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Trois pays européens promettent missiles et artillerie à l'Ukraine à la veille d'une importante réunion

Jeudi 19 Janvier 2023

Trois Etats européens ont promis jeudi de livrer à Kiev des missiles et de l'artillerie, à la veille d'une importante réunion des pays apportant une aide militaire à l'Ukraine, dont le président Volodymyr Zelensky attend des "décisions fortes". 
 
Avec pour objectif affiché de coordonner la poursuite de cette assistance, seront notamment présents vendredi sur la base aérienne de Ramstein, en Allemagne, les ministres de la Défense des principales nations occidentales la fournissant, au premier rang desquels l'Américain Lloyd Austin.
 
"Nous nous préparons à Ramstein demain. Nous attendons des décisions fortes. Nous attendons un soutien militaire puissant de la part des Etats-Unis", a déclaré M. Zelensky dans son discours quotidien du soir. 
 
Toutefois, avant même que cette rencontre du "groupe de contact" ait eu lieu, le Royaume-Uni s'est engagé jeudi à envoyer à l'Ukraine 600 missiles supplémentaires Brimstone, le Danemark ses 19 canons Caesar de fabrication française et la Suède des canons automoteurs Archer. 
 
Des systèmes qui ont tous une portée de plusieurs dizaines de kilomètres mais inférieure à celle réclamée par les Ukrainiens.
 
Londres avait déjà promis 14 chars lourds Challenger 2 à Kiev, et la Pologne se dit prête à lui livrer 14 chars Leopard 2 de fabrication allemande, un total encore loin des centaines de ces véhicules dont l'Ukraine dit avoir besoin.
 
"Il faut des chars allemands, des chars finlandais, des chars danois, des chars français, cela veut dire que l'Europe occidentale elle-même doit maintenant allouer des chars plus modernes à l'Ukraine, afin qu'elle puisse simplement se défendre", a quant à lui plaidé jeudi le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.
 
"Nous lançons un appel à tous les Etats partenaires qui ont déjà fourni ou envisagent de fournir une aide militaire, les exhortant à considérablement renforcer leur contribution", ont pour leur part écrit dans un communiqué les ministres ukrainiens de la Défense et des Affaires étrangères, Oleksiï Reznikov et Dmytro Kouleba.
 
- "Des chars doivent être livrés" -
 
Ils ont en particulier montré du doigt douze pays, comme l'Allemagne et la Turquie, leur demandant des chars de fabrication allemande Leopard dont l'envoi est incertain du fait des tergiversations en Allemagne.
 
Cet appel a été soutenu par le président du Conseil européen Charles Michel, pour lequel "des chars doivent être livrés" aux Ukrainiens car "les prochaines semaines pourraient être décisives" sur le front.
 
"Nous entendons votre message. Vous avez besoin de plus de systèmes de défense antiaérienne et d'artillerie, de plus de munitions", a souligné Charles Michel sur Twitter, après une rencontre à Kiev avec le président Volodymyr Zelensky.
 
S'exprimant par visio-conférence en marge du Forum économique de Davos en Suisse, M. Zelensky a de son côté brocardé, dans une allusion claire aux Allemands, ceux qui disent "+je livrerai des chars si quelqu'un d'autre le fait+".
 
L'Allemagne fait aussi l'objet d'une pression croissante de la part de plusieurs de ses voisins européens pour qu'elle autorise des livraisons de Leopard.
 
"Quelques pays" vont en fournir à l'Ukraine, a à ce sujet lâché jeudi soir le ministre lituanien de la Défense Arvydas Anusauskas, sans autres précisions.
 
"Contre des milliers de chars de la Russie (...), le courage de notre armée et la motivation du peuple ukrainien ne suffisent pas", a martelé M. Zelensky.
 
Peu après, l'un de ses conseillers, Mykhaïlo Podoliak, a appelé les Occidentaux à cesser de "trembler devant Poutine" et à livrer les blindés dont l'Ukraine dit avoir besoin.
 
- "Un nouveau palier" -
 
Les chars occidentaux ne sont cependant "pas une solution miracle" contre la Russie, a mis en garde jeudi le commandant des forces alliées en Europe (SACEUR), le général américain Christopher Cavoli, selon lequel "un équilibre entre tous les systèmes (d'armement) est nécessaire".
 
Les autorités ukrainiennes disent à cet égard également avoir besoin de systèmes de missiles d'une portée de plus de 100 km pour pouvoir frapper la chaîne logistique russe, en particulier les dépôts de munitions. 
 
Mais les Occidentaux craignent, malgré les assurances ukrainiennes, que Kiev ne provoque une escalade en usant de ces armes pour frapper en profondeur le territoire russe et les bases aériennes et navales de Crimée, une péninsule annexée en 2014 par la Russie.
 
Le Kremlin a d'ailleurs adressé jeudi un avertissement clair : la livraison d'armes de plus longue portée "signifierait que le conflit atteindrait un nouveau palier".
 
- La vie à Bakhmout est "insupportable" -
 
Sur le terrain des combats, les forces russes, appuyées par le groupe paramilitaire privé Wagner, redoublent d'efforts pour prendre Bakhmout, une localité de la région de Donetsk (est) qui fait l'objet d'une bataille sanglante depuis des mois. 
 
"Bakhmout est la cible de l'artillerie ennemie. Chaque jour, les Russes frappent des maisons, blessent des civils et la vie dans la ville est insupportable. Les gens qui, auparavant, ne voulaient pas quitter leur maison, demandent de l'aide", a relevé le ministère ukrainien de l'Intérieur.
 
Ces 15 derniers jours, les combattants russes ont un peu avancé, s'emparant d'une grande partie de la cité voisine de Soledar. Et jeudi, ils ont lancé une "offensive locale" dans le sud, près de la ville d'Orekhiv, selon un responsable de l'administration d'occupation russe Vladimir Rogov.
 
"Au cours de la journée, l'ennemi a effectué quatre frappes de missiles (...) et 15 frappes aériennes. En outre, il a tiré plus de 30 fois à partir de lance-roquettes multiples", a résumé dans la soirée le ministère ukrainien de la Défense.
 
Dans ce contexte, Volodymyr Zelensky a rappelé "l'importance de démilitariser la centrale (nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine) et d'en retirer tous les représentants de la Russie sans exception", à l'occasion d'une rencontre avec le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Raphael Grossi, en "visite de travail" en Ukraine.
 
"Nous avons un accord important et il est déjà mis en œuvre : des missions de l'AIEA seront envoyées dans nos centrales nucléaires. Toutes nos centrales", a-t-il affirmé. (AFP)
 
 
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