Sous pression depuis des semaines, le chancelier allemand Olaf Scholz a donné mercredi son aval à l'envoi de chars lourds Leopard 2 à l'Ukraine, qui espère en recevoir "beaucoup", tandis que la Russie a dénoncé une décision "extrêmement dangereuse".
"Un premier pas a été fait", a aussitôt commenté Andriï Iermak, le chef de l'administration présidentielle ukrainienne.
"Nous avons besoin de beaucoup de Leopard", a-t-il toutefois souligné, réclamant qu'une "coalition" internationale fournisse des chars lourds à son pays.
"C'est une décision extrêmement dangereuse qui va amener le conflit vers un nouveau niveau de confrontation", a quant à lui réagi l'ambassadeur de Russie à Berlin Sergueï Netchaev.
"Cela nous persuade une fois encore que l'Allemagne, à l'instar de ses alliés les plus proches, ne veut pas d'une solution diplomatique à la crise ukrainienne et qu'elle veut une escalade permanente", a-t-il encore dit.
Le gouvernement allemand a décidé en conseil des ministres de "mettre à la disposition des forces ukrainiennes des chars de type +Leopard 2+", avait peu auparavant annoncé le porte-parole du chancelier Steffen Hebestreit.
L'Allemagne va à la fois envoyer 14 Leopard 2 de type 2A6 issus des stocks de son armée, la Bundeswehr, et autoriser ses alliés occidentaux disposant de ces blindés de fabrication allemande à faire de même.
"L'objectif consiste à rassembler aussi vite que possible deux compagnies de Leopard 2", a ajouté le porte-parole, précisant que la formation des soldats ukrainiens à l'utilisation de ces blindés allait commencer "rapidement" sur le territoire allemand.
- "Selon nos possibilités" -
"Cette décision est conforme à notre engagement de soutenir l'Ukraine selon nos possibilités. Nous agissons en étroite collaboration au niveau international", a commenté Olaf Scholz, cité dans le même communiqué.
Le chancelier, critiqué en Allemagne et à l'étranger pour ses tergiversations ces dernières semaines, devait s'exprimer plus en détail devant la chambre basse du parlement, le Bundestag, à partir de 12h00 GMT.
Les médias allemands avaient déjà largement éventé la décision. Selon Der Spiegel et le quotidien die Welt notamment, la coalition de nations voulant transférer des Leopard comprend également le Danemark, les Pays-Bas ou encore l'Espagne, en plus de la Pologne et de la Finlande qui l'avaient déjà annoncé publiquement.
Les Leopard vont "renforcer la capacité défensive" de l'Ukraine, s'est réjoui Londres après la décision. La France et la Pologne ont également salué le geste de Berlin.
D'autant que les troupes russes ont revendiqué mercredi des avancées à Bakhmout, à l'épicentre du conflit dans l'est de l'Ukraine où des combats se déroulent dans certains quartiers, selon un responsable de l'occupation russe.
Mercredi, l'armée ukrainienne a aussi admis avoir cédé Soledar, une cité voisine de Bakhmout, deux semaines après l'annonce de sa prise par Moscou.
- Pas de cavalier seul
Pressé de toute part d'agir, Olaf Scholz est resté fidèle à son mantra consistant à éviter tout cavalier seul en matière de livraison d'armes à l'Ukraine. Selon les observateurs, ces chars, dont Kiev réclame des centaines d'exemplaires, sont susceptibles de donner un avantage aux troupes ukrainiennes face au rouleau compresseur russe sur le front est.
"Il ne s'agit pas seulement de cinq, dix ou quinze chars. Le besoin est plus grand", avait à cet égard rappelé mardi le chef de l'Etat Volodymyr Zelensky.
Pour le Kremlin, en revanche, les Occidentaux "surestiment le potentiel que (les chars) pourraient donner à l'armée ukrainienne", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "Ces chars vont brûler comme tous les autres", a-t-il ajouté.
- "Provocation flagrante" -
La crainte d'une escalade militaire avec Moscou et ses réticences à faire assumer à l'Allemagne un leadership dans le camp occidental expliquent les hésitations du chancelier Scholz, selon des analystes.
Lundi, la Pologne avait prévenu qu'elle était prête à exporter ses chars en Ukraine sans attendre l'autorisation de Berlin.
Outre les Leopard, l'Ukraine devrait recevoir d'autres chars d'assaut.
Le Royaume-Uni a déjà annoncé la livraison à l'Ukraine de 14 chars lourds Challenger 2. Et selon le Wall Street Journal, qui cite des responsables américains, les Etats-Unis envisagent finalement de livrer à Kiev des chars d'assaut Abrams M1, ce qu'ils refusaient jusqu'à présent de faire, évoquant des problèmes de maintenance et de formation.
"Si les Etats-Unis décident de livrer des chars, il sera impossible de justifier un tel acte par des arguments liés aux +armes défensives+. Il s'agirait d'une nouvelle provocation flagrante à l'encontre de la Fédération de Russie", a averti sur Facebook l'ambassadeur russe à Washington, Anatoly Antonov.
Sur le front, deux travailleurs humanitaires britanniques, Chris Parry, 28 ans, et Andrew Bagshaw, 47 ans, ont par ailleurs été tués pendant qu'ils tentaient d'évacuer sous les bombardements des habitants de Soledar, dans l'est de l'Ukraine, ont annoncé mardi leurs familles. (AFP)
"Un premier pas a été fait", a aussitôt commenté Andriï Iermak, le chef de l'administration présidentielle ukrainienne.
"Nous avons besoin de beaucoup de Leopard", a-t-il toutefois souligné, réclamant qu'une "coalition" internationale fournisse des chars lourds à son pays.
"C'est une décision extrêmement dangereuse qui va amener le conflit vers un nouveau niveau de confrontation", a quant à lui réagi l'ambassadeur de Russie à Berlin Sergueï Netchaev.
"Cela nous persuade une fois encore que l'Allemagne, à l'instar de ses alliés les plus proches, ne veut pas d'une solution diplomatique à la crise ukrainienne et qu'elle veut une escalade permanente", a-t-il encore dit.
Le gouvernement allemand a décidé en conseil des ministres de "mettre à la disposition des forces ukrainiennes des chars de type +Leopard 2+", avait peu auparavant annoncé le porte-parole du chancelier Steffen Hebestreit.
L'Allemagne va à la fois envoyer 14 Leopard 2 de type 2A6 issus des stocks de son armée, la Bundeswehr, et autoriser ses alliés occidentaux disposant de ces blindés de fabrication allemande à faire de même.
"L'objectif consiste à rassembler aussi vite que possible deux compagnies de Leopard 2", a ajouté le porte-parole, précisant que la formation des soldats ukrainiens à l'utilisation de ces blindés allait commencer "rapidement" sur le territoire allemand.
- "Selon nos possibilités" -
"Cette décision est conforme à notre engagement de soutenir l'Ukraine selon nos possibilités. Nous agissons en étroite collaboration au niveau international", a commenté Olaf Scholz, cité dans le même communiqué.
Le chancelier, critiqué en Allemagne et à l'étranger pour ses tergiversations ces dernières semaines, devait s'exprimer plus en détail devant la chambre basse du parlement, le Bundestag, à partir de 12h00 GMT.
Les médias allemands avaient déjà largement éventé la décision. Selon Der Spiegel et le quotidien die Welt notamment, la coalition de nations voulant transférer des Leopard comprend également le Danemark, les Pays-Bas ou encore l'Espagne, en plus de la Pologne et de la Finlande qui l'avaient déjà annoncé publiquement.
Les Leopard vont "renforcer la capacité défensive" de l'Ukraine, s'est réjoui Londres après la décision. La France et la Pologne ont également salué le geste de Berlin.
D'autant que les troupes russes ont revendiqué mercredi des avancées à Bakhmout, à l'épicentre du conflit dans l'est de l'Ukraine où des combats se déroulent dans certains quartiers, selon un responsable de l'occupation russe.
Mercredi, l'armée ukrainienne a aussi admis avoir cédé Soledar, une cité voisine de Bakhmout, deux semaines après l'annonce de sa prise par Moscou.
- Pas de cavalier seul
Pressé de toute part d'agir, Olaf Scholz est resté fidèle à son mantra consistant à éviter tout cavalier seul en matière de livraison d'armes à l'Ukraine. Selon les observateurs, ces chars, dont Kiev réclame des centaines d'exemplaires, sont susceptibles de donner un avantage aux troupes ukrainiennes face au rouleau compresseur russe sur le front est.
"Il ne s'agit pas seulement de cinq, dix ou quinze chars. Le besoin est plus grand", avait à cet égard rappelé mardi le chef de l'Etat Volodymyr Zelensky.
Pour le Kremlin, en revanche, les Occidentaux "surestiment le potentiel que (les chars) pourraient donner à l'armée ukrainienne", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "Ces chars vont brûler comme tous les autres", a-t-il ajouté.
- "Provocation flagrante" -
La crainte d'une escalade militaire avec Moscou et ses réticences à faire assumer à l'Allemagne un leadership dans le camp occidental expliquent les hésitations du chancelier Scholz, selon des analystes.
Lundi, la Pologne avait prévenu qu'elle était prête à exporter ses chars en Ukraine sans attendre l'autorisation de Berlin.
Outre les Leopard, l'Ukraine devrait recevoir d'autres chars d'assaut.
Le Royaume-Uni a déjà annoncé la livraison à l'Ukraine de 14 chars lourds Challenger 2. Et selon le Wall Street Journal, qui cite des responsables américains, les Etats-Unis envisagent finalement de livrer à Kiev des chars d'assaut Abrams M1, ce qu'ils refusaient jusqu'à présent de faire, évoquant des problèmes de maintenance et de formation.
"Si les Etats-Unis décident de livrer des chars, il sera impossible de justifier un tel acte par des arguments liés aux +armes défensives+. Il s'agirait d'une nouvelle provocation flagrante à l'encontre de la Fédération de Russie", a averti sur Facebook l'ambassadeur russe à Washington, Anatoly Antonov.
Sur le front, deux travailleurs humanitaires britanniques, Chris Parry, 28 ans, et Andrew Bagshaw, 47 ans, ont par ailleurs été tués pendant qu'ils tentaient d'évacuer sous les bombardements des habitants de Soledar, dans l'est de l'Ukraine, ont annoncé mardi leurs familles. (AFP)