moment où il entretient le suspense sur une nouvelle candidature à la présidentielle de 2024.
Ce n’est pas faute pour le président d’avoir donné des gages à Kyrsten Sinema, avec laquelle il a eu de nombreuses conversations, et qu’il avait invitée il y a un an à s’exprimer sur les pelouses de la Maison-Blanche pour célébrer le passage d’un gigantesque programme d’infrastructures.
Mardi encore, en visitant une future usine en Arizona, Joe Biden avait chanté les louanges de la sénatrice, une « formidable défenseure des habitants d’Arizona et chef de file sur de nombreux dossiers clés pour cet État ».
La décision de Kyrsten Sinema de quitter le parti de Joe Biden est toutefois un pari risqué : son mandat de sénatrice expire en 2024 et les démocrates vont être tentés de présenter contre elle un autre candidat. (AFP)