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Tchad : l’accord de défense avec la France n’a apporté "aucune valeur ajoutée réelle", selon le président Déby

Lundi 2 Décembre 2024

Mahamat Idriss Deby (g) et Emmanuel Macron (photo d'archives)
Mahamat Idriss Deby (g) et Emmanuel Macron (photo d'archives)

Le chef d’Etat tchadien a donné des précisions, trois jours après la décision de son gouvernement de mettre fin à l’accord de défense avec Paris. C’était au cours d’un point de presse tenu dimanche 1er décembre à l’occasion du 34e anniversaire de ‘’la liberté et de la démocratie’’ symbolisant l’arrivée au pouvoir du maréchal Idriss Déby Itno (tué au front le 20 avril 2021).

 

Pour le président tchadien, l’accord de défense avec le partenaire français est obsolète et ne sert plus à rien en réalité. 

 

« Il ne correspond plus, ni aux réalités sécuritaires, géopolitiques et stratégiques de notre temps, ni à nos attentes légitimes quant à la pleine expression de notre souveraineté », a détaillé le président face aux journalistes.

 

Le dirigeant tchadien ajoute que le Tchad ne voit pas vraiment les effets de cet accord de défense sur le terrain. 

 

« Il ne nous apporte aucune valeur ajoutée réelle sur le terrain militaire où nous faisons face, tout seuls, à des défis variés et sérieux, notamment des attaques de dimensions terroristes », explique Mahamat Idriss Déby Itno. 

 

Le président tchadien se base aussi sur une « absence de réciprocité » pour justifier la décision de mettre fin à l’accord de défense avec la France. 

 

« Le Tchad ne doit plus accepter aux autres, ce que ces autres ne lui acceptent pas. C’est le sacré principe de réciprocité», a déclaré le chef d’Etat tchadien. 

 

Pour lever toute équivoque, Mahamat Idriss Déby Itno a insisté lors de son point de presse sur le fait que « le Tchad n’est nullement dans une logique de remplacement d’une puissance par une autre, encore moins dans une approche de changement de maître ». 

 

Il soutient que son armée est en mesure de défendre son intégrité territoriale et de sécuriser les populations et leurs biens. 

 

« Cette décision constitue donc, un acte souverain mûrement réfléchi, entièrement assumé visant à renforcer notre indépendance et à répondre à un engagement fort pris devant le peuple tchadien », a conclu le président tchadien. 

 

Pour rappel, dans la soirée du jeudi 28 novembre 2024, la Tchad a annoncé sa décision de mettre fin à l'accord de défense signé depuis plusieurs décennies avec la France et révisé le 5 septembre 2019, une mesure rendue publique quelques heures après le départ du ministre français des Affaires Étrangères Jean-Noël Barrot qui effectuait une visite de 24 heures à N’Djaména et Adré. 

 

Le lendemain, le porte-parole du ministère français des Affaires Etrangères Christophe Lemoine, a indiqué que « La France en prend acte et entend poursuivre le dialogue pour la mise en œuvre de ces orientations. »

 

Avant cette décision, le Tchad abritait le dernier ancrage militaire français au Sahel, après le départ des troupes françaises du Mali, du Niger et du Burkina Faso.

 

Aucune information n'a été communiquée concernant le calendrier et les modalités de retrait des forces françaises du Tchad. [AA]

 
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