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Sénégal : Les 380 milliards du secteur extractif en 2023

Lundi 30 Décembre 2024

Pour l’année 2023, les revenus du secteur extractif sénégalais sont de 380,03 milliards de francs CFA (soit 628,85 millions de dollars Us). Ce montant qui prend en compte « les paiements sociaux et environnementaux » est en hausse de 102,67 milliards de francs CFA par rapport à l’exercice 2022. Une hausse de 39 %. Des chiffres rendus publics par l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE Sénégal) dans son rapport annuel publié le 30 décembre 2024 à Dakar. 

 

Le budget de l’Etat a reçu sa part de la cagnotte extractive : 346,19 milliards de francs CFA (soit 551,76 millions de dollars Us). Les principaux collecteurs publics sont la Direction générale des impots et domaines (DGID) avec 226 milliards de francs CFA, la Direction générale des mines (DGM), 47,98 milliards de francs CFA, la Direction générale des douanes (DGD), 37,28 milliards de francs CFA, la Direction générale de la comptabilité publique et du trésor (DGCPT), 32,47 milliards de francs CFA et Autres avec 1,76 milliard de francs CFA.

 

Sur le montant global des revenus du secteur extractif, les sociétés minières ont contribué à hauteur de 91,27 % (346,86 milliards de francs CFA) contre 8,73 % pour les sociétés pétrolières et gazières (33,17 milliards de francs CFA).

 

Selon l’ITIE, les revenus du secteur des mines ont augmenté 96,72 milliards de francs CFA sur un an en raison, notamment, des redressements fiscaux dont la compagnie SGO (Sabodala Gold Operations) a fait l’objet au cours de l’année 2023, et des variations en chiffre qui ont concerné les déclarations des entreprises Sabodala Gold Operations (SGO), Petowal Mining Company (PMC) SA et la Société minière de la vallée du fleuve Sénégal (SOMIVA).

 

Le 20 décembre 2024, la Société des mines du Sénégal (SOMISEN) a annoncé avoir lancé un audit financier des 14 entreprises minières ayant contracté avec l’Etat. L’objectif de l’entreprise d’Etat dénonçait dans un communiqué n’avoir « jamais perçu de dividendes dans la plupart des sociétés minières concernées (…) en raison de certaines pratiques conventionnelles et financières » en vigueur. La SOMISEN avançait même que le Trésor « perçoit des montants insignifiants par rapport au niveau des richesses générées par les exploitations minières ». 

 

Pour le secteur des hydrocarbures, la hausse des revenus est de 5,95 milliards de francs CFA : ils sont passés de 25,7 milliards de francs CFA en 2022 à 30,65 milliards de francs CFA en 2023, indique le rapport de l’ITIE. 

 

« Cette hausse est principalement attribuée aux paiements effectués par les sociétés Woodside Energy Senegal et BP Sénégal Investments Limited, qui ont versé respectivement 1 908 962 035 FCFA pour les retenues à la source sur salaires et 5 099 658 666 FCFA dans le cadre du projet GTA », rapporte la même source. 

 

Petrosen, la compagnie d’Etat qui gère les participations publiques dans les consortiums pétroliers-gaziers, a encaissé 1,96 milliards de francs CFA en 2023 au titre de l’appui à la promotion de la recherche et de l’exploitation des hydrocarbures (1,71 milliards de francs CFA) et du loyer superficiaire que paient les compagnies étrangères, en particulier. 

 

L’entreprise nationale a aussi perçu des remboursements et de paiement dont s’est acquittée la compagnie FORTESA pour une valeur de 107 millions de francs CFA en 2023.

Dans sa déclaration de politique générale du 27 décembre 2024 devant l’assemblée nationale, le premier ministre a réaffirmé l’option du gouvernement de procéder à « l’évaluation des contrats et pratiques en place dans les secteurs des hydrocarbures et des mines, afin de corriger ce qui doit l’être, sans tarder ». 

 
 
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