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Victime "collatérale" d'un point de deal, un homme tué "dans son lit" à Dijon

Dimanche 26 Novembre 2023

Un père de famille quinquagénaire a été tué à Dijon, dans la nuit de samedi à dimanche, alors qu'il dormait dans son lit, victime "collatérale" de tirs en rafale visant un point de deal juste en dessous de son logement.

 

Vers 00H30, "au moins deux" individus circulant en voiture ont effectué "plusieurs tirs d'armes à feu sur la façade" d'un immeuble du quartier sensible de Stalingrad, dans le nord-est de Dijon, connu comme un "point de deal", a indiqué lors d'une conférence de presse le procureur de la République à Dijon Olivier Caracotch.

 

Selon les premiers éléments de l'enquête, une balle perdue a alors tué un homme de 55 ans, qui dormait dans son appartement, avec son épouse et ses deux enfants.

 

Il a été "mortellement atteint alors qu'il était allongé dans son lit", a précisé M. Caracotch, évoquant une "victime bien dramatique et bien malheureuse qui n'a été touchée que par le fait qu'il habitait immédiatement au-dessus" de ce point de deal.

 

"Mon père et moi, avec ma mère, on a été réveillé par une succession de coups de feux puis ça s'est arrêté", a expliqué la fille de la victime, âgée de 23 ans, interrogée par l'AFP au pied de son immeuble. "Puis ça a repris, et quand on est allé voir mon père qui dormait dans son lit, il était mort", a-t-elle déclaré avant de fondre en larmes.

 

La jeune femme, souhaitant garder l'anonymat, a précisé que son frère de 24 ans se trouvait également dans l'appartement de cette famille kosovare arrivée en France il y a 14 ans.

Selon une source policière, le ou les tireurs ont utilisé un fusil mitrailleur.

 

"C'est inacceptable qu'une personne soit tuée, victime collatérale des points de deal", a déclaré le maire PS de Dijon, François Rebsamen, évoquant une "famille respectable qui n'a jamais eu de problème".

 

- 60 douilles -

 

Les tireurs présumés sont toujours en fuite, a précisé le parquet. Mais leur voiture a été retrouvée, selon une source policière.

 

D'après la fille de la victime, "il y a quelques années, il y a déjà eu des coups de feu sur la façade de l'immeuble qui avaient déjà touché notre appartement".

 

Le procureur a confirmé qu'il "y avait déjà des incidents" sur ce point de deal "pas très actif mais référencé", sans pouvoir préciser si l'appartement de la victime avait déjà effectivement été touché.

 

Dans l'entrée de l'immeuble, de multiples impacts de balles sont encore visibles.

 

"C'est inédit, grave et inacceptable", a insisté le préfet de Bourgogne-Franche-Comté, Franck Robine, se félicitant de l'arrivée prochaine de la CRS 8, l'unité de CRS spécialisée dans le maintien de l'ordre, comme annoncé par le ministère de l'Intérieur.

 

- "Business" -

 

Au pied de l'immeuble, un voisin assure, sans vouloir donner son nom: "c'est un point de deal, ça fait depuis longtemps que c'est comme ça".

 

Un autre voisin d'une cinquantaine d'années a déclaré: "Ça fait depuis longtemps qu'ils viennent ici chercher de la coke, c'est un vrai business, ils font la queue dès 10H00 du matin".

 

Interrogés par l'AFP, plusieurs habitants de l'immeuble ont confirmé sous couvert de l'anonymat des problèmes "réguliers" avec des dealers et consommateurs.

 

Le quartier aux allées arborées, où ont été récemment construits des HLM proprets, est situé derrière un centre de demandeurs d'asile et abrite plusieurs familles de réfugiés politiques ou de demandeurs d'asile.

 

"Des points de deal, il y en a partout en France. C'est un problème national", a déploré le maire de Dijon. "Il y a de la drogue qui se répand", a-t-il ajouté en référence aux guerres de territoires entre trafiquants qui font de plus en plus de victimes en France.

 

Dans les Bouches-du-Rhône,une quarantaine de personnes ont été tuées cette année, dont trois victimes collatérales. A Nîmes, le petit Fayed âgé de dix ans a perdu la vie fin août, touché par balles dans une fusillade liée à la guerre de la drogue. [AFP]

 

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