Les autorités ukrainiennes ont annoncé lundi l’ouverture d’une enquête contre le commandant d’une brigade de l’armée accusé de violenter ses soldats et de leur extorquer de l’argent, après les révélations d’un média.
Cette affaire éclate au moment où les forces ukrainiennes, confrontées à l’invasion russe du pays depuis bientôt trois ans, manquent de nouvelles recrues et sont en difficulté sur le front.
« Le service d’enquête du ministère de la Défense va commencer immédiatement à enquêter sur les allégations […] concernant la situation au sein de la 211e brigade de pontons des forces de soutien des forces armées », a annoncé sur Facebook le ministre de la Défense, Roustem Oumerov.
Selon les révélations publiées lundi du média Ukrainska Pravda, très suivi en Ukraine, un commandant de section de la 211e brigade, Vladyslav Pastoukh, maltraitait ses subalternes, tout en bénéficiant de la protection de son père, chef de ladite brigade.
Selon le journal, M. Pastoukh aurait battu un militaire et forcé des soldats à lui donner de l’argent en les menaçant de les envoyer en première ligne sur le front. L’article inclut une photographie montrant le commandant présumé posant devant un soldat, le visage flouté, attaché à une croix en bois.
Toujours selon ce média respecté, ceux qui ont rapporté ces abus ont été envoyés servir dans l’infanterie, connue pour avoir les taux de pertes les plus élevés sur le champ de bataille.
Le commissaire ukrainien aux droits de la personne, Dmytro Loubinets, a dénoncé sur Telegram un « phénomène honteux » et assuré avoir contacté l’état-major et l’armée pour qu’ils mènent une « enquête interne en vue d’une réponse ultérieure ».
L’état-major ukrainien s’est défendu sur Facebook en affirmant avoir ouvert une enquête interne sur ces faits en septembre 2024, engagé des poursuites pénales et suspendu le commandant incriminé pour la durée de l’inspection.
« Nous examinerons les raisons pour lesquelles le service militaire chargé de l’application de la loi a mis autant de temps à enquêter sur ces affaires honteuses », a promis Roustem Oumerov.
Le système de recrutement pour l’armée est jugé injuste et corrompu par de nombreux Ukrainiens, ce qui avait poussé le président Volodymyr Zelensky à limoger tous les responsables de la mobilisation en 2023. [AFP]