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Une certaine idée de la gauche sénégalaise.

Vendredi 29 Septembre 2017

Une certaine idée de la gauche sénégalaise.
Il y a peu de temps, la gauche sénégalaise symbolisait le combat des idées et militait pour un meilleur devenir des masses populaires précarisées. Elle était au cœur de la lutte pour l’indépendance nationale. Elle s’activait courageusement pour défendre les droits inaliénables des travailleurs sénégalais. Son combat patriotique était salué par toute la nation sénégalaise.
 
Malgré son faible poids électoral au niveau des masses sociales défavorisées, la gauche sénégalaise était tout de même perçue par ces dernières comme le dernier rempart contre la frénésie du pouvoir, contre le système d’accaparement systématique de nos ressources publiques mis en place par les politiciens professionnels depuis 1960 au détriment de l’intérêt général. Dans l’inconscient collectif sénégalais, les hommes de gauche étaient perçus comme des utopistes qui croient que seule la force des idées, le sens de l’engagement militant peuvent transformer la situation du pays et non le pouvoir de l’argent visant à corrompre les masses les plus vulnérables.
 
Ce combat des idées de démocratisation de l’exercice du pouvoir, de la gestion efficiente et éthique de nos ressources voire potentialités économiques est porté hélas aujourd’hui par peu de cadres de la gauche. C’est comme si les valeurs de progrès social de la gauche sont devenues obsolètes voire rétrogrades dans le Sénégal du président de la République, monsieur Macky Sall.
 
Pourtant, le pays va mal dans beaucoup de secteurs et la voix de la gauche est aux abonnés absents. Les valeurs de la gauche doivent être au cœur de l’action politique. De nos jours, beaucoup de dirigeants des partis de gauche ont abandonné ce combat des idées parce qu’au demeurant il ne nourrit pas son homme. Ils luttent aussi pour assurer leur survie. En effet, ils ont fini par croire qu’il est suicidaire de continuer le combat contre le pouvoir politique absolu et financier de nos autorités publiques. Il sied mieux donc de leur part de rentrer dans les rangs afin de bénéficier de privilèges du palais tout en continuant de faire croire aux autres citoyens incrédules qu’ils gardent toujours la fibre militante pour défendre la société contre l’injustice sociale des grands du pays.
 
Dans un pays totalement exsangue, les valeurs de solidarité, de partage doivent être mises en exergue afin de montrer à l’élite professionnelle politique que leur sacerdoce est d’être au service exclusif des populations et non de se servir avec cupidité au détriment de la nation.
 
L’affaire de la rente alimentaire de 4 millions de francs CFA au profit de la LD/MPT est symptomatique de la déliquescence de la République du Sénégal, incarnée par son chef monsieur Macky Sall et de ses alliés de la coalition Benno Bokk Yakaar.
 
Le plus révoltant dans cette histoire de marchandage politique abject et de délinquance économique est le fait que le ou les bénéficiaires gardent le silence pendant plusieurs années tout en  continuant à manger en toute impunité l’argent du contribuable et ne se manifestent de manière sournoise qu’une fois que la situation politique tourne à leur désavantage. Alors seulement, ils dénoncent les pratiques de corruption récurrente du président de la République, monsieur Macky Sall.
 
La gestion clanique et partisane du président Macky Sall est mise à nu par ses alliés. La messe est dite. Nos politiciens professionnels n’ont aucune considération à l’encontre du peuple. Ils ne sont préoccupés que par la sauvegarde de leurs intérêts mondains et de ceux de leurs familles. Pendant la durée de leur règne de monarque, la prise en compte des souffrances voire des privations des populations précarisées est reportée sine die.
 
La gauche sénégalaise  mérite plus que ça de ses dirigeants inféodés au pouvoir du président Macky Sall. La génération actuelle doit s’inspirer de l’exemple édifiant d’anciens responsables de la gauche à l’instar de feu le professeur Cheikh Anta Diop, de feu le professeur Amady Aly Dieng et de tant d’autres encore qui ont toujours refusé malgré les brimades, les privations, de se compromettre afin de porter l’étendard des valeurs de la gauche. Les militants et sympathisants de gauche sont partout dans le corps des enseignants, de la santé etc. Il leur appartient de propulser et de défendre les valeurs de la gauche.
 
La gauche sénégalaise doit être fière de son histoire et a le devoir moral de continuer à jouer son rôle de passeur de relais dans la valorisation des idées universelles de progrès social, intellectuel, d’éthique et d’engagement au service exclusif des nobles causes de l’humanité.
 
Elle doit se ressaisir et faire son autocritique. La gauche sénégalaise a tout à perdre dans son accompagnement mercantiliste avec le président de la République, monsieur Macky Sall, qui par ailleurs n’a aucune conviction politique et qui virevolte en fonction de la situation politique du moment.
 
En effet, personne ne peut nous dire le cadre de référence de l’engagement politique de monsieur Macky Sall. Il est entré par effraction dans la politique pour assouvir des besoins purement mondains de grandeur et de figurer en bonne position parmi les privilégiés du système d’accaparement systématique de nos ressources publiques dans le dessein de prendre sa revanche sur une enfance difficile dans une famille précarisée voire pauvre, et non par conviction idéologique. Sa situation familiale d’antan devrait plus l’aider à comprendre le délabrement du tissu social et par voie de conséquence travailler beaucoup plus que les autres afin d’améliorer les conditions de vie des millions de pauvres sénégalais.
 
Le président de la République, monsieur Macky Sall, doit garder en mémoire ces moments de solitude dans la souffrance et regarder avec compassion tous les citoyens sénégalais qui vivent quotidiennement le martyr et non servir exclusivement l’establishment politico-financier voire maraboutique au détriment du reste de la population.
 
Le président de la République, monsieur Macky Sall, a réussi à gravir rapidement  l’échelon social en acceptant de jouer le rôle d’un soumis aux desiderata  de son ancien mentor maître Abdoulaye Wade et de porter très souvent des combats indignes. C’était le prix fort à payer de sa servitude volontaire, contrairement aux hommes de gauche dont l’engagement est l’histoire de toute une vie de labeur, de pensée, de combat.
 
La seule voie sortie de crise de la gauche sénégalaise est de retourner à ses fondamentaux et de porter les nombreux combats de liberté, de justice sociale, d’égalité des citoyens devant la loi et de la défense des valeurs de la République et non de se porter en laudateurs zélés  et en profiteurs du système d’accaparement systématique de nos ressources publiques.
 
massambandiaye2012@gmail.com
 
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