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Sénégal: le temps de la tyrannie ! (DMD)

Lundi 5 Juin 2023

Demba Moussa Dembélé
Demba Moussa Dembélé
 
Le régime à l’agonie et ses mercenaires ont déclenché une campagne de terreur visant tous ceux qui s’opposent à la troisième candidature illégale et illégitime de Macky Sall et les membres du parti Pastef-les Patriotes dirigé par Ousmane Sonko. Cette campagne de terreur a entraîné un recul démocratique sans précédent et de graves violations des droits humains au Sénégal.
 
L’effondrement de l’Etat de droit
 
En février 2021, plus d’une centaine d’universitaires sénégalais avaient publié un document sur la crise de l’Etat de droit dans notre pays. C’est un fait que sous le régime actuel, la séparation des pouvoirs, qui est le fondement de l’Etat de droit, n’existe plus. L’exécutif, en l’occurrence le président de la République, a domestiqué les autres pouvoirs législatif et judiciaire. L’Assemblée nationale n’est qu’une simple chambre d’enregistrement des projets soumis par le Président et son gouvernement. Quand il ne peut plus la contrôler, comme c’est le cas présentement avec la poussée de l’opposition après les législatives de juillet 2022, il essaie de la paralyser Un fait dénoncé par les députés de l’opposition.
 
L’un des piliers de l’Etat de droit est la Justice. Les universitaires cités plus haut, soulignent que « l’Etat de droit exige la soumission totale de l’Etat au droit ». Ce qui veut dire que la Justice ne doit pas accepter d’être au service de l’Exécutif. Elle doit être indépendante et traiter tous les citoyens sur le même pied d’égalité. Ce faisant, elle consolide l’idéal démocratique et renforce la confiance des citoyens. Mais quand la Justice donne l’impression d’être au service de l’Exécutif, elle tend à perdre sa crédibilité et suscite la défiance des citoyens.
 
Sous le régime de Macky Sall, il y a eu des cas où la Justice a été instrumentalisée pour écarter des adversaires politiques. Khalifa Sall et Karim Wade en ont été les premières victimes. Ousmane Sonko risque de les rejoindre. Ses avocats et une grande partie de l’opinion disent que le verdict rendu le premier juin confirme la thèse du complot visant à l’écarter de la course à la présidentielle. Par ailleurs, le traitement inégal entre les citoyens proches de l’opposition et ceux du pouvoir renforce les soupçons de partialité de la Justice au sein de l’opinion. Les arrestations tous azimuts de militants ou sympathisants du parti de Ousmane Sonko semblent le confirmer.
 
Le Sénégal ; une prison à ciel ouvert.
 
Jamais les prisons sénégalaises n’ont été aussi pleines de prisonniers politiques. Pour un oui ou un non, les gens sont cueillis par la Police ou la Gendarmerie, parfois avec des méthodes indignes d’un pays qui se dit démocratique, et envoyés en prison pour plusieurs mois. Les journalistes ne sont pas épargnés. Papa Alé Niang était la première victime de cette répressive aveugle, Serigne Saliou Guèye, Pape Ndiaye et bien d’autres viennent allonger la liste. Les femmes journalistes ou non ne sont pas épargnées non plus. Même des femmes enceintes ont été envoyées en prison.
 
Les arrestations de journalistes traduisent un net recul de la liberté d’expression et celle de la presse. Cela a été confirmé par le mauvais classement du Sénégal récent de Reporters sans frontières (RSF).
 
Aujourd’hui, tous ceux qui s’opposent à la troisième candidature de Macky Sall ou soutiennent l’opposition sont en danger. C’est pourquoi le Sénégal est devenu une vaste prison à ciel ouvert. Il est l’un des pays africains ayant le plus grand nombre de prisonniers politiques. Une véritable honte pour notre pays !
 
Confronter la tyrannie
 
Les acquis démocratiques conquis de haute lutte et au prix d’innombrables sacrifices ont été perdus sous le régime actuel. L’obsession avec la troisième candidature illégale et immorale a entrainé la violation flagrante des principes les plus élémentaires de l’Etat de droit. La politique de terreur est en train de restreindre l’espace démocratique comme une peau de chagrin.
 
Mais aucun peuple ne peut accepter de courber l’échine face à la dictature. Face à la tyrannie, le peuple n’a d’autre choix que de résister. Résister pour défendre les acquis démocratiques en danger. Résister pour le respect des libertés individuelles et collectives. Résister pour la restauration de l’Etat de droit Face à l’injustice, c’est le droit inaliénable de tout peuple de défendre ses droits.
Demba Moussa Dembélé
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1.Posté par Me François JURAIN le 05/06/2023 14:41
ET MAINTENANT, ON FAIT QUOI?

LE SENEGAL se trouve, aujourd'hui et malheureusement, dans la situation que tous ceux qui s'intéressent à la vie et au devenir redoutaient. Nous l'avons dénoncés, ici, comme d'autres, ailleurs, depuis plus de six mois. Aujourd'hui, nous y sommes.

Les causes, tout le monde les connait: deux hommes, à l'ego surdimensionné, s'affrontent depuis presque quatre ans maintenant. Ni l'un, ni l'autre, ne veut ceder. Chacun utilise ses armes, l'un instrumentalise la justice à outrance, l'autre fait face à la provocation permanente par la surenchère. On se croirait presque dans une cour de récréation, ou au final, le conflit entre deux petits coqs se terminerait par une bagarre, soignée avec du sparadrap. Sauf qu'ici, il s'agit d'hommes politiques, et non des moindres. L'un est Président du SENEGAL, lequel pays n'est pas n’importe quel pays en Afrique et dans le monde. L’autre est un prétendant à la future présidence. Par son charisme, son aura, mais aussi son intelligence - car il a très bien su constituer son équipe - tient tête à celui qui s'était autoproclamé roi et propriétaire du pays, alors qu'il n'en était que simple locataire, avec obligation de rendre des comptes.

Combien de fois n'avons-nous dit qu'une simple étincelle pourrait mettre le feu aux poudres? Cette étincelle, nous savions à l'avance quand est-ce qu'elle allait arriver : 01 JUIN 2023. Par le rendu d'un arrêt de la Cour criminelle, deuxième procédure diligentée contre l'opposant qui pose problème au régime, mais procédure inique et directement dirigée et commandée par un homme, Monsieur Madior FALL, ministre de la Justice et garde des Sceaux. Il a sous ses ordres, le parquet, c'est lui qui donne les directives aux parquets, et si l'on rapproche ce réquisitoire de la rédaction de la modification de la constitution, on s'aperçoit que c'est exactement la même "patte", les mêmes astuces, et le même stratagème. Sauf que cette fois-ci, ca ne passe pas, ca ne passe plus, et l'embrassement était prévisible. Il était même prévu par Macky SALL lui-même, qui n'a fait que surarmer les forces de police et de gendarmerie, oubliant par cela même qu'il ne suffit pas d'avoir un matériel rutilant et efficace, encore faut-il avoir des hommes formés pour savoir se servir de ce matériel, et un chef, le ministre de l'intérieur, compétent pour diriger les opérations.

Le ministre de l'Intérieur ! Parlons-en! Cet homme représente un véritable danger pour le pays, un homme dont l'éloignement du pouvoir ne serait pas seulement une action politique,, mais une véritable oeuvre de salut public tant il représente une menace réelle pour la stabilité de ce pays! Voilà un homme qui, dès le début des émeutes, non seulement n'a cessé de mentir, mais surtout de raconter n'importe quoi, du haut de son arrogance invraisemblable. du sang sur les mains à n'en plus finir, seize morts à son actif dont il porte l'entière responsabilité, trois cent cinquante blessés dont on ignore encore le sort. Ce Monsieur déclare être "désolé" pour les victimes, mais il félicite les forces de sécurité en grande partie responsable des drames que voilà ! Les morts sont, pout autant que nous le sachions aujourd'hui, du côté des manifestants, par des FDS.

Alors peut-être certains croirons-t-ils aux fables d’un autre crétin de la république, le ministre FOFANA, lorsqu'il explique que, en fait les morts sont le résultat de règlements de comptes entre voyous qui se partagent le butin des pillages (au demeurant inadmissibles et qui doivent être sanctionnés). Mais moi, je veux simplement croire que cette équipe de bras cassés, de gens totalement incompétents, en y incluant évidemment le monstre de la bêtise et de l'arrogance que représente l'autre ministre Mame M'BAYE NIANG, sont des gens extrêmement dangereux. Si le SENEGAL est aujourd'hui au fond du gouffre, ce quarteron d'incompétence et de bétise personnifiée est grandement responsable, non seulement de ce qui est arrivé, mais surtout, de ce qui va ou pourrait arriver dans les jours prochains.

Les causes du "comment a-t-on fait pour en arriver là" sont connues: le troisième mandat, candidature illégale et illégitime, et de surcroit immorale, que le Président Macky SALL veut imposer de force à un peuple qui n'en veut pas. Mais derrière ce troisième mandat, se cache évidemment la manne que représentent le gaz et le pétrole, deux richesses qui devraient couler d'ici la fin de l'année.

Ce régime depuis douze ans, n'a été que corruption en tous genres. On ne peut pas reprocher au Président Macky SALL de ne pas avoir transformé le pays. C'est vrai, il l'a fait, sauf qu'il n'est pas un seul investissement, un seul mètre carré de route ou de béton qui ne soit entaché d'un potentiel délit de corruption, d'une forfaiture d'un ministre ou d'un haut fonctionnaire qui n'ait détourné des fonds publics à son profit (seul?). Autant de dossiers couverts par l'immunité du président qui, de surcroit, a trouvé bon de se vanter qu'il protégeait des délinquants dès lors qu'ils appartenaient à sa famille ou à son clan: quelle arrogance, quel mépris !

Tout le problème vient de ce que ce Président a perdu définitivement la confiance de son peuple. Et c'est la chose la pire qui puisse arriver à un Président, car la confiance est difficile à obtenir, elle ne se gagne pas seulement par des mots, mais par des actes. Or, nous sommes bien obligés de reconnaître que, sur ce chapitre là, ce Président a fait fort, voire très fort!

Alors, de cette situation pas loin de l'inextricable, comment peut-on en sortir?

Il existe plusieurs solutions:

PREMIERE SOLUTION:

La plus intelligente et celle que tout le monde attend, serait que Macky SALL vienne, à la télévision (sénégalaise, cela le changera un peu) pour dire au Peuple sénégalais qu'il n'est pas question comme il n'a jamais été question pour lui de se présenter pour un troisième mandat. Respectueux de la constitution, mais respectueux de sa parole (prière de ne pas rire), les prochaines élections auront lieu sans lui, se contentant d'assurer la pleine transparence et bonne organisation du scrutin.

Dans les heures qui suivent une telle déclaration, le Premier Ministre (il parait qu'il y en a un?) présentera la démission de son gouvernement, un nouveau premier ministre consensuel devra être nommé, et des nouveaux ministres, choisis essentiellement pour leur compétence et leur intelligence (…) seront nommés.

Parallèlement, SONKO devra se constituer prisonnier, ce qui permettra de saisir la Cour de cassation, avec prière de travailler en mode fast trak, et faire annuler cette procédure ridicule entachée de nullité. Aucun problème ne sera résolu, mais la paix reviendra rapidement au pays.

DEUXIEME SOLUTION:

Macky SALL, ne parvenant pas à mettre son ego surdimensionné dans sa poche, et encouragé par son quarteron de ministres va-t-en guerre aussi incompétents que dangereux, continuera d'employer la force: emprisonnements à outrance, morts en nombres exponentiels, etc., passage en force pour ce troisième mandat auquel il s'accroche désespérément (mais peut-il en être autrement, car a-t-il vraiment le choix?), il passera en force, imposera sa dictature au pays, truquera les élections et le processus électoral, et gagnera les élections.

La voie de la sagesse serait la première solution. C'est malheureusement celle à laquelle, personnellement, je crois le moins. L'intérêt de l'Etat que devraient avoir en tête ces deux hommes, est loin derrière, nous sommes en présence d'un combat de gladiateurs, combat aux termes duquel l'un des deux n'aura pas droit à la vie. UN SEUL DEVRA SURVIVRE. C'est d'une rare bêtise, mais c'est ainsi.

Alors, la deuxième solution, qui risque d'arriver, ne nous laisse guère d'espoirs sur l'avenir. Devra s'en suivre l'arrestation de SONKO, son emprisonnement, le deal déguisé en "dialogue social", devant aboutir à l'amnistie de Karim WADE et de Khalifa SALL, mais surtout (…) élection de Macky SALL qui proclamera haut et fort, repris en cœur par son troupeau de moutons bêlants, que "force est restée à la loi", et la vie reprendra son cours...

Sauf que toutes les vraies réformes qui auraient dues être entreprises depuis douze ans ne le seront toujours pas, que la cristallisation des haines ne fera que s'accentuer, que la division du pays ne fera qu'augmenter, et que ce sera reculer pour mieux sauter.
Macky SALL pense réaliser son plan "façon OUATTARA": j'ai bien peur qu'il ne se réalise façon "Alpha KONDE"....

Et le peuple dans tout ça? A part se révolter et chasser le dictateur en place, comme cela se termine toujours dans de telles situations, on ne lui laisse pas trop d'alternatives!!!
Mais que de temps perdu!
Me François JURAIN

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